À Milan, l'exposition personnelle "Lume" de l'artiste japonais Tetsuro Shimizu

La Galleria Il Milione accueille l’exposition Lume de Tetsuro Shimizu, organisée par Matteo Galbiati. Cinq ans après sa dernière exposition personnelle à la galerie, Shimizu présente dans cette nouvelle exposition les résultats les plus récents de sa recherche artistique et de son investigation esthétique. À travers une série d’œuvres des années 2020 et 2021, l’artiste résume les dernières tensions sensibles que les empâtements multiformes de ses couleurs sont toujours capables de renouveler et de faire muter.

L’œuvre de l’artiste japonais se distingue par les formes de découpe données à la peinture qui “désactivent son caractère d’objet” et sur ces surfaces irrégulières s’organise son langage à la fois fort et délicat, riche d’une expressivité incisive et caractérisante qui dénonce toujours la pleine liberté narrative de la couleur. “Shimizu”, écrit Galbiati, “place l’image picturale dans un état de fibrillation tensive qui exerce, dans la définition ultime de l’œuvre, un pouvoir tourbillonnant et impliquant pour le regard qui est littéralement absorbé par les vagues, par les signes, par les fragments, par les entrelacements d’un coup de pinceau vivant et pulsant en permanence”. La couleur vit alors de chromatismes infinis qui créent des évolutions potentielles de quelque chose d’incontrôlable et d’irrécupérable, ce qui “fait de ses œuvres une concaténation d’événements narratifs qui, dans l’œuvre à venir, trouveront peut-être leur réponse définitive”. La peinture est donc pour l’artiste “un devoir à accomplir dans la continuité de ce qui vient d’être trouvé, c’est un devoir de creuser en profondeur pour en faire ressortir toutes les latences inexplorées”.

Avec Lume, Shimizu réunit une quinzaine d’œuvres de différents formats qui, suivant un tracé mesuré divisé par des “températures” chromatiques, qui vont du blanc au bleu et culminent au rouge, favorisent cet afflux poétique typique de son geste-signe. “La peinture, explique encore Galbiati, s’impose comme un acte d’implication empathique, irrésistible et inévitable ; aucune représentation véridique, aucune déduction attribuable à la réalité n’est nécessaire, parce qu’il s’agit d’un acte de sentiment, d’une force propulsive qui enveloppe l’imagination et ouvre avec nous un dialogue incompréhensible dont le code est la spontanéité même avec laquelle nous saisissons ce vertige produit, dans notre regard, par la couleur”. Surplombant toutes les œuvres, Anelito T-16 de 2020 est une œuvre monumentale qui, en prenant une connotation environnementale, transfère à grande échelle la puissance de la peinture de l’artiste, ici fortement amplifiée dans l’espace d’exposition.

Pour compléter l’exposition, la Galerie publiera son habituel Bulletin (n° 204) qui comprend des reproductions de certaines œuvres, des vues de l’exposition, un texte critique de Matteo Galbiati et une biographie sélectionnée et mise à jour de l’artiste. En plus de la version imprimée, une version web librement téléchargeable est également disponible sur le site de la galerie. À l’occasion de l’exposition, la nouvelle version du site web de la galerie sera mise en ligne.

L’exposition sera ouverte jusqu’au 18 janvier.

Pour plus d’informations, veuillez consulter le site officiel de la Galleria Il Milione.

Photo : Tetsuro Shimizu, Arde, T-14 (2021 ; huile sur toile, 50x70 cm)

À Milan, l'exposition personnelle "Lume" de l'artiste japonais Tetsuro Shimizu

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