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Toscana

Arezzo et son territoire : un héritage vivant d'art, de paysage et de mémoire

La position d'Arezzo entre le nord et le sud de la péninsule en a fait un carrefour important. La région d'Arezzo a été l'un des centres névralgiques de la civilisation étrusque. Les chefs-d'œuvre d'artistes tels que Piero della Francesca, Giorgio Vasari et d'autres ne sont que quelques exemples du patrimoine qu'Arezzo a jalousement conservé.

Par Redazione | 18/05/2025 16:49



Pour beaucoup, Arezzo est simplement une ville d'art. En réalité, il s'agit d'une définition réductrice. Pour elle, comme pour les nombreux villages qui parsèment son territoire : Cortona, Poppi, Bibbiena, Anghiari, Sansepolcro et d'autres encore. Ce territoire est en fait un point entre culture et mémoire : la région d'Arezzo est forgée par unhéritage qui s'est accumulé au cours de plus de deux millénaires d'histoire. Nichée entre les plis des Apennins et les doux reliefs du Val di Chiana, la position d'Arezzo entre le nord et le sud de la péninsule italienne en a fait, au fil des siècles, un carrefour de commerce, de routes et d'échanges culturels. Mais ce qui distingue vraiment Arezzo, c'est sa capacité à avoir recueilli, sédimenté et restitué un héritage extraordinaire, qui se manifeste dans le paysage, l'architecture et le tissu culturel d'un territoire qui semble n'avoir jamais cessé de dialoguer avec le passé.

La région d'Arezzo a été un centre névralgique de la civilisation étrusque, comme en témoignent les pièces conservées au musée archéologique "Gaio Cilnio Mecenate"(Maecenas, conseiller d'Auguste dont dérive le terme "patronage", était originaire d'Arezzo), et comme on peut encore le percevoir dans les vestiges des anciennes murailles et dans les nécropoles disséminées dans le paysage. L'Étrurie orientale, dont Arezzo était l'un des cœurs battants, a laissé des traces indélébiles : non seulement dans la matière, mais aussi dans la façon dont le territoire continue à se penser, suspendu entre les couches du temps et de l'identité.

Cet héritage étrusque s'est ensuite transformé, comme souvent en Italie, en palimpseste. Les époques suivantes (romaine, médiévale, Renaissance) ne se sont pas effacées, mais se sont superposées. Ainsi, le visage actuel d'Arezzo est le résultat d'une coexistence de mémoires. Les places racontent des siècles différents, les églises gardent des visions théologiques et artistiques qui se chassent les unes les autres. Dans la basilique de San Francesco, les fresques de Piero della Francesca(La Légende de la Vraie Croix) ne sont pas seulement un chef-d'œuvre de la Renaissance italienne : elles sont une déclaration de continuité entre la foi, l'espace et la beauté. Arezzo est également la ville natale de Giorgio Vasari, personnage clé de la culture artistique du XVIe siècle, auteur des Vies, architecte raffiné et artiste novateur(une récente exposition à Arezzo a mis en lumière l'originalité de son art et l'a présenté pour ce qu'il était : un authentique inventeur d'iconographies), qui a contribué à définir le goût et les canons artistiques de l'époque. Sa maison, aujourd'hui transformée en musée(Casa Vasari), est le témoignage tangible d'un héritage intellectuel d'autant plus précieux qu'il est conscient de ses racines.

Arezzo, Piazza Grande. Photo : Alexander Henke
Arezzo, Piazza Grande. Photo : Alexander Henke
Arezzo, Piazza Grande. Photo : Alexander Henke
Arezzo, Piazza Grande. Photo : Alexander Henke
Dans les rues d'Arezzo. Photo : Bjorn Agerbeek
Dans les rues d'Arezzo. Photo : Bjorn Agerbeek
Arezzo, les fresques de la Légende de la Vraie Croix de Piero della Francesca. Photo : Finestre Sull'Arte
Arezzo, les fresques de la Légende de la Vraie Croix de Piero della Francesca. Photo : Finestre Sull'Arte
Maison Vasari. Photo : Ministère de la Culture
Maison Vasari. Photo : Ministère de la Culture

Mais le patrimoine d'Arezzo ne se limite pas au grand art. Il est dans la toponymie qui conserve des échos étrusques et médiévaux, dans le paysage parsemé d'églises paroissiales romanes, dans la culture orale qui raconte encore des légendes et des histoires de famille, dans la tradition de l'orfèvrerie qui plonge ses racines dans le monde étrusque et qui se perpétue avec l'excellence d'aujourd'hui. "Arezzo, écrit Guido Piovene dans son Viaggio in Italia, est, comme chacun sait, une ville aux monuments remarquables. [...]. Il est probable que la plupart de ceux qui visitent la province sont attirés par les œuvres de Piero, qui en est toujours le principal protagoniste. À Arezzo, on observe bien ce que j'ai déjà remarqué en Toscane, un mélange singulier de chaud et de vieux, comme dans certaines bouteilles de vin généreux qui laissent un fond lourd. C'est une de nos provinces où la lutte des classes apparaît la plus vivante et s'incarne dans le tempérament des habitants. Vous serez enchantés de voir deux vieux sacristains dormir sur des chaises de paille, en symétrie comme deux statues, de part et d'autre de la porte de Santa Maria della Pieve avec sa belle façade barbare. Et San Francesco est l'une des rares églises d'Italie à l'intérieur de laquelle les paysans transportent des bicyclettes en les appuyant contre les murs, malgré l'opposition des frères. En parcourant les rues, le regard s'attarde sur la boutique d'un vigneron, où le vin coule à flots ; ce sont des villages de grands buveurs de vin rouge, et les propriétaires des campagnes sont obligés par contrat de fournir aux batteurs jusqu'à quinze litres par jour, l'utilisation de l'eau étant considérée comme impudique.

