Officiel, le Fragment de Palerme retourne en Grèce pour huit ans. Deux œuvres arrivent en retour


C'est officiel : la Sicile restitue temporairement le fragment de Palerme à la Grèce. Il restera huit ans à Athènes. En contrepartie, deux œuvres importantes arrivent de Grèce pour la même période.

C’est officiel : comme nous l’avions annoncé le 2 décembre dernier, un accord a été conclu entre la Sicile et la Grèce pour le retour temporaire à Athènes du " Fragment de Palerme", c’est-à-dire la partie d’une dalle appartenant à la frise orientale du Parthénon, actuellement conservée au Musée archéologique régional A. Salinas. Musée archéologique régional Salinas à Palerme. Il s’agit du “Fragment de Fagan”, un fragment de marbre pentélique représentant le pied de la déesse Peitho ou d’Artémis (déesse de la chasse) assise sur un trône. Ce geste a été souhaité par le ministre régional de la culture et de l’identité sicilienne, Alberto Samonà, et partagé avec la ministre grecque de la culture et des sports, Lina Mendoni. Pour la Grèce, l’accord a une valeur hautement symbolique : la Sicile joue ainsi un rôle de précurseur sur la question de la restitution des objets du Parthénon à la Grèce, en apportant sa propre contribution décisive au débat qui se déroule depuis un certain temps au niveau mondial.

Fruit du dialogue entre le gouvernement régional et le gouvernement d’Athènes, l’accord a été signé par le musée archéologique régional “A. Salinas” de Palerme et le musée de l’Acropole d’Athènes, conformément à l’article 67 du code du patrimoine culturel et du paysage, qui prévoit le transfert et l’échange pluriannuels de pièces archéologiques entre les deux prestigieuses institutions muséales, respectivement dirigées par Caterina Greco et Nikolaos Stampolidis. Signé conformément à la loi italienne, l’accord stipule que pour une période de quatre ans, renouvelable une fois, les Salinas transféreront au musée de l’Acropole d’Athènes le fragment appartenant au Parthénon, actuellement conservé à Palerme dans le cadre de la collection archéologique du consul anglais Robert Fagan, achetée par l’Université royale de Palerme en 1820. En échange, deux objets très importants des collections du Musée de l’Acropole arriveront à Palerme en provenance d’Athènes, chacun pour une période de quatre ans : une importante statue acéphale d’Athéna, datable de la fin du Ve siècle avant J.-C., et une amphore géométrique de la première moitié du VIIIe siècle avant J.-C. L’accord prévoit également l’organisation d’initiatives communes qui seront menées en partenariat par les deux musées sur des thèmes d’intérêt culturel international.

La Sicile souhaite toutefois que l’objet soit restitué à la Grèce pour une durée indéterminée. À cet égard, la Région sicilienne, en plus de promouvoir l’accord culturel de valorisation réciproque entre les deux musées, a demandé au ministère de la Culture de la République italienne un parcours qui conduise à la concrétisation de cette possibilité : le dossier a déjà été constitué et est actuellement discuté au sein du “Comité pour la récupération et la restitution des biens culturels” institué auprès du ministère.

Le retour à Athènes de cet important objet du Parthénon“, souligne le conseiller régional pour les biens culturels et l’identité sicilienne, Alberto Samonà, ”va dans le sens de la construction d’une Europe de la culture enracinée dans notre histoire et notre identité : cette Europe des peuples qui nous voit profondément unis à la Grèce, car nous sommes tous deux porteurs de valeurs anciennes et universelles“. Et en effet, les témoignages multiples et prégnants de la culture grecque présents en Sicile sont la confirmation d’un lien ancien et profond. Grâce au gouvernement Musumeci, la Sicile revient au centre d’une dimension méditerranéenne, dans laquelle l’avenir commun passe par le dialogue et les relations avec les pays riverains de la ”Mare nostrum“. L’accord de coopération avec le musée de l’Acropole d’Athènes nous permettra également de mettre en place des initiatives culturelles conjointes de grande ampleur et de portée internationale qui donneront à notre région la visibilité qu’elle mérite”.

Je tiens à exprimer, souligne la ministre de la Culture et des Sports de la République hellénique, Lina Mendoni, ma profonde gratitude au Conseil régional de Sicile et à son président, Nello Musumeci, ainsi qu’au conseiller régional pour la culture et l’identité de la Sicile, Alberto Samonà. Notre collaboration pour que le fragment de la frise orientale du Parthénon, actuellement conservé au Museo Archeologico Regionale ’A. Salinas’ de Palerme, puisse être exposé pour longtemps au Musée de l’Acropole avec son contexte naturel, a été impeccable et constructive. Je voudrais surtout exprimer ici ma gratitude pour les efforts infatigables et systématiques du gouvernement sicilien et du conseiller Alberto Samonà, qui ont lancé la procédure en vue d’un accord juridique en vertu du code des biens culturels de la République italienne, afin que ce fragment puisse être restitué de manière permanente à Athènes. Depuis novembre 2020, date à laquelle les discussions entre nous ont commencé, jusqu’à aujourd’hui, le conseiller Samonà a toujours déclaré son amour pour la Grèce et sa culture dans tous les domaines. En définitive, l’intention et l’aspiration du gouvernement sicilien à rapatrier définitivement la frise palermitaine à Athènes ne font que réaffirmer et renforcer les liens culturels et fraternels qui unissent depuis longtemps les deux régions, ainsi que la reconnaissance de facto d’une identité méditerranéenne commune. Dans ce contexte, le ministère hellénique de la Culture et des Sports est très heureux d’entamer sa coopération avec le musée archéologique régional “A. Salinas” de Palerme, non seulement pour l’exposition au musée d’importantes antiquités provenant du musée de l’Acropole, mais aussi pour de futures actions et initiatives générales. Par ce geste, le gouvernement sicilien ouvre la voie au retour définitif des sculptures du Parthénon à Athènes, la ville qui les a créées".

“Je tiens à exprimer ma plus grande satisfaction”, ajoute Caterina Greco, directrice du musée archéologique régional A. Salinas, “pour la réalisation d’un objectif que je m’étais fixé depuis mon arrivée au Musée Salinas il y a deux ans. Ramener à Athènes le fragment de la frise du Parthénon que Walter Amelung n’a reconnu qu’en 1893 comme un original attique confondu par erreur avec les marbres récupérés par Fagan lors de ses fouilles à Tindari en 1808, c’est en effet rendre à la Grèce non seulement un morceau de son histoire archéologique la plus illustre, mais aussi une partie de l’histoire archéologique de la Grèce. Cela signifie non seulement rendre à la Grèce un morceau de son histoire archéologique la plus illustre, mais aussi jeter un nouvel éclairage sur l’histoire complexe et fascinante de la collection du XIXe siècle, qui caractérise nos plus anciens musées et dont le témoignage de la présence à Palerme de la ”dalle de Fagan“ représente l’un des épisodes les plus intrigants”.

“L’arrivée de la frise de Palerme au Musée de l’Acropole”, souligne le directeur du Musée de l’Acropole d’Athènes, Nikolaos Stampolidis, “est extrêmement importante, surtout pour la manière dont le gouvernement de la Région sicilienne, aujourd’hui dirigé par le président Nello Musumeci, a voulu rendre possible la réunion de la frise de Fagan avec celles conservées au Musée de l’Acropole. Ce geste, déjà si significatif en soi, est encore intensifié par la volonté du Gouvernement régional sicilien, représenté ici par Alberto Samonà, Conseiller pour la Culture et les Biens de l’Identité siciliennequi a souhaité, dans le cadre du rapport de fraternité et des racines culturelles communes qui unissent la Sicile à l’Hellas, entamer auprès du ministère italien de la Culture la procédure intergouvernementale de désaffectation de la Frise de Palerme, afin qu’elle reste définitivement sine die à Athènes, au Musée de l’Acropole, sa demeure naturelle. De cette façon, c’est notre chère sœur la Sicile qui ouvrira la voie et indiquera le chemin pour la restitution à la Grèce des autres frises parthénoniennes qui sont aujourd’hui conservées dans d’autres villes européennes et en particulier à Londres et au British Museum. Cette volonté, qui est un exemple éclatant de civilisation et de fraternité pour tous les peuples, s’inscrit également dans une union culturelle très heureuse et emblématique avec la décision du 29 septembre 2021 exprimée par l’Unesco concernant la restitution à la Grèce des sculptures qui se trouvent au Musée de Londres”.

Le fragment de Palerme
Le fragment de Palerme
La statue d'Athéna (Akr. 3027)
La statue d’Athéna (Akr. 3027)
L'Amphore (1961 ΝΑΚ 196)
L’amphore (1961 ΝΑΚ 196)

L’histoire du fragment de Palerme et les tentatives de restitution à la Grèce

Le Fragment de Palerme, entré dans les mains du consul anglais Robert Fagan au début du XIXe siècle dans des circonstances peu claires, a été légué à sa mort à son épouse, qui l’a ensuite vendu entre 1818 et 1820 au Musée royal de l’Université de Palerme, dont le Musée archéologique régional “Antonino Salinas” est l’héritier.

Des discussions ont déjà eu lieu dans le passé pour restituer le fragment de la frise du Parthénon à Athènes, et en particulier entre 2002 et 2003, à l’occasion de la visite d’État en Grèce du président de la République Carlo Azeglio Ciampi et en vue des Jeux olympiques de 2004 à Athènes, un débat a été ouvert sur la “restitution” de l’artefact. En 2008, à l’occasion de l’inauguration du nouveau musée de l’Acropole d’Athènes, les négociations ont repris entre le ministère grec de la Culture et le ministère italien des Biens culturels, grâce à la médiation du président de la République de l’époque, Giorgio Napolitano, qui s’était déclaré favorable à la restitution du fragment à la Grèce. Même à cette occasion, le fragment du Parthénon a été prêté à Athènes pour un an et demi, de septembre 2008 à mars 2010. Après son retour en Sicile, un voile est tombé sur le retour permanent de l’artefact au cours des années suivantes et il n’en a plus été question, sauf de manière confidentielle entre initiés.

Aujourd’hui, l’accord signé entre les deux musées aboutit à un résultat qui démontre la volonté de la Sicile de poursuivre dans la voie qu’elle a empruntée, en facilitant le retour définitif à Athènes du fragment de la frise parthénonienne et en scellant l’étroite collaboration culturelle entre deux institutions muséales prestigieuses, toutes deux dotées d’une longue et ancienne tradition.

La statue d’Athéna et l’amphore qui arriveront d’Athènes au musée Salinas

La statue (Akr. 3027), haute de 60 centimètres et réalisée en marbre pentélique, représente la déesse Athéna vêtue d’un peplos marqué par une ceinture portée à la taille. Elle porte une étroite égide disposée transversalement sur la poitrine, décorée à l’origine d’une gorgone au centre, qui a été perdue. La figure soutient le poids de son corps sur sa jambe droite, tandis que de son bras gauche elle s’appuie probablement sur une lance ; la pose souple et le rendu doux et enveloppant du vêtement sont typiques du style attique des vingt-cinq dernières années du Ve siècle avant J.-C., influencé par les modèles parthénoniens (“Stilericco”).

L’amphore (1961 ΝΑΚ 196), intacte et de grande taille (41,5 centimètres de haut), est un spécimen important de la catégorie des poteries géométriques, une production caractéristique des fabriques athéniennes du début de l’Archaïque, qui marque l’émergence d’Athènes parmi les différentes polis de Grèce. Il s’agit d’une amphore utilisée comme vase cinéraire, trouvée en 1961 dans la tombe 5 découverte près des pentes sud de l’Acropole. C’est un récipient typique du Géométrique moyen II, avec un corps ovoïde, un haut col évasé se terminant par un bord tourné vers l’extérieur, et deux petites anses verticales sur l’épaule. Le décor, essentiellement en peinture noire, comprend un bandeau sur le col avec un méandre délimité par des bandes horizontales, tandis que sur la panse du récipient est peinte une grande boîte métopique avec des triangles alignés ; la partie inférieure du corps et les anses sont décorées de fines bandes parallèles. La forme et le style incomparables, typiques de cette phase de la poterie attique, indiquent une chronologie très précoce, remontant à la première moitié du VIIIe siècle avant J.-C. (800-760 avant J.-C.) : une période, donc, où la colonisation grecque de la Sicile n’avait pas encore commencé, et d’où n’est venu que plus tard l’afflux de matériaux grecs dans notre île.

L’arrivée en Sicile de ces deux pièces importantes provenant des collections du musée de l’Acropole marque un changement décisif dans les relations culturelles entre la Sicile et la Grèce. C’est en effet la première fois que des objets originaux du célèbre musée athénien arrivent en Sicile et à Salinas, pour une exposition de longue durée, témoignant de l’histoire de la ville qui a profondément marqué de son art toute la culture occidentale.

Officiel, le Fragment de Palerme retourne en Grèce pour huit ans. Deux œuvres arrivent en retour
Officiel, le Fragment de Palerme retourne en Grèce pour huit ans. Deux œuvres arrivent en retour


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