À Sienne, au cœur du complexe monumental de Santa Maria della Scala, un chapitre important de la peinture du XIVe siècle est à nouveau visible. Après une longue et minutieuse restauration, le cycle de fresques de la Thébaïde, attribué au peintre siennois Lippo Vanni (Sienne, actif entre 1340 et 1375) et datable du début des années 1340, a été restitué à la communauté. L’intervention, promue et réalisée par la Société des exécuteurs des pieuses dispositions, a permis de mettre en lumière une œuvre d’une valeur historique et artistique exceptionnelle, permettant de redécouvrir un rare exemple d’iconographie monastique et érémitique dans le contexte toscan du XIVe siècle.
L’ensemble pictural, qui décorait l’ancienne salle d’accès de la Compagnia dei Disciplinati, aujourd’hui siège historique de la Société promotrice de la restauration, sera ouvert au public à partir du 7 novembre 2025 et inclus de manière permanente dans l’itinéraire de visite du musée de Santa Maria della Scala. La