Du 3 au 30 octobre 2025, la Galleria Bottegantica de Milan présente l’exposition Boccioni et les Baers. Une mémoire retrouvée, un projet qui associe l’art, la collection et l’histoire du XXe siècle. L’initiative rend hommage à Umberto Boccioni, figure centrale du futurisme, et reconstruit la relation de l’artiste avec la famille Baer, entrepreneurs et collectionneurs d’origine juive allemande qui ont soutenu sa carrière de manière significative. L’exposition est née de la découverte de quatre dessins inédits de la collection Baer. Un noyau qui a permis de retracer les vicissitudes d’une des plus riches et importantes collections d’œuvres liées au génie futuriste. En même temps, l’exposition offre un aperçu de l’histoire de la famille Baer, marquée par le soutien à l’art d’avant-garde et la diaspora subséquente imposée par la persécution fasciste.
Ce projet intervient quatre ans après l’exposition The Young Boccioni de 2021, qui avait étudié les expériences pré-fascistes du peintre. Aujourd’hui, l’accent est mis sur le rôle d’une famille qui a contribué à la diffusion internationale de ses œuvres. La relation entre Boccioni et les Baer était enracinée dans l’environnement culturel de Margherita Sarfatti. C’est dans ce contexte que Betty, épouse de Samuele Baer, active dans les associations féminines et proche de personnalités comme Alessandrina Ravizza, entre en contact avec l’artiste. Boccioni la représente en 1909 avec sa fille Nora. Le lien s’étend ensuite à d’autres membres de la famille, comme la famille Ruberl, et surtout à Vico Baer, qui devient l’un des amis et des soutiens les plus proches de l’artiste. Dans une lettre de 1914, Boccioni le décrit comme le “seul ami qui me reste”, signe d’une relation qui dépasse les limites de la simple collection.
La famille Baer, présente à Milan depuis 1884 avec l’entreprise M. Baer & Co spécialisée dans les vêtements pour dames, investit ressources et attention dans l’œuvre de l’artiste futuriste. Un témoignage de leur collection apparaît dans l’exposition posthume de 1933 au Castello Sforzesco, où sont exposées 38 œuvres provenant des prêts de Vico et de Betty Baer. Cependant, quelques années plus tard, la promulgation des lois raciales change radicalement le destin de la famille. En 1938, Ludovico Baer et sa famille trouvent refuge aux Etats-Unis après une escale en Suisse. Nora, l’enfant représentée par Boccioni, s’installe en Angleterre avec son mari Cornelio Papp. Gemma, une autre fille, rejoint l’Amérique en 1939.
D’autres membres, en revanche, sont restés en Italie et ont été directement impliqués dans les événements de la guerre et de la persécution. Marianna Baer et son mari Giuliano Treves, après avoir échappé à la rafle du Carmine à Florence en novembre 1943, se réfugièrent à Rome. Treves y rejoint les rangs de la Résistance et meurt lors de la libération de Florence. Marianna réussit ensuite à rejoindre l’Angleterre. Le destin de Mario Baer fut différent : il resta à Florence et s’employa à sauver les Juifs persécutés. Après la guerre, la collection Baer s’est progressivement dispersée. Certaines œuvres sont vendues, d’autres sont données à d’importantes institutions. Vico Baer fait don de plusieurs œuvres de Boccioni au MoMA de New York. En 1951, au retour d’un voyage à Milan, il accomplit avec son épouse Lotta un acte important : la donation de l’Autoportrait de 1908, l’un des tableaux les plus connus de l’artiste, à la Pinacothèque de Brera.
L’exposition d’aujourd’hui recompose une partie de ce parcours à travers des œuvres ayant appartenu à la collection Baer. Il s’agit notamment d’études liées à la création de La città sale, l’un des chefs-d’œuvre du futurisme, et d’un dessin inédit d’une tête futuriste. Outre les œuvres de la collection familiale, d’autres peintures et dessins de Boccioni, comme le portrait du sculpteur Riccardo Ripamonti, sont également exposés, ce qui nous permet d’encadrer une période cruciale de sa carrière créative et de sa collection d’avant-garde. L’exposition est accompagnée d’un volume édité par Niccolò D’Agati, avec un essai d’Ester Coen. La publication rassemble des documents d’époque et des matériaux qui illustrent l’histoire de la famille Baer et son activité de collectionneur, donnant une image plus complète de sa relation avec Boccioni. Le volume présente également la reconstitution d’œuvres disparues ou inconnues de la littérature, telles que le Portrait de Vico Baer et le Portrait de Gemma Baer.
L’exposition peut être visitée à la Galleria Bottegantica, via Manzoni 45 à Milan, du mardi au samedi de 10h à 13h et de 15h à 19h. L’entrée est gratuite.
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Dessins inédits et collection : Boccioni et les Baer exposés à Milan |
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