Une importante pièce d’art étrusque est revenue dans les collections publiques de Bologne. Hier, dans la salle de conférence du musée archéologique civique de Bologne, le commandant du département des carabiniers pour la protection des biens culturels de Bologne, Carmelo Carraffa, a officiellement remis à la directrice du musée, Paola Giovetti, une statuette en bronze représentant un guerrier étrusque, produit partiel du vol déclaré le 30 octobre 1963 contre le musée lui-même. La cérémonie s’est déroulée en présence des autorités civiles et militaires de la province de Bologne, marquant la conclusion d’une longue et complexe histoire de dispersion, d’enquête et de récupération.
La restitution de l’objet est le résultat d’une coopération internationale consolidée entre le commandement de la protection des biens culturels du département des carabiniers et les autorités policières et judiciaires étrangères. Dans ce cas précis, l’enquête a été menée conjointement avec le bureau du procureur du district de New York et le US Homeland Security Investigations. Ce sont précisément les autorités américaines qui ont informé les Carabinieri TPC de la découverte de la statuette en bronze, qui avait été achetée par le Virginia Museum of Fine Arts de Richmond, , leur permettant ainsi d’entamer les procédures nécessaires au rapatriement et à la restitution à l’Italie, par le musée américain, d’un bien archéologique illégalement soustrait au patrimoine de l’État.
L’activité d’enquête s’inscrit dans le cadre plus large de la lutte contre le trafic illicite de biens culturels qui, au fil des ans, a vu l’implication de bandes criminelles structurées. Les enquêtes ont permis de reconstituer un système mis en place par plusieurs individus italiens déjà connus des services de police, qui utilisaient des bandes de pilleurs de tombes pour piller des sites archéologiques soigneusement sélectionnés et mal gardés en Italie. Une fois extraits illégalement, les objets étaient nettoyés et restaurés, accompagnés de fausses déclarations de provenance, avant d’être mis sur le marché international par l’intermédiaire de maisons de vente aux enchères, de galeries et d’institutions muséales.
À l’issue des activités complexes de comparaison menées par le Commandement des carabiniers pour la protection du patrimoine culturel, il a été possible d’établir avec certitude que la statuette trouvée aux États-Unis correspondait à celle qui avait été volée en 1963 au musée archéologique de Bologne. Cette étape a permis de procéder à la récupération formelle de l’objet et à sa restitution au musée, où il sera à nouveau mis à la disposition du public en tant que partie intégrante du patrimoine historique et archéologique de la ville.
La statuette en bronze, datée du Ve siècle avant J.-C., représente un guerrier en train de lancer une lance et peut être identifiée à une figure martiale qui pourrait représenter le dieu Mars, connu dans le monde étrusque sous le nom de Laran, une divinité particulièrement vénérée dans la région de l’Ombrie. La statuette, haute de 22 centimètres, large de 8,9 centimètres et profonde de 7 centimètres, est en bronze et présente un langage formel essentiel et schématique. Le guerrier porte une cuirasse courte qui laisse la partie inférieure du corps découverte et porte sur la tête un imposant casque à crête, éléments qui soulignent sa fonction symbolique et votive.
Il s’agit en fait d’un cadeau votif, destiné à être placé dans un contexte sacré, comme un sanctuaire ou un stipe, dans le but de solliciter la faveur de la divinité ou en remerciement d’une grâce reçue. L’objet appartient au groupe des petits bronzes produits dans l’environnement étrusco-italique, ou plus précisément nord-ombrien, selon la classification élaborée par l’étruscologue Giovanni Colonna entre les années 1960 et 1970. La typologie du guerrier assaillant est largement attestée dans l’aire étrusque, ombrienne et centre-italique et comprend aussi bien des productions de grande qualité formelle que des exemples plus schématiques et populaires, comme c’est le cas de ce petit bronze.
L’œuvre appartenait à l’origine à la collection universitaire et a ensuite été intégrée aux collections du Museo Civico Archeologico de Bologne. Dans les lieux de culte de l’Italie préromaine, la pratique de l’offrande d’objets symboliques aux divinités était très répandue, un geste de dévotion qui, au fil du temps, s’est structuré en une production artisanale spécifiquement destinée au culte. Outre les représentations des animaux sacrifiés et des récipients utilisés pour les offrandes, les images de l’offrant ou de la divinité adorée étaient fréquentes, de même que les offrandes votives anatomiques liées à une demande ou à un remerciement pour une guérison.
La restitution de l’objet en bronze fait suite à celle effectuée en 2023 par le Virginia Museum of Fine Arts de Richmond, qui a également été rendue possible grâce à la collaboration entre le bureau du procureur du district de New York, Homeland Security Investigations et le commandement de la protection du patrimoine culturel des carabiniers. Le retour de cet artefact n’est pas seulement un succès d’enquête, mais aussi un moment important de reconstruction de la mémoire historique du musée et de ses collections, qui ont été gravement affectées par le vol de 1963.
Avec la remise officielle du 19 décembre 2025, le musée archéologique de Bologne récupère une œuvre d’une grande valeur historique et symbolique, qui raconte à nouveau au public une page fondamentale de la culture étrusque et de l’histoire de la collecte archéologique dans la ville. La récupération de la statuette en bronze s’inscrit donc dans le cadre d’un engagement plus large en faveur de la protection du patrimoine culturel, en réaffirmant le principe de la restitution comme instrument essentiel de la justice culturelle et de la sauvegarde de l’identité historique collective.
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| Bologne, une rare statuette étrusque en bronze volée en 1963 restituée au musée archéologique |
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