Une grande exposition à Ravenne sur la sculpture contemporaine en mosaïque. Voici les photos de l'avant-première

Le 6 octobre prochain et jusqu’au 7 janvier 2018, la ville de Ravenne, célèbre dans le monde entier pour ses fameuses mosaïques, inaugurera une exposition majeure qui racontera l’histoire de la sculpture contemporaine en mosaïque. Montezuma, Fontana, Mirko. La sculpture mosaïque des origines à nos jours (c’est le titre de l’exposition) sera une très grande exposition (pas moins de cent trente-sept œuvres seront exposées), elle se tiendra au MAR - Musée d’art de la ville de Ravenne, et partira de très loin, c’est-à-dire de la civilisation aztèque: en effet, l’exposition s’ouvrira sur le manche anthropomorphe d’un couteau de sacrifice, réalisé avant 1521 et actuellement conservé au musée des civilisations de Rome. Les grands artistes contemporains qui se sont essayés à la sculpture sur mosaïque se sont en effet largement inspirés des arts mosaïques des civilisations mésoaméricaines, redécouverts dans les années 1930. À tel point qu’une exposition sur l’art de l’ancienne Amérique latine a été organisée à Rome en 1933.

L’histoire se poursuit dans les années 1930, lorsque Gino Severini (Cortona, 1883 - Paris, 1966) “redécouvre” l’utilisation de la mosaïque à des fins décoratives. Des artistes comme Mirko Basaldella (Udine, 1910 - Cambridge, 1969) et Lucio Fontana (Rosario, 1899 - Comabbio, 1968) ont également été fascinés par la mosaïque et l’ont découverte à travers l’art des Aztèques et d’autres civilisations d’Amérique centrale. Tous deux sont considérés comme les précurseurs de la sculpture en mosaïque, un genre qui s’est beaucoup développé à partir de la fin des années 1960 : des artistes comme Nane Zavagno et Riccardo Licata ont développé deux manières différentes d’appréhender cette forme d’art particulière (le premier expérimentait des matériaux étrangers à la tradition, tandis que le second menait ses recherches en s’en tenant à des techniques plus habituelles). À partir de ces deux courants différents, les expériences d’autres artistes se sont développées à partir des années 1980 : Antonio Trotta, Athos Ongaro, Sandro Chia et Mimmo Paladino ont souvent inclus l’expérimentation de la mosaïque dans leur art.

Cela nous amène à une époque plus récente : depuis les deux dernières décennies du 20e siècle, la sculpture en mosaïque a connu divers développements, tout en étant influencée par des mouvements plus récents : Une partie de la recherche des mosaïstes part en effet des accumulations des représentants du Nouveau Réalisme) en atteignant des résultats particulièrement originaux et innovants, et l’exposition de Ravenne entend en donner un aperçu en proposant une large série d’œuvres d’artistes (y compris d’importants designers comme Alessandro Mendini et Ettore Sottsass) actifs des années 1980 à nos jours (il y a également des œuvres créées au cours des derniers mois). Certains artistes ont même décidé de se consacrer entièrement à la mosaïque : nous sommes donc arrivés au point où la sculpture en mosaïque a atteint une autonomie bien définie.

L’exposition MAR, dont le commissariat est assuré par Alfonso Panzetta avec la collaboration de Daniele Torcellini, a pour but, lit-on dans la présentation, “de sonder et de documenter la naissance, l’évolution de ce langage et les différentes déclinaisons qui en ont été faites”.l’évolution de ce langage et les différentes déclinaisons du concept de tesselle par les sculpteurs à partir des années 1930, moment où, après que Gino Severini ait renouvelé la pratique de la mosaïque en fonction de la décoration architecturale, commencent les recherches plastiques sur la mosaïque de Lucio Fontana et Mirko Basaldella, parmi les artistes les plus brillants de la seconde moitié du 20e siècle italien".

L’exposition se tiendra dans le cadre de la cinquième édition de Ravenna Mosaico - Rassegna Biennale di Mosaico Contemporaneo, et est organisée par la municipalité de Ravenne - Département de la culture et par le MAR - Musée d’art de la ville de Ravenne. Elle est placée sous le patronage du ministère des Biens et Activités culturels et de la région Émilie-Romagne, et a reçu des contributions de la Fondazione Cassa di Risparmio di Ravenna, de la Fondazione del Monte di Bologna e Ravenna, et de Marcegaglia Carbon Steel. Le catalogue est publié par Silvana Editoriale. Les informations sur les horaires et les billets suivront.

Voici en avant-première une sélection photographique de quelques-unes des œuvres que le public pourra découvrir à Ravenne :

Culture aztèque, manche anthropomorphe de couteau sacrificiel (avant 1521 ; bois, turquoise, malachite, spondylus, nacre, métal, 9,5 x 14 x 7 cm ; Rome, Musée des civilisations, "L. Pigorini’ )

Lucio Fontana, Gallo (1948 ; mosaïque noire et or sur ciment, 84 x 59 x 31 cm ; Rome, Soprintendenza Galleria Nazionale d’Arte Moderna e Contemporanea, photo Antonio Idini)

Mirko Basaldella, Furore (1944 ; mosaïque vénitienne, h 26 cm ; Rome, Collection G. Bertolami - prêt du Museo della Scuola Romana)

Adolfo Wildt, L’arbre de vie (La fontanella santa) (1921 ; marbre, mosaïque, bronze doré et onyx, 47,5 x 44,7 x 10 cm ; Forlì, Palazzo Romagnoli, Collezioni del Novecento)

Mimmo Paladino, Vanité (1988 ; mosaïque, 48 x 43 x 8,5 cm ; Ravenne, Musée d’art de la ville de Ravenne, photo Giorgio Liverani)

Ettore Sottsass jr, Porta Loveletters (1996 ; mosaïque en tesselles d’or, aluminium, bois, h. 35 cm ; collection privée, photo Daniele Casadio)

Riccardo Licata, Laszlo (2010 ; h. 197 cm ; Moscou, Fondation Ismail Akhmetov)

Roberta Grasso, 25 euro/etto or Marshmellows (2011 ; mosaïque douce avec émaux vénitiens et marbre de Carrare, 70 x 90 cm ; avec l’aimable autorisation de l’artiste)

Pietro D’Angelo, The Tree of Life (2015 ; 120 x 110 x 50 cm ; propriété de l’artiste)

Orodè Deoro, Victoria (2016 ; céramique taillée à la main et mastic époxy, 80 x 36 x 30 cm ; propriété de l’artiste)

Andrea Salvatori, Sans titre - II version (2017 ; chien en céramique émaillée acheté, recouvert de plus de 2000 cubes de terre cuite émaillée blanche avec cristal transparent, 46 x 60 x 45 cm ; propriété de l’artiste).

Une grande exposition à Ravenne sur la sculpture contemporaine en mosaïque. Voici les photos de l'avant-première

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