L'Académie de Carrare abandonnée par le ministère : enseignants et élèves réclament un directeur depuis des mois


Depuis janvier 2020, l'Académie des beaux-arts de Carrare n'a plus de directeur. Les enseignants et les étudiants exhortent le ministère des universités.

Unanniversaire amer pour l’Académie des Beaux-Arts de Carrare, l’un des plus anciens instituts artistiques d’Europe : il a en effet été fondé par la duchesse de Massa et Carrare, Maria Teresa Cybo Malaspina, qui a signé en 1769 l’acte qui a donné vie à l’académie historique de Carrare, qui, au cours de ses 250 premières années d’histoire, célébrées en 2019, a accueilli des milliers d’étudiants du monde entier, et des artistes de renommée mondiale. Depuis janvier, cependant, l’institut vit une situation malheureuse puisqu’il se retrouve sans directeur et, par conséquent, sans organes de direction et de représentation.

Ou plutôt : l’Académie aurait même un directeur. Il s’agit de Luciano Massari, sculpteur, directeur dans la période triennale conclue (2016-2019) et reconduit en juin 2019 à une large majorité (41 préférences sur 45 votants). Cependant, le choix des enseignants de l’institut (chargés d’élire le directeur) n’a jamais été ratifié par le ministère de l’Université et de la Recherche. Il s’agit d’une pratique qui n’est pas prévue par la loi mais qui est désormais habituelle pour tous les instituts d’enseignement supérieur artistique et musical en Italie. Cependant, Massari ne peut pas entrer en fonction puisque le statut de l’académie stipule que le directeur, après avoir été élu par la faculté, doit être nommé par décret ministériel.

Lorsque la ratification du ministère arrive rapidement, le directeur peut commencer à travailler et les organes de direction et de représentation peuvent être constitués. Dans le cas contraire, tout s’arrête : il suffit de dire que le directeur (qui est aussi le représentant légal de l’institut) a pour mission de convoquer le conseil académique et le collège des professeurs avec la coordination des activités qui en découle, d’adopter des mesures d’urgence, de prendre des mesures disciplinaires, de signer des conventions et des contrats et, bien sûr, d’être responsable de l’enseignement et des performances scientifiques et artistiques de l’académie.

Massari a fonctionné sous le régime de la prorogatio jusqu’en décembre : à partir de janvier, nous a dit un professeur de l’académie que nous avons contacté, le ministère n’a jamais répondu ni aux sollicitations du président Antonio Passa (qui a également envoyé un avertissement formel) ni à celles des professeurs qui se sont adressés au secrétariat du bureau du cabinet du MIUR. Il a été suggéré que ce retard était dû aux affaires judiciaires dans lesquelles Luciano Massari est impliqué (il fait actuellement l’objet d’une enquête : Un homme politique local l’a dénoncé pour conflit d’intérêt et préjudice financier), mais pour l’instant la procédure judiciaire n’est pas encore terminée, c’est pourquoi, observent les enseignants de l’institut, le ministère pourrait encore procéder à une nomination conditionnelle afin de ne pas laisser l’institut dans le désarroi et dans une impasse qui dure depuis près de six mois.

Même les étudiants, malgré la situation difficile (l’Académie de Carrare, en plus d’être dépourvue de direction et d’organes de gestion et de conseil, est fermée comme toutes les académies italiennes en raison de l’urgence Covid-19), ont voulu faire entendre leur voix en envoyant une lettre au ministre de l’université Gaetano Manfredi, signée par 500 étudiants de l’Académie (sur un total d’environ 850) et en lançant une pétition sur le site Change.org. “L’Académie des Beaux-Arts de Carrare, lit-on dans le texte de la pétition, se trouve dans une situation d’extrême difficulté due surtout à l’absence d’un directeur et des organes qui lui sont rattachés, seule la figure du président restant pour la représenter sur le plan institutionnel. Même d’un point de vue ministériel, bien que cette situation perdure depuis plusieurs mois, aucune mesure n’a été prise. Les étudiants, se sentant abandonnés par les institutions compétentes, demandent donc au MIUR d’agir d’urgence car les conséquences de cette situation affectent leur droit à l’étude et rendent leur avenir incertain. Les perspectives d’avenir qui découlent de cette situation difficile ne sont pas réjouissantes : si les étudiants d’aujourd’hui ressentent un fort sentiment d’abandon et d’incertitude, on peut comprendre combien il leur sera difficile de devenir les artistes, les conservateurs et les théoriciens de l’art de demain”.

L’Académie a d’ailleurs prévu des projets très importants, à commencer par la grande première exposition monographique sur Giovanni Antonio Cybei, déjà annoncée (mais qui sera reportée, comme toutes les expositions en Italie, en raison de l’urgence sanitaire), ainsi que des collaborations internationales. Si la situation n’est pas débloquée, le risque est de voir perdurer un vide qui risque de nuire davantage aux enseignants, aux étudiants, à la ville d’accueil et à l’Italie dans son ensemble, puisque l’Académie de Carrare est connue dans le monde entier (il faut savoir qu’un tiers des étudiants inscrits viennent de l’étranger : dans le classement de la population étrangère, l’institut des Apuanes est parmi les premiers d’Italie), et depuis deux cent cinquante ans, elle est un point de référence national et international.

Sur la photo : trois plâtres d’Antonio Canova provenant de l’Académie des beaux-arts de Carrare.

L'Académie de Carrare abandonnée par le ministère : enseignants et élèves réclament un directeur depuis des mois
L'Académie de Carrare abandonnée par le ministère : enseignants et élèves réclament un directeur depuis des mois


Avertissement : la traduction en anglais de l'article italien original a été réalisée à l'aide d'outils automatiques. Nous nous engageons à réviser tous les articles, mais nous ne garantissons pas l'absence totale d'inexactitudes dans la traduction dues au programme. Vous pouvez trouver l'original en cliquant sur le bouton ITA. Si vous trouvez une erreur,veuillez nous contacter.



Finestre sull'Arte