Curieuse et infatigable: la photographie d'Inge Morath. Exposition à Trévise


Revue de l'exposition "Inge Morath. Vie. Photographie", à Trévise, Casa dei Carraresi, du 28 février au 9 juin 2019.

Pour la première fois en Italie, une rétrospective d’environ cent cinquante clichés en noir et blanc rend hommage à Inge Morath (Graz, 1923 - New York 2002), la photographe de l’agence Magnum qui, avec son appareil, est allée au-delà du portrait photographique et a montré des cultures et des mondes différents. Accueillie à la Casa dei Carraresi, au cœur de Trévise, la rétrospective Inge Morath. Life. Photographie est organisée par Marco Minuz, Brigitte Bluml Kaindl et Kurt Kaindl et sera visible jusqu’au 9 juin 2019.

Après avoir étudié les langues à l’université et acquis une certaine expérience professionnelle, Inge Morath a rejoint la célèbre agence Magnum non pas en tant que photographe, mais en tant que rédactrice, traductrice et chercheuse, apprenant dès le début les ficelles du métier auprès de photographes tels qu’Ernst Haas, Robert Capa et Henri Cartier-Bresson. Lors d’un voyage à Venise, elle est impressionnée par la lumière et les reflets de la ville et commence à prendre des photos, réalisant immédiatement que c’est sa grande passion et qu’elle y consacrera le reste de sa vie. C’est ainsi qu’elle rejoint l’agence Magnum en tant que photographe, recevant d’abord des missions mineures telles que des prises de vue lors de fêtes, de défilés de mode et de ventes aux enchères d’œuvres d’art, avant de se voir confier des missions plus importantes.

Inge Morath, Bédouins dansant, Bagdad 1958, © Magnum Photos
Inge Morath, Bédouins dansant, Bagdad 1958, © Magnum Photos


Inge Morath, Cours de beauté sur la Cinquième Avenue, New York 1958, © Magnum Photos
Inge Morath, Cours de beauté sur la Cinquième Avenue, New York 1958, © Magnum Photos


Inge Morath, Nettoyeur de fenêtres au Centre Rockefeller, New York 1958, © Magnum Photos
Inge Morath, Laveuse de vitres au Rockefeller Centre, New York 1958, © Magnum Photos


Inge Morath, danseuse, foire de Séville 1987, © Magnum Photos
Inge Morath, danseuse, foire de Séville, 1987, © Magnum Photos

Sur le plateau de tournage du film The Misfits (1961) de John Huston, où elle documente le tournage, elle rencontre le dramaturge américain Arthur Miller (New York, 1915 - Roxbury, 2005), qui deviendra son second mari un an plus tard. Tous deux achètent une ferme à Roxbury, dans le Connecticut, à deux heures de route de New York. Cette maison devient un atelier pour Inge Morath, un studio et un bureau pour Miller et un espace ouvert pour de nombreux amis artistes du couple, qui seront également immortalisés ici par l’appareil photo d’Inge.

A l’aise partout, Inge Morath était une voyageuse et a réalisé tout au long de sa vie des reportages en Espagne, au Moyen-Orient, en Amérique, en Russie, en Roumanie et en Chine. Méticuleuse et sérieuse dans son travail, elle abordait chaque voyage avec préparation et en étudiant la langue et la culture du lieu. Elle connaissait et parlait couramment l’allemand, l’anglais, le français, l’espagnol, le roumain, le russe et le mandarin. Plus attirée par l’humain que par l’abstrait", comme elle se décrivait elle-même, Inge Morath était curieuse et infatigable. C’est son désir de découverte et sa connaissance de nombreuses langues qui lui ont permis d’entrer en contact avec les gens et de les connaître de manière plus authentique. À ses frais, et au-delà des délais de ses missions, elle s’efforçait de faire durer ses voyages, précisément pour explorer et approfondir la culture des lieux qu’elle visitait. Dans les photographies exposées dans cette rétrospective, on remarque une grande attention à l’élément humain, aux attitudes, et on comprend comment sa passion pour les cultures et la nouveauté lui a permis de créer des clichés pleins de vie et capables de raconter une histoire. Comme elle le disait elle-même: “J’aimais les gens. Ils m’ont permis de les photographier, mais ils voulaient aussi que je les écoute, qu’ils me racontent ce qu’ils savaient. C’est ainsi que nous avons raconté leur histoire ensemble”. Qu’il s’agisse de gens ordinaires, comme les Bédouins dans le désert ou les pêcheurs de la Riva degli Schiavoni à Venise, ou de personnalités publiques, comme les acteurs, les écrivains et les metteurs en scène, son intérêt était sans préjugés et toujours orienté vers l’intimité de chacun. Une photographie bien connue présentée dans cette exposition est celle de Marilyn Monroe pendant le tournage du film “The Misfits” (1960). On y voit la célèbre actrice marcher pieds nus sous les arbres alors qu’elle révise le rôle qui lui a été attribué pour le film. Une icône toujours représentée de manière séduisante est ici montrée d’un point de vue plus réfléchi et contemplatif.

Lors de son premier voyage à New York en 1956, Inge Morath a fait la connaissance du dessinateur Saul Steinberg (Râmnicu Sărat, Roumanie 1914 - New York, 1999) et a été enthousiasmée par sa production de masques réalisés sur des sacs en papier et des boîtes en carton. Dans les années qui ont suivi, la collaboration entre ces artistes a débouché sur le projet Masks, dans lequel Inge Morath a représenté différentes personnes portant ces masques avec des expressions différentes. Dans cette rétrospective, une section est consacrée à ce reportage. Des clichés comme Passengers (1962) qui dépeignent la vie quotidienne et montrent différents visages, quelque peu grotesques et drôles à la fois. En général, il y a beaucoup de photographies que Morath consacre aux États-Unis et surtout à New York. Célèbre, et présente dans cette rétrospective, “Llama near Times Square” (1957), où l’on voit un lama dépasser de la fenêtre d’un taxi et qui fait partie d’un projet plus vaste consacré aux animaux utilisés sur les plateaux de tournage.

Un regard sans barrière, c’est celui d’Inge Morath, une artiste infatigable, toujours en mouvement. Elle est capable de voir les gens sans filtre et de montrer leur côté le plus authentique. Les photographies d’Inge Morath sont comme les pages de son journal intime. Comme elle le dit elle-même, “la photographie est essentiellement une affaire personnelle: la recherche d’une vérité intérieure”.

Inge Morath, Lame près de Times Square, New York 1957, © Magnum Photos
Inge Morath, Blade près de Times Square, New York 1957, © Magnum Photos


Inge Morath, Marilyn Monroe pendant le tournage de The Misfits, Nevada 1960, © Magnum Photos
Inge Morath, Marilyn Monroe pendant le tournage de The Misfits, Nevada 1960, © Magnum Photos


Inge Morath, Audrey Hepburn, Mexique 1958, © Magnum Photos
Inge Morath, Audrey Hepburn, Mexique 1958, © Magnum Photos


Inge Morath, Jeune femme en fourrure, États-Unis 1960, © Magnum Photos
Inge Morath, Jeune femme dans un manteau de fourrure, États-Unis 1960, © Magnum Photos


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