Lettre inédite de Roberto Longhi au directeur du Liceo Tasso à Rome


Une lettre inédite de Roberto Longhi (Alba, 1890 - Florence, 1970), publiée ici pour la première fois, permet d'éclairer une expérience particulière du grand historien de l'art, son enseignement au lycée.

On lit souvent que Roberto Longhi a enseigné l’histoire de l’art entre 1912 et 1914 au Liceo Visconti, qui se trouve toujours sur la même place que le Jesuit Collegio Romano où se trouve le ministère des Biens culturels, et au Liceo Tasso, dans le Rione Ludovisi. On apprend également qu’il comptait parmi ses élèves Giuseppe Bottai et que c’est là qu’il rencontra une autre de ses élèves, Lucia Lo Presti (qui prit plus tard le pseudonyme d’Anna Banti), sa future épouse. Mais dans quel lycée ?

Une lettre inédite de Longhi, publiée ici pour la première fois - lettre que je dois à la courtoisie de l’actuel directeur de Tasso, le professeur Paolo Pedullà - prouve que Longhi a été incardiné à Tasso. Dans cette lettre, non datée mais qui doit remonter aux alentours de 1966, lorsque Longhi a quitté l’université de Florence pour des raisons de limite d’âge, le grand historien de l’art demande au doyen du Tasso de l’époque un certificat d’ancienneté pour sa retraite. Une rare photo de 1914 de la classe de terminale de Tasso montre Bottai et sa future épouse, Cornelia Ciocca, ainsi qu’Anna Lopresti, ou “Anna Banti”, parmi les étudiants,

Un jeune Roberto Longhi
Un jeune Roberto Longhi
Groupe d'élèves et de professeurs posant pour une photo dans la cour du lycée Torquato Tasso, Via Sicilia, à Rome, pendant l'été de la dernière année de leur cycle d'études secondaires.
Un groupe d’élèves et de professeurs est réuni pour une photographie dans la cour du lycée Torquato Tasso, Via Sicilia, à Rome, au cours de l’été de la dernière année d’études secondaires. Les élèves et les professeurs sont disposés en quatre rangées: ceux de la première rangée sont assis, les autres sont debout. Dans la dernière rangée, il n’y a que trois jeunes. Giuseppe Bottai est le premier à partir de la gauche de la deuxième rangée, sa fiancée et future épouse, Cornelia Ciocca, est la troisième fille à partir de la gauche de la première rangée. Derrière elle se trouve Lucia Lopresti, son amie, qui épousera le professeur d’histoire de l’art, futur célèbre critique d’art, Roberto Longhi, et sera écrivain sous le pseudonyme d’Anna Banti. Les six professeurs sont assis au premier rang, chapeau à la main. À l’arrière-plan, on aperçoit le mur extérieur du bâtiment de l’école avec trois grandes fenêtres. (Description par Viviana Bottai)

p.s.

Comme on le dit souvent, Bottai était un "fasciste anormal". Ministre de l’éducation nationale, c’est à lui que l’on doit la promulgation, en 1939, d’un ensemble organique de lois concernant la conservation du patrimoine artistique du pays: entre autres, la loi n° 1089, “Protection des choses d’intérêt historique et artistique”, la loi n° 1497, “Protection des biens naturels et culturels”, et la loi n° 1590, “Protection des biens naturels et culturels”. 1497, “Protection des beautés naturelles et pittoresques” et l. 1240, “Création de l’Institut central de restauration auprès du ministère de l’éducation nationale”, premier institut de ce type créé dans le monde grâce à une intuition très heureuse de Cesare Brandi et de Giulio Carlo Arganii.

Aux côtés de Bottai, Giulio Carlo Argan, qui jouait le rôle d’“éminence grise”, comme l’écrit Antonio Paolucciiii, et un Roberto Longhi distrait, à qui l’on avait confié la tâche d’organiser un catalogue de notre patrimoine, comme il ne l’a fait ni à l’époque ni après la chute du fascisme. Distrait, parce qu’il avait l’intelligence de ne pas se rendre compte que l’entreprise était immense et sans avenir par rapport au niveau des études de l’époque. Mais aussi aujourd’hui, puisqu’en 1975 a été fondé un “Institut central du catalogue” spécial qui, à ce jour, 2022, soit 47 ans après sa création, n’a toujours pas achevé sa tâche. Ce n’est pas non plus le lieu de raconter la douloureuse affaire de l’absence de catalogage de notre patrimoine artistique, celle qui est à l’origine de l’énorme retard culturel dans l’action de protection.

