Le célèbre autoportrait de Gustave Courbet (Ornans, 1819 - La-Tour-de-Peilz, 1877), connu sous le nom de " Le Désespéré", a été révélé aujourd’hui comme étant la propriété des musées du Qatar: La nouvelle a été annoncée à l’occasion de la signature d’un accord entre les musées du Qatar et le musée d’Orsay , grâce auquel l’œuvre est désormais exposée dans les salles du musée parisien, offrant au public l’occasion d’admirer l’un des chefs-d’œuvre les plus intenses et les plus dramatiques de la peinture du XIXe siècle. Ce prêt, annoncé à l’occasion de l’hommage officiel rendu à Sylvain Amic, président des Musées d’Orsay et de l’Orangerie récemment disparu, se veut un geste symbolique de coopération culturelle entre la France et le Qatar.
Le tableau, qui appartenait à une collection privée avant de devenir la propriété du Qatar, a été prêté au musée d’Orsay grâce à un accord signé le 20 avril à Doha, lors de la visite officielle de la ministre française de la Culture Rachida Dati. L’accord, signé entre Qatar Museums et l’Établissement Public du Musée d’Orsay et du Musée de l’Orangerie - Valéry Giscard d’Estaing, stipule que le prêt de l’Autoportrait de Courbet est la première étape d’une collaboration culturelle plus large entre les deux institutions.
Le tableau restera exposé à Paris jusqu’à l’ouverture duArt Mill Museum à Doha, le futur musée dédié à la collection d’art moderne et contemporain des musées du Qatar. Par la suite, après une première période de présentation dans les nouveaux locaux qataris, l’œuvre sera exposée alternativement entre Doha et Paris, dans un dialogue permanent entre les deux institutions et leurs collections respectives.
A l’occasion de l’hommage officiel à Sylvain Amic, la Présidente des Musées du Qatar, Sheikha Al Mayassa bint Hamad bin Khalifa Al Thani, a annoncé que le prêt du Désespéré est dédié à la mémoire du Président des Musées d’Orsay et de l’Orangerie, grand connaisseur de l’œuvre de Courbet et figure emblématique du monde muséal français. Sheikha Al Mayassa a rappelé qu’Amic était un “visionnaire qui avait compris la nécessité pour les œuvres d’art de voyager et d’être accessibles dans différentes parties du monde”. Elle a souligné que son travail, mené en collaboration avec les musées du Qatar et le ministère français de la culture, avait permis le prêt à long terme du célèbre autoportrait de Courbet, acheté pour le futur musée Art Mill de Doha.
Dans son discours, Sheikha Al Mayassa a également souhaité établir un parallèle entre la figure de Courbet et celle d’Amic :"Le Désespéré reflète le combat intérieur de Courbet pour s’affranchir des conventions artistiques et se faire comprendre. De la même manière, Sylvain a su dépasser le statu quo en élargissant l’expérience muséale au-delà des normes traditionnelles. Nous honorons sa mémoire en inaugurant Le Désespéré au musée d’Orsay, avec la fierté de savoir que l’œuvre voyagera entre Doha et Paris, et avec la certitude que son héritage continuera d’inspirer une nouvelle génération de directeurs de musées et de conservateurs".
M. Amic, qui a consacré une grande partie de sa carrière à l’étude de l’œuvre de Courbet, a été directement impliqué dans les discussions préliminaires à l’accord, aux côtés des représentants du ministère français de la culture et des musées du Qatar. Sa contribution a été décisive pour permettre l’arrivée de l’œuvre à Paris, où elle n’avait pas été exposée depuis 2007-2008, année de la grande rétrospective consacrée à l’artiste entre les Galeries nationales du Grand Palais, le Metropolitan Museum de New York et le Musée Fabre de Montpellier.
Peint vers 1844-1845, l’Autoportrait de Courbet, également appelé Le Désespéré, est l’une des œuvres les plus emblématiques et les plus mystérieuses du peintre français. Entre 1842 et 1855, Courbet réalise une vingtaine d’autoportraits, alternant dessins et peintures, dans lesquels il expérimente différentes mises en scène inspirées de la tradition romantique. Aucun n’atteint cependant l’intensité dramatique et psychologique du Désespéré.
Dans ce tableau, l’artiste se représente sous les traits d’un bohémien tourmenté : il porte une chemise blanche flottante et un chemisier bleu, les yeux écarquillés, la bouche entrouverte et les mains agrippant ses cheveux dans un geste désespéré. Le cadrage serré et la lumière violente confèrent à la scène une tension émotionnelle extrême, tandis que le motif du désespoir reste ambigu, suspendu entre fiction théâtrale et véritable introspection.
L’œuvre, que Courbet a conservée jusqu’à sa mort, n’a pas été exposée pendant la période la plus active de sa vie artistique. Ce n’est qu’après la Commune de Paris et l’exil volontaire de l’artiste en Suisse que le tableau quitte son atelier pour être présenté au public en 1873, en marge de l’Exposition universelle de Vienne, sous le titre Autoportrait de l’artiste. A cette occasion, Courbet appose sa signature en rouge et antidate l’œuvre à 1841. Quelques mois avant sa mort, il la présente à nouveau au public genevois en 1877 sous un nouveau titre : Désespoir.
Cette image intensément dramatique est devenue au fil du temps l’une des plus célèbres de la peinture du XIXe siècle, symbole de la condition de l’artiste moderne, suspendu entre l’ambition, l’isolement et la souffrance. La virtuosité de l’exécution, la puissance expressive et la charge symbolique ont contribué à faire de cet autoportrait une œuvre clé du réalisme européen, aussi intime qu’universelle.
Aujourd’hui, Le Désespéré accueille les visiteurs du musée d’Orsay dans la première salle de l’exposition, dans l’allée de gauche (salle 4), consacrée à la naissance du réalisme et aux rapports entre la Révolution de 1848 et les arts. Dans ce lieu, l’œuvre dialogue avec des chefs-d’œuvre de Jean-François Millet et d’Honoré Daumier, offrant un aperçu des origines d’un langage pictural qui a révolutionné la représentation de la réalité.
La présence du Désespéré renforce l’un des noyaux les plus significatifs des collections du musée d’Orsay : celui consacré à l’autoportrait, genre auquel Courbet s’est consacré avec constance tout au long de sa carrière. Le musée possède d’autres œuvres fondamentales du peintre, comme L’Homme à la ceinture de cuir, présenté au Salon de 1846, et L’Homme blessé (exposé au Pavillon du Réalisme en 1855, ainsi que le célèbre Atelier du peintre, où l’autoportrait prend des dimensions monumentales.
L’intensité expressive et la force du Désespéré promettent d’en faire l’une des présences les plus admirées du musée d’Orsay pendant la durée du prêt, tout en renouvelant l’intérêt pour la figure de Gustave Courbet et son héritage dans le panorama de l’art moderne.
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Le Qatar possède le chef-d'œuvre "Désespéré" de Courbet |
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