Par Redazione | 04/09/2024 02:00
Un ancien labyrinthe, bien qu'il ait survécu sous une forme différente de celle qu'il avait il y a des siècles, à l'intérieur de l'une des plus belles villas de Toscane. Il s'agit du labyrinthe de la Villa Garzoni, l'une des demeures historiques les plus fascinantes d'Italie, célèbre non seulement pour son architecture imposante et son jardin à l'italienne, mais aussi pour son labyrinthe, une petite œuvre d'art vivante qui invite le visiteur à se perdre et à se retrouver entre ses haies de buis.
Pour bien comprendre la magie romantique de ce labyrinthe, petit par la taille mais plein de charme, il est indispensable de commencer par l'histoire de la Villa Garzoni, une splendide villa du XVIIe siècle qui sert de toile de fond architecturale spectaculaire au village de Collodi, non loin de Pistoia, et qui est aujourd'hui gérée par la Fondazione Nazionale Carlo Collodi Edizione Nazionale delle Opere di Carlo Lorenzini, qui gère également le Parc de Pinocchio. Construite par la famille Garzoni, originaire de Pescia, la villa est mentionnée pour la première fois en 1633 (bien que la famille Garzoni soit propriétaire du terrain depuis au moins trois siècles), lorsque Romano Garzoni fait concevoir le premier palais, avec son jardin, qui était à l'époque beaucoup plus petit qu'aujourd'hui. En fait, le jardin a commencé à prendre sa forme actuelle à partir de 1652, lorsqu'il a été agrandi et qu'il a pris la forme particulière de terrasses qu'il a encore aujourd'hui, une solution rendue nécessaire par la pente raide sur laquelle le jardin est construit (et la montée au sommet... n'en est pas moins pénible).
Le jardin de la Villa Garzoni est l'un des plus beaux et des mieux conservés de Toscane, un chef-d'œuvre d'aménagement paysager qui a mis plus de deux siècles à atteindre sa forme actuelle. Le jardin est un triomphe de la géométrie et de la perspective, avec des terrasses, des fontaines, des statues et des parterres de fleurs qui se succèdent dans une sorte d'harmonie exubérante qui en fait un joyau du baroque tardif, l'un des jardins les plus pittoresques d'Italie. Des chemins de gravier conduisent le visiteur à travers une série de terrasses ornées de statues et de fontaines, dans un crescendo d'émerveillement qui culmine avec la vue panoramique sur la vallée en contrebas. Chaque recoin du jardin est conçu pour surprendre et ravir, avec des jeux d'eau et des coins cachés qui invitent à la contemplation. Les statues qui ornent le jardin représentent des figures mythologiques et allégoriques, chacune ayant une signification symbolique qui enrichit l'expérience du visiteur. Les statues de Pan, dieu des bois, et de Flora, déesse des fleurs, flanquent l'entrée du jardin, tandis que plus loin, à l'intérieur du parterre, se trouvent les statues de Diane et d'Apollon, au milieu des haies de buis. Dans le grand nymphée, les statues de Neptune et des Tritons rendent hommage à la force de l'eau. Mais les statues ne sont pas les seules à attirer l'attention : les plantes elles-mêmes, disposées en parterres géométriques et taillées selon des formes précises, sont les protagonistes de ce spectacle naturel (il suffit de visiter le théâtre de la verzura pour s'en rendre compte). Le grand et long escalier d'eau, une sorte de cascade en escalier qui traverse verticalement le jardin et conduit aux différents étages, mène au "sommet", d'où l'on peut jouir non seulement d'une vue sur la vallée environnante, mais aussi du jardin vu d'en haut. C'est là que se trouve la Statue de la Renommée, d'où l'eau (de sa corne d'abondance en particulier) se déverse avant de se jeter dans l'Escalier.
C'est précisément le labyrinthe qui est l'un des endroits les plus singuliers de Villa Garzoni. Nous savons qu'il existait déjà en 1652, lorsque les travaux d'agrandissement du jardin commencèrent : le labyrinthe est mentionné dans le poème Le pompe di Collodi, delitiosissima villa del signor cavalier Roman Garzoni écrit par Francesco Sbarra, puis en 1680 dans le Terrilogio de Domenico Duccini. Cependant, nous ne savons pas si le labyrinthe est né cette année-là, ou s'il est né plus tôt, et nous ne savons pas non plus quelle était sa conformation à l'époque : Il existe cependant un plan, daté de 1797, sur lequel on peut voir l'emplacement du labyrinthe dans le jardin (c'est-à-dire au-delà du bois, près de la grotte du paysan, ainsi appelée en raison de la présence d'une statue du XVIIIe siècle représentant un paysan), ainsi que sa conformation. Cependant, le labyrinthe d'aujourd'hui ne ressemble pas à celui de 1797 : les haies de buis qui le composent ont en effet été réaménagées et restructurées à plusieurs reprises au cours des siècles.
Entrer dans un labyrinthe signifie généralement s'embarquer pour un voyage à la découverte de soi. Chaque pas mène à une nouvelle bifurcation, à un nouveau choix à faire. Le labyrinthe est un microcosme de la vie, où le chemin n'est jamais linéaire et où les détours peuvent mener à des découvertes inattendues. Se perdre dans ses haies fait partie du jeu, mais le véritable défi est de trouver la sortie, un but qui, une fois atteint, procure une satisfaction indescriptible. Ici, c'est différent. La construction du labyrinthe répondait bien sûr à un désir esthétique, à la volonté d'enrichir le jardin de Villa Garzoni d'un élément de rupture, mais il s'agissait en même temps d'un "jeu" typique des parcs baroques et baroques tardifs. Pour beaucoup, en effet, le labyrinthe était une sorte d'amusement: il servait à passer le temps, à offrir quelques instants de loisir aux invités. C'est le cas, par exemple, du labyrinthe de la Villa Pisani à Stra, dont le tracé est pourtant l'un des plus compliqués d'Europe. Il en va de même pour celui de la Villa Garzoni : un labyrinthe pour se divertir. À tel point qu'à l'origine, le labyrinthe de Villa Garzoni, situé comme on l'a dit près de la grotte du villageois, était également rempli de jeux d'eau. Des plaisanteries qui surprenaient ceux qui entraient dans le labyrinthe. Au-dessus de la statue du villageois, on peut en effet lire l'inscription suivante : "Terme del laberinto all'ombra fresca / le delitie romane hanno hanno ridotto qui / sgorga fonte gentil tra queste grotte / che sebbene caldo sia molti rinfresca". Il semble en tout cas que le labyrinthe faisait le bonheur des couples. Aujourd'hui encore, la tradition veut que les couples qui tentent de parcourir le labyrinthe vivent une longue et heureuse histoire d'amour . Il s'avère également que Carlo Lorenzini, l'auteur de Pinocchio, a travaillé comme jardinier à la Villa Garzoni. Et le labyrinthe lui a peut-être inspiré... quelques idées pour son conte.
Divertissement élégant, élément scénographique, théâtre de rencontres entre amants et fiancés, le labyrinthe de Villa Garzoni n'est pas un simple enchevêtrement de haies. Sa magie réside dans son histoire, dans sa beauté intime et isolée. Sa taille réduite ne diminue pas l'intensité de l'expérience, au contraire, elle la rend encore plus fascinante. Le labyrinthe devient un petit univers, un microcosme parfaitement entretenu, où chaque virage et chaque angle sont conçus pour surprendre et ravir. Sa compacité invite à une réflexion plus profonde, permettant au visiteur de se concentrer sur chaque détail, chaque nuance de vert, chaque changement de direction. Un petit trésor de merveilles dans lequel on découvre que ce n'est pas la taille qui définit l'aventure, mais l'attention avec laquelle on vit chaque étape.