La lettre et sa transcription

Lettre de Roberto Longhi
La lettre de Roberto Longhi

Ch.mo Secrétaire
du Liceo Tasso
Rome

Le soussigné, ancien titulaire de la chaire
d’histoire de l’art à l’université de Florence
de Florence et mis à la retraite le
7-11-66, en transmettant à l’Inspection des Pensions (au Min. d. P.I.) les informations
des Pensions (au Min. d. P.I.) les informations=
les informations concernant son état de service
a également indiqué, parmi ses services
services, il a également indiqué, parmi ses pré-rôles
art effectués dans ce lycée au cours de l’année 1912-1913 (ou de l’année suivante).
l’année 1912-1913 (ou ’13-’14).
Je serais très reconnaissant à votre Secrétariat
les dates exactes de mon affectation et
les dates exactes de mon affectation et de me faire parvenir
l’attestation correspondante afin qu’elle soit transmise au Ministère des Pensions.
à l’Inspection des Pensions du Ministère.
Je vous remercie d’avance,

Je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de mes salutations distinguées.
Roberto Longhi
Professeur émérite
de l’Université de Florence

Notes

i Sur le rôle culturel de Bottai en Italie dans ces années-là, voir A. Masi, Giuseppe Bottai: dal Futurismo alla legge del 2 per cento, Introd. to G. Bottai, La politica delle arti. Scritti 1918-1943, édité par A.M., Rome, Editalia, 1992, pp. 5-56.

ii Pour un historique de la fondation de l’icr, voir G.C. Argan, La creazione dell’Istituto centrale del restauro, entretien recueilli par M. Serio, Rome, F.lli Palombi, 1989. Pour mémoire, j’ajouterai que le décret royal du 31 décembre 1923 n° 3164, “Nuovo ordinamento delle Soprintendenze alle opere di Antichità e Arte”, art. 29 instituait “à Rome un Cabinet de recherche sur les techniques de restauration des objets d’antiquité et d’art, auquel les Instituts d’antiquité et d’art peuvent confier des travaux de restauration d’importance particulière” ; tandis que l’art. 30 instituait “à Rome un Cabinet d’étude sur les techniques de conservation et de restauration des peintures”. Inutile d’ajouter que la loi est ensuite restée lettre morte. Je voudrais rappeler qu’en cette même année 1939, la loi n° 374 du 2 février “Règlement pour la livraison obligatoire de copies de livres imprimés et de publications” a été publiée ; la loi n° 467 “Réorganisation de l’Etat de Rome” a été publiée en même temps que le règlement sur la livraison obligatoire de copies de livres imprimés et de publications. 467 “Réorganisation du Bureau des archives de l’État” ; loi n° 823 du 22 mai “Réorganisation de la Surintendance des antiquités et de l’art” ; loi n° 2006 du 22 décembre “Nouvelle organisation des archives de l’État”. Tommaso Alibrandi et Piergiorgio Ferri décrivent ainsi la production législative en matière de protection en 1939: “Les lois organiques adoptées en 1939, en raison des suites immédiates de la guerre mondiale, n’avaient guère été testées pour l’application. Avec ces instruments législatifs, il était néanmoins nécessaire de remplir les objectifs de protection dans les événements italiens de la reconstruction d’après-guerre et de la période ultérieure de développement économique et social impétueux”(I beni culturali e ambientali, collaborativaz. di I. Alibrandi, Milano, Giuffrè, 19953, “Profilo storico della legislazione italiana”, pp. 3-44, avec citation p. 9).

iii A. Paolucci, Ricordo di un Maestro, Roberto Longhi, in Longhi-Brandi: convergenze, divergenze, Atti dell’incontro di studio presso la Fondazione Longhi (Firenze 27 magg. 2008), a c. di M. C. Bandera & G. Basile, il prato, Saonara (Padova) 2010, pp. 279-284., riere ra", 10 avr. 2013, p. 40o pili pili re applicativa ito i territori ak confine fra Molise e pug.


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