France, à Vannes, des archéologues découvrent un château médiéval sous une maison du XVIIIe siècle


Importante découverte archéologique à Vannes, Bretagne (France) : une fouille archéologique sous une résidence du XVIIIe siècle a en fait conduit à la découverte d'un grand château médiéval du XIVe siècle, sur lequel le bâtiment a été construit après son abandon.

Importante découverte à Vannes, en Bretagne (France), où les ruines d’un château médiéval ont été retrouvées sous l’hôtel Lagorce, une résidence privée datant de la fin du XVIIIe siècle. Cette découverte a été faite à la suite d’une fouille archéologique préventive ordonnée par la Drac (Direction régionale des affaires culturelles) de Bretagne, l’homologue de nos surintendances, en vue des travaux de construction sur le site du futur Musée des Beaux-Arts de Vannes. La fouille s’est déroulée, pour une première phase, entre février et avril 2023, dans les caves et l’actuelle cour de l’hôtel Lagorce. Une seconde phase de fouille réalisée à l’automne 2023 a permis d’étendre la zone de fouille et de compléter les observations dans la cour du bâtiment actuel.

Déjà une première reconnaissance menée par l’Inrap, l’Institut national de recherche en archéologie préventive, en 2021 avait montré que les maçonneries du bâtiment médiéval subsistaient sous l’édifice, sans que toute l’étendue du bâtiment ne soit visible. Sous un épais remblai (2,50 à 4 mètres), les archéologues ont découvert de manière inattendue le rez-de-chaussée d’un imposant bâtiment, qu’ils ont fouillé sur un mètre d’élévation et qui correspond à la résidence ducale. Un passage central relie la porte nord, creusée dans la façade latérale de la ville, à une autre porte encadrée par deux grandes tours adossées aux murs de la ville et identifiées sur les plans anciens, face au fossé extérieur. L’ensemble présente un plan “à portique” similaire à celui du château de Suscinio dans le Morbihan, résidence de plaisance des ducs de Bretagne. Ce modèle s’est généralisé à partir de la seconde moitié du XIVe siècle. L’espace d’habitation se développe en partie au-dessus du passage dans les tours, dans une architecture qui combine les fonctions résidentielles et défensives.

Découverte du château de Vannes © Rozenn Battais, Inrap Découverte du château de
Vannes © Rozenn Battais, Inrap
Découverte du château de Vannes © Rozenn Battais, Inrap Découverte du château de Vannes
© Rozenn Battais, Inrap
Découverte du château de Vannes © Rozenn Battais, Inrap Découverte du château de Vannes
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La fouille révèle progressivement le plan du rez-de-chaussée: le logis ducal, long de 42 mètres et large de 17 mètres, possède des murs d’une épaisseur exceptionnelle, atteignant 5,60 mètres. Délimitée directement par un fossé, elle est flanquée à l’est de ce que l’on peut qualifier de “tour carrée”. Dans l’épaisseur des murs de la façade, les archéologues ont observé un certain nombre d’aménagements. Ils ont ainsi découvert plusieurs escaliers, dont un escalier d’apparat exceptionnellement bien conservé, avec un noyau décoré et trois marches.

Dans l’épaisseur de la maçonnerie, à chaque extrémité de la maison, les archéologues ont également trouvé un ensemble de latrines et de tuyaux d’évacuation relatifs aux niveaux supérieurs (le château devait donc comporter trois, voire quatre étages). Les canalisations aboutissent à des puits, dont l’un est en encorbellement au-dessus de la douve intérieure. La fouille a également révélé la présence d’un moulin intégré de manière très originale à l’espace de vie, dans une pièce de la “tour carrée” prolongeant le pignon est de la maison. Les éléments du moulin ont disparu mais il est possible de localiser l’endroit où la roue était insérée dans la maçonnerie.

Un canal passant sous le bâtiment acheminait l’eau de la Marle pour entraîner la roue. Cette dernière entraînait le rouet puis la lanterne dont les archéologues ont retrouvé l’emplacement. Des agrafes et des attaches métalliques renforçaient la structure. L’évacuation de l’eau vers la douve, en aval de la roue, se faisait par une ouverture dans la façade dont la grille a été conservée.

Cette façade, qui forme l’escarpement de la douve, remplie d’eau grâce au canal, se développe en spalt (pente douce) avant de tomber verticalement pour une hauteur totale de 4,50 mètres jusqu’au fond de la douve. Devant l’entrée du château, le pylône d’un pont a été partiellement dégagé. Cet ouvrage massif en maçonnerie de près de 5 mètres de côté se compose d’un passage central bordé de deux jambages de plus de 2 mètres de haut. Un pont en bois le reliait à l’entrée du château. Cet aménagement essentiel permettait l’accès à la ville.

Découverte du château de Vannes © Rozenn Battais, Inrap Découverte du château de
Vannes © Rozenn Battais, Inrap
Découverte du château de Vannes © Rozenn Battais, Inrap Découverte du château de Vannes
© Rozenn Battais, Inrap
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L’homogénéité des matériaux utilisés pour la construction du château et la standardisation des modules témoignent d’une maîtrise de la gestion du chantier tout au long de la chaîne opérationnelle, de l’extraction de la pierre à sa mise en oeuvre. Une centaine de marques d’ouvriers affectés à l’organisation du chantier ont été retrouvées sur les pierres : elles reflètent ce programme architectural cohérent et maîtrisé. La façade de la maison présente sur tout son périmètre un bandeau mouluré qui souligne le luxe ostentatoire de l’édifice, ainsi que le détail des décors sur les jambages des ouvertures ou encore sur les escaliers.

La construction de l’édifice s’est déroulée en une seule phase, ce qui démontre l’importance des moyens financiers et humains mis en œuvre. Les vestiges indiquent que Jean IV a su s’entourer des meilleurs ingénieurs et artisans de l’époque.

Les latrines et les canalisations d’évacuation ont fait l’objet de recherches approfondies de la part des archéologues. De nombreux objets liés à la vie quotidienne dans le château ont été remis : pièces de monnaie, bijoux, ustensiles de cuisine (casseroles, poêles, etc.) datant des 15e-16e siècles, ainsi que divers objets en bois (bols, fragments de tonneaux...) conservés grâce à l’humidité de l’environnement. En outre, les archéologues ont mené des recherches approfondies dans les douves. Un riche mobilier a été extrait de ce matériau très humide, dans lequel des objets d’usage courant (broches, boucles de vêtements ou de chaussures, dalles recouvertes de graffitis, etc.) côtoient d’autres objets marquant un environnement riche (plaques de métal, clés et cadenas). pour meubles ou boîtes, etc.) Des éléments architecturaux en bois ont également été retrouvés, comme les vestiges du moulin ou le pont d’accès au château.

Découverte du château de Vannes © Rozenn Battais, Inrap Découverte du château de
Vannes © Rozenn Battais, Inrap
Découverte du château de Vannes © Rozenn Battais, Inrap Découverte du château de Vannes
© Rozenn Battais, Inrap
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La construction du château doit remonter à la fin du XIVe siècle. En 1365, Jean IV signe le traité de Guérande qui met fin à plus de 20 ans de conflit entre les Penthièvre et les Montfort et hérite du duché de Bretagne. En 1381, il entreprend la construction de forteresses dans tout le duché pour affirmer son pouvoir. À Vannes, la construction du château de l’Hermine, qui devient l’une des places fortes du duché, s’inscrit dans le cadre de l’extension vers le sud des remparts de la ville. Construit dans une zone marécageuse proche de la côte, soumise au flux des marées et donc probablement peu développée jusqu’alors, les travaux entrepris s’inscrivent dans un vaste programme d’urbanisation qui a doublé la superficie de la ville.

Connu pour être l’une des résidences favorites du duc Jean IV, le château de l’Hermine n’a connu qu’une centaine d’années d’utilisation intensive. Délaissé au profit de celui de Nantes par François II dans les années 1470, il est définitivement abandonné aux XVIIe-XVIIIe siècles. Quasiment absent des archives, le bâtiment n’apparaît qu’à l’état de ruine sur les plans du XVIIe siècle. Plusieurs auteurs ont tenté de reconstituer le plan, mais leurs propositions sont aujourd’hui bouleversées par les découvertes archéologiques.

France, à Vannes, des archéologues découvrent un château médiéval sous une maison du XVIIIe siècle
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