À notre époque, comme on le sait, on a souvent tendance à consommer le passé comme s'il s'agissait d'un produit touristique. Arezzo, en ce sens, offre un exemple rare : celui d'une ville qui conserve, mais ne cristallise pas. Qui transmet, mais ne reproduit pas. Une ville qui accueille le fruit de son héritage, mais qui est vécue avant tout par ses citoyens, avant même les touristes, qui ne l'ont peut-être pas encore totalement découverte. C'est l'une des villes les plus authentiques de Toscane. Son patrimoine n'est donc pas seulement un objet de conservation muséale, mais une lymphe qui nourrit la vie quotidienne, l'école, l'économie, l'identité. C'est un patrimoine vivant qui se transmet comme une ressource. Et qui exige, de la part de ceux qui le traversent, un regard lent, capable de reconnaître dans les détails (une pierre ancienne, un clocher, une page de Vasari) le respect et l'attention qui leur sont dus.

C'est aussi un patrimoine diffus, qui imprègne les vallées, les collines, les villages, et même le silence de la campagne. Le territoire d'Arezzo est une trame continue dans laquelle l'histoire, le paysage et la culture matérielle s'entremêlent, avec une cohérence qui résiste au temps sans jamais se figer. Le Val di Chiana, par exemple, n'est pas seulement un paysage agricole d'une extraordinaire beauté : il est le résultat de siècles d'ingénierie hydraulique, d'assèchement des terres qui ont commencé avec les Étrusques et se sont poursuivis jusqu'à l'époque moderne. Chaque champ, chaque fossé, chaque rangée de vignes raconte l'histoire d'un travail et d'un savoir transmis, de l'ancienne relation entre l'homme et la terre. Ici aussi, l'héritage se pratique, il ne s'observe pas.

Il en va de même pour la Valtiberina, la vallée qui regarde vers l'Ombrie et qui a été le théâtre de passages fondamentaux entre le Moyen Âge et la Renaissance. Sansepolcro, Anghiari, Monterchi : des noms liés à des batailles, à des églises paroissiales romanes, à des œuvres d'art comme la Madonna del Parto de Piero della Francesca, qui n'est pas seulement un chef-d'œuvre pictural, mais un objet de dévotion populaire, le symbole d'un enracinement profond dans le territoire. Le Casentino, avec ses bois sacrés et ses abbayes millénaires comme Camaldoli ou La Verna, est un autre élément de l'identité d'Arezzo : ici, la nature et la spiritualité se sont rencontrées et, aujourd'hui encore, on peut percevoir un patrimoine à la fois matériel et immatériel, fait de silences, d'architectures essentielles, de sentiers lents et méditatifs.

Anghiari. Photo : Finestre Sull'Arte
Anghiari. Photo : Finestre Sull'Arte
Piero della Francesca, Madonna del Parto (vers 1450-1465 ; fresque détachée, 260 x 203 cm ; Monterchi, Musei Civici Madonna del Parto)
Piero della Francesca, Madonna del Parto (vers 1450-1465 ; fresque détachée, 260 x 203 cm ; Monterchi, Musei Civici Madonna del Parto)

Dans ces paysages, l'héritage n'est pas seulement celui d'artistes ou de saints, mais aussi celui des communautés qui ont habité et façonné ces lieux. Il est dans les terrasses qui suivent le dessin des collines, dans les villages qui conservent le tissu urbain médiéval, dans les fêtes populaires, dans les cuisines, dans les dialectes. Le territoire d'Arezzo n'a jamais été une simple périphérie, mais un système vivant et intégré dans lequel les formes de civilisation se sont déposées sans interruption.

Il est donc impossible de ne pas parler d'Arezzo sans évoquer ses activités traditionnelles, en particulier l'orfèvrerie, exemple emblématique de la façon dont un patrimoine peut devenir un moteur économique, identitaire et culturel. Il ne s'agit pas d'un simple secteur de production, mais d'une véritable vocation, née d'une longue histoire d'artisanat et devenue un pilier de l'économie locale et l'une des excellences de l'Italie dans le monde. Les racines de cette tradition remontent à l'époque étrusque. En effet, les Étrusques étaient d' habiles orfèvres et les nécropoles de la région d'Arezzo ont livré de splendides bijoux (boucles d'oreilles, bracelets, armilles, fibules et bien d'autres) qui témoignent d'une maîtrise qui a traversé les siècles. Il s'agit d'un patrimoine technique et culturel qui n'a jamais été complètement interrompu et qui, au fil du temps, a su se renouveler en s'adaptant aux changements sociaux, stylistiques et technologiques. Au XXe siècle, l'orpaillage a connu son développement industriel, transformant Arezzo en l 'un des principaux districts aurifères d'Europe. Contrairement à d'autres pôles de production, celui d'Arezzo a conservé un lien fort avec l'artisanat, la précision du travail manuel, la valeur du "savoir faire" transmis de génération en génération. Le résultat est une production qui allie innovation et tradition, design contemporain et techniques anciennes.

Aujourd'hui, le quartier des orfèvres d'Arezzo représente un modèle d'excellence. Il comprend des centaines d'entreprises (environ 1 200, employant plus de 8 000 personnes), souvent familiales, qui exportent dans le monde entier et participent aux principales foires internationales du secteur. C'est un héritage qui est devenu un réseau, un système, une culture d'entreprise. Cette tradition, cependant, ne vit pas seulement de mémoire ou de nostalgie. Elle continue à évoluer, à chercher de nouveaux langages et de nouveaux marchés, grâce aussi à la synergie entre l'artisanat, la technologie et la formation. En ce sens, l'orfèvrerie d'Arezzo est un exemple vertueux de la façon dont le patrimoine (s'il est entretenu, étudié et relié au présent) peut être une ressource dynamique, capable de générer une valeur économique et culturelle.

Le sanctuaire de La Verna à Chiusi della Verna
Le sanctuaire de La Verna à Chiusi della Verna
Parc national des forêts du Casentino. Photo Visit Tuscany/Mattia Marasco
Parc national des forêts du Casentino. Photo Visit Tuscany/Mattia Marasco
L'arbre de Lucignano. Photo : Musée municipal de Lucignano
L'arbre de Lucignano. Photo : Musée municipal de Lucignano

La région d'Arezzo est également parsemée de villages qui incarnent, chacun à leur manière, le patrimoine historique et culturel que nous avons mentionné. Ce sont des lieux où la stratification du temps est visible, praticable, vécue. Certains de ces villages conservent des témoignages étrusques, d'autres reflètent la continuité du Moyen Âge et de la Renaissance, d'autres encore maintiennent vivante une tradition artisanale ou paysagère qui plonge ses racines dans l'Antiquité. Cortona est peut-être la ville la plus connue de la région d'Arezzo en ce qui concerne son héritage étrusque. Cortona était l'une des douze lucumonies de la Dodécapole étrusque et conserve encore des parties des anciens murs polygonaux. Le Museo dell'Accademia Etrusca (MAEC) est l'un des plus importants d'Italie pour l'étude de la civilisation étrusque. Mais Cortona est aussi un exemple de l'évolution d'une ancienne identité vers une forme vivante de beauté : la ville accueille des artistes, des érudits, des voyageurs, tout en maintenant intacts ses liens avec le paysage et la culture. Castiglion Fiorentino est un autre village où l'héritage étrusque se mêle à l'héritage médiéval. Le centre historique, avec ses tours et ses arcs, retrace des siècles de continuité urbaine. Le musée archéologique abrite des objets étrusques trouvés sur la colline de Castiglione, confirmant une présence ancienne. Lucignano est également connu pour son arbre d'or suggestif, qui se trouve dans le musée municipal. Dans la Valtiberina, Anghiari est un village plus lié au Moyen Âge et à la Renaissance qu'au monde étrusque, mais qui représente un patrimoine culturel important. Le village est connu pour la bataille de 1440 entre Florence et Milan, représentée par Léonard de Vinci, mais aussi pour la continuité de ses traditions artisanales. Il abrite des musées, des ateliers et des reconstitutions historiques qui maintiennent en vie un passé stratifié. Il en va de même pour Sansepolcro, un pont entre la Toscane et l'Ombrie. Et le petit Monterchi, village rendu célèbre par la Madonna del Parto de Piero della Francesca, symbole d'un héritage artistique qui attire encore aujourd'hui des visiteurs du monde entier. Le lien entre l'œuvre d'art et le lieu, entre la mémoire et l'identité, est ici très profond : aujourd'hui encore, comme dans l'Antiquité, les futures mères croyantes vont prier devant la fresque dans le musée qui la conserve.

Arezzo et son territoire racontent donc une histoire qui ne s'arrête pas aux livres, aux musées ou aux monuments. C'est une histoire sédimentée dans le paysage, dans les pierres des villages, dans les gestes de ceux qui travaillent l'or ou cultivent la terre, dans les visages des œuvres d'art comme dans le rythme des saisons. Le patrimoine n'est pas ici une formule rhétorique, mais une présence concrète et vitale, faite de stratifications, de transformations, de continuité. Aujourd'hui, alors que la mémoire court souvent le risque d'être instrumentalisée ou consommée dans une clé touristique, Arezzo propose un modèle différent : celui d'une mémoire qui travaille, qui sait conserver sans fermer, qui sait innover sans oublier.


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