Turin, au Parco Arte Vivente la mémoire coloniale dans un collectif de jeunes artistes


Du 19 mars au 9 mai 2022, PAV Parco Arte Vivente présente l'exposition collective "La Natura e la Preda. Histoires et cartographies coloniales", qui aborde le thème de la mémoire coloniale à travers les œuvres de plusieurs jeunes artistes italiens.

Que signifie être une proie? Loin d’être une condition innée, être une proie est un positionnement qui est conféré par rapport à d’autres sujets dans la nature et dans les relations sociopolitiques et internationales. C’est ce que de jeunes artistes italiens veulent représenter avec leurs œuvres dans l’exposition collective La Natura e la Preda. Histoires et cartographies coloniales, organisée par Marco Scotini, qui aborde le thème de la mémoire coloniale.

Irene Coppola, Vito Priolo, Edoardo Manzoni, Daniele Marzorati et Alessandra Messali soulignent que pour élaborer une théorie de la proie, il est nécessaire de réfléchir à la fois aux politiques de représentation et à la manière dont le pouvoir construit les identités sociales par le biais de la répression. Par rapport à d’autres stratégies de conflit, la chasse n’est pas une lutte entre égaux, mais implique un déséquilibre originel dû à la suprématie matérielle du chasseur. Se confronter aujourd’hui à la mémoire coloniale, italienne ou autre, ne signifie pas seulement faire face à un passé oublié et refoulé: les formes d’oppression que nous pensions avoir laissées derrière nous à l’époque de l’esclavage ou de la plantation réapparaissent dans les reconfigurations néo-archaïques induites par le pouvoir des politiques économiques néo-libérales.

La présentation de l’exposition souligne que la proie, dont l’étymologie est la même que celle du verbe prendre, est toujours un objet acquis par la violence et la capture, une action que nous avons légitimée et attribuée à la nature. La construction d’une théorie de la proie peut être un outil important pour aborder l’actualité dramatique de la mémoire coloniale: les quatre artistes émergents invités dans l’exposition ne sont pas des naturalistes, mais des archéologues d’une histoire sociale de la nature, qui enquêtent en travaillant sur les représentations de l’exotisme, de la chasse, de l’expérimentation coloniale sur les plantes.

Les scènes de chasse, les pièges et les cris d’oiseaux d’Edoardo Manzoni réfléchissent à l’esthétisation de la violence des images produites en Afrique pendant la période coloniale. La représentation de la “bête” apprivoisée et tuée, exaspérée pour faire de la chasse un exploit héroïque, est fonctionnelle à la chasse au gros gibier en tant qu’outil d’exotisation, métaphore de l’assujettissement des populations.

Le projet de Daniele Marzorati, quant à lui, retrace certaines des traces physiques de l’enlèvement colonial sur le territoire italien, une recherche photographique qui active les liens entre le pouvoir normatif de l’histoire officielle et des objets apparemment neutres, en examinant le lien entre le fascisme, le colonialisme et le racisme à l’aide des concepts de “race” et de “racialisation” tels qu’exprimés par Mellino, c’est-à-dire la hiérarchisation à travers l’idéologie de la “race” qui persiste invisiblement dans la structure sociale italienne.

EMILIO SALGARI AND THE TIGER - A Story Written in Far Away Italy, Set in Guwahati 1870, d’Alessandra Messali, est le résultat d’une recherche menée par l’artiste entre 2013 et 2016 dans l’État indien d’Assam dans le cadre du programme de recherche de Guwahati (Microclima). Comme on le sait, l’écrivain populaire Emilio Salgari n’a jamais voyagé en dehors de l’Italie, bien qu’il ait écrit plus de 200 récits d’aventure se déroulant dans des pays “exotiques” ; parmi eux, la ville de Guwahati, un territoire contrôlé par les colonialistes britanniques. Le projet est une expérience dans laquelle les différences entre le texte et le contexte trouvées dans les livres de Salgari sont utilisées comme un outil de réflexion sur la logique de la représentation culturelle et en particulier sur ce que cela signifie d’être représenté.

Enfin, Irene Coppola présente Habitat 08°N (un projet soutenu par le Conseil italien, Direction générale de la créativité contemporaine, MiC), réalisé en étroite collaboration avec la communauté indigène de Guna Yala (Panama), en collaboration avec l’architecte Vito Priolo: à partir de la culture matérielle locale, un code de mémoire est construit, capable de raconter l’histoire du territoire, de dater les implantations, de cartographier les migrations et les déplacements.

Pendant la période d’ouverture de l’exposition au public, les activités éducatives et de formation de l’AEF du PAV proposeront aux écoles et aux groupes l’activité d’atelier Wunderkammer d’Altrove, une collection de curiosités imaginatives, entre le vrai et le faux. En relation avec la recherche de La Natura e la Preda, l’exercice d’imaginer ce qui est loin de nous et, pour cette raison même, hautement désirable, est étudié.

Dans le cadre de la série d’ateliers avec des artistes, Alessandra Messali animera le samedi 14 mai l’atelier public intitulé Tigre contre tigre dans la jungle des représentations. Pour participer aux activités, la réservation est obligatoire: 011 3182235 - lab@parcoartevivente.it

Nature et proie inaugure le programme d’expositions du PAV pour 2022, qui se poursuivra avec les expositions individuelles d’ Elena Mazzi et de Regina José Galindo. L’exposition est réalisée avec le soutien de la Compagnia di San Paolo, de la Fondazione CRT, de la Regione Piemonte et de la ville de Turin.

Turin, au Parco Arte Vivente la mémoire coloniale dans un collectif de jeunes artistes
Turin, au Parco Arte Vivente la mémoire coloniale dans un collectif de jeunes artistes


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