Attilio Bertolucci face aux fresques du Corrège


En 1990, à l'occasion de la révision de la restauration des fresques du Corrège dans l'église San Giovanni de Parme, un court métrage a été réalisé dans lequel le grand poète Attilio Bertolucci s'est retrouvé face à l'œuvre d'art, sur un échafaudage. Il en résulte une histoire précieuse et exceptionnelle.

Je présente ici un documentaire semi-ignoré de Giuseppe Bertolucci sur la visite de son père Attilio à la coupole du Corrège dans l’église abbatiale de San Giovanni à Parme pendant les travaux que j’ai effectués pour réviser la restauration des fresques entre 1988 et 1990 (Bruno Zanardi).

Au début des années 1980, Parme devient une petite capitale de la restauration en Italie. Lassée par l’inefficacité des surintendances locales - la restauration des fresques du Corrège dans la coupole de la cathédrale durait depuis une dizaine d’années sans que personne ne monte sur les échafaudages qui occupaient tout le presbytère de l’église - la Curie de Parme, en la personne du Vicaire général du diocèse de la ville de l’époque, Monseigneur Franco Grisenti, un homme doté d’un grand sens de l’organisation et d’une tout aussi grande certitude des droits de l’Église, s’efforçait de restaurer les fresques.C’est sur les conseils de Mgr Giovanni Fallani, alors président de la Commission pontificale pour l’art sacré en Italie, qu’il demanda à deux anciens directeurs de l’Institut central de restauration, Pasquale Rotondi et Giovanni Urbani, d’accepter d’être consultants pour la restauration de l’ensemble du baptistère de Parme, avec la même certitude des droits de l’Église sur son propre patrimoine par rapport à ceux de la bureaucratie d’État: les parements en pierre et les sculptures antélamiques de l’intérieur et de l’extérieur du monument, et la décoration romano-byzantine de la coupole et des niches. Une intervention d’une remarquable complexité qui m’a été confiée, fraîchement sortie des études d’un Icr qui était encore la référence mondiale incontestée en la matière, et qui venait de commencer la restauration des reliefs de la colonne de Trajan. Une restauration qui m’avait mis en contact direct avec la Scuola Normale de Pise et avec quelques-uns des meilleurs esprits qui parcouraient alors le monde de la conservation et de l’histoire de l’art antique et au-delà. Du surintendant des Forums impériaux Adriano la Regina à Salvatore Settis, Giovanni Agosti, Vincenzo Farinella, Eileen Romano, Sylvia Ferino, etc.

Attilio Bertolucci
Attilio Bertolucci
La coupole de San Giovanni peinte à fresque par le Corrège. Photo: Wikimedia/LivioAndronico13
La coupole de San Giovanni peinte à fresque par le Corrège. Photo: Wikimedia/LivioAndronico13
Dôme de Saint-Jean, détail Dôme de San Giovanni
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Dôme de Saint-Jean, détail Dôme de San Giovanni
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Dôme de Saint-Jean, détail Dôme de St. John’s,
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C’est ici qu’entre en scène un autre protagoniste de ce bref et heureux moment culturel dans la ville de Parme. Il s’agit de ma rencontre avec un jeune industriel de l’agroalimentaire, Marco Rosi, fondateur de “Parmacotto”, qui a accepté d’effectuer l’un des premiers parrainages de restauration d’œuvres d’art. En l’occurrence, pour financer une révision de la restauration de la coupole du Corrège dans l’église abbatiale de San Giovanni, à Parme, qui avait été réalisée une quarantaine d’années auparavant. Il s’agissait alors de choisir qui devait écrire le texte illustrant non pas tant l’intervention sur les fresques que cet extraordinaire chef-d’œuvre. Un choix qui a été fait par le plus jeune et le plus cultivé de notre génération, Giovanni Agosti, en disant qu’il serait parfait de demander un texte à un historien de la culture avant celui de l’art, Francis Haskell, et à un pur écrivain pour qu’il opère une innovation linguistique de la critique d’art, Alberto Arbasino. Mais il a également demandé (par l’intermédiaire de Pietro Ricciardelli) à l’un des plus importants poètes italiens du XXe siècle, Attilio Bertolucci, originaire de Parme et résidant depuis longtemps à Rome, de raconter à son fils Giuseppe, dans un court métrage, sa relation avec Correggio à Parme.

Marco Rosi a également financé généreusement ces deux textes et le “court métrage” de Giuseppe Bertolucci. Les textes et les films sont restés pratiquement inconnus dans la culture historicoartistique de la seconde moitié du XXe siècle en raison des jalousies des surintendants, locaux ou non, et de la grande controverse qui a immédiatement entouré l’initiative de la Curie de Parme de confier la restauration du Baptistère à deux experts renommés, Rotondi et Urbani, tous deux anciens directeurs de l’Icr. Et ce, pour deux raisons. L’une, évidente, pour se voir déposséder de l’“exclusivité bureaucratique” sur le patrimoine artistique. L’autre, plus importante, est que la restauration du Baptistère avait été précédée d’un projet, fait unique à l’époque en Italie, réalisé au préalable en testant dans une “zone échantillon” les travaux à effectuer et le temps et le coût nécessaires à leur réalisation. Un projet qui a donné un résultat surprenant. Les sommes estimées nécessaires pour restaurer l’ensemble du baptistère de Parme, toutes les sculptures d’Antelami, la décoration romano-byzantine de la coupole, les fresques des niches, les portails, le revêtement en pierre de l’extérieur et tout le reste étaient les mêmes que celles payées par la municipalité d’une ville proche de Parme pour restaurer une grande fontaine avec une importante sculpture en bronze du XVIe siècle en son centre, une somme approuvée par la surintendance locale.

Le documentaire dans lequel Attilio Bertolucci monte sur l’échafaudage et se retrouve face à face avec Correggio est reproduit ici. A suivre, dans les prochains numéros du magazine, les textes de Haskell et Arbasino. Je voudrais ajouter ici un petit hommage à Eugenio Riccomini, longtemps surintendant à Bologne et à Parme, qui nous a quittés il y a quelques jours. Un homme aimable et un grand conteur. Que la terre lui soit favorable.

Lien pour voir le documentaire : https://www.youtube.com/watch?v=c0E9uwinTDc


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