Découvrir Trévise

by Fabrizio Vaghi , published on 08/03/2015
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Le voyage de “Pronti Partenza...Via” à la découverte des plus belles villes d’art d’Italie se poursuit ; nous restons en Vénétie pour parler de Trévise, la ville joyeuse et amoureuse, née comme Vénus de l’eau. Ces deux définitions ne sont certainement pas seulement deux délicieux euphémismes pour décrire cette gracieuse ville, mais elles représentent au mieux ses deux essences. Trévise a longtemps été la capitale de la Marca du même nom, qui s’appelait précisément “gioiosa et amorosa” (joyeuse et amoureuse), indiquant la joie de vivre de ses habitants. Trévise est également entourée et traversée par des cours d’eau qui non seulement ont adouci son aspect et l’ont protégée, mais lui ont également assuré une économie solide: les eaux alimentaient les moulins des papeteries, des tanneries et des teintureries.

Les origines de la ville sont incertaines, mais son histoire est inextricablement liée à la République de Venise ; le toponyme dérive du Trivigi des “trois visages”, c’est-à-dire des trois collines (du latin tervisus) sur lesquelles les premiers établissements ont vu le jour.

L’un des canaux de Trévise

En se promenant sous les arcades le long des canaux, en traversant ses ponts, on savoure la tranquillité qui, dans d’autres villes, n’est qu’un lointain mirage. On peut ainsi passer devant la Pescheria (l’îlot du marché), se promener sur le Calmaggiore, la rue principale de la ville (une avenue commerçante très fréquentée et animée), ou encore le long de la ceinture verte qui entoure ses murs.

Trévise ne manque pas non plus de lieux d’art: dans les années 1600, elle était surnommée la “petite Athènes” en raison de l’activité intellectuelle fervente des poètes, des artistes et des hommes de lettres. Plus tôt encore, à l’époque communale, Trévise s’est distinguée comme un centre culturel marqué par la courtoisie chevaleresque. La ville s’animait de fêtes et de célébrations qui ont contribué à sa réputation de ville de la gaieté, dont le symbole le plus éloquent est la “fontaine aux seins”: une statue de la Renaissance qui versait du vin blanc et du vin rouge de ses seins. Ce phénomène, qui se produisait tous les seize mois et durait trois jours consécutifs, s’est répété jusqu’à la chute de la Sérénissime. On ne peut pas dire que la fontaine était une œuvre d’art, bien que la statue originale soit conservée sous le grand portique du Palazzo dei Trecento, tandis qu’une copie “fonctionnelle” a été placée un peu plus loin.

Toujours dans le domaine de l’art, Trévise a reçu une autre appellation, celle d’“Urbs picta” (ville peinte). Pour compenser le manque de matériaux de construction précieux, les maisons étaient parfois peintes en reproduisant la texture des briques, parfois ornées de grands éléments décoratifs, que l’on peut encore voir en partie sur de nombreux palais de la ville (Casa Robegan, Loggia dei Cavalieri, Ca dei Ricchi).

Il est toutefois curieux de constater que la première paire de lunettes de l’histoire de l’art a été peinte à fresque par Tommaso da Modena dans la salle du Capitole du Temple de San Nicolò, dans le tableau représentant le cardinal Ugo da Provenza. Outre les églises, les musées sont également des lieux d’art: c’est à Sainte-Catherine que se trouvent les collections du musée et de la galerie d’art de la ville. Les lieux d’art sont aussi les théâtres: le théâtre municipal du XIXe siècle, dédié à Mario del Monaco, se trouve au centre de la ville et a été restauré grâce à une contribution de la Fondation Cassamarca. Un autre joyau est le théâtre Eden, de style Art nouveau, situé dans une zone décentralisée en plein cœur du quartier résidentiel rattaché aux usines du début du XXe siècle.

Art: peinture (Ville peinte), sculpture (la fontaine aux seins), architecture (les palais de l’époque communale et ceux de l’époque vénitienne), que manque-t-il? Une offre gastronomique saine et appétissante, qui va du célèbre et précieux vin DOCG prosecco aux plats de la cuisine vénitienne, en passant par le produit le plus typique de la pâtisserie de Trévise: le tiramisu.

Et si nous vous avons suffisamment séduit, il ne vous reste plus qu’à partir à la découverte de Trévise, une ville timide mais coquette, comme une belle femme qui conserve cet air fantasque de celle qui plaît.

Fabrizio Vaghi

Après avoir bu un verre de prosecco, n’oubliez pas de commenter et de répondre aux trois questions du quiz sur la ville.
Question 1: Dans une église importante reposent les restes de deux “ fils de l’art ”, qui sont-ils? Question 2: Qu’est-ce que les Concions?
Question 3: Dans quelle œuvre littéraire célèbre Trévise est-elle mentionnée?

Curiosité de l’épisode: la première route des vins en Italie est née en 1964 dans la campagne trévisane, entre les collines de Conegliano et de Valdobbiadene.

La fontaine des seins

Les fresques sur la façade d’un ancien bâtiment dans le centre de Trévise

L’église de San Nicolò

Un des canaux de la Pescheria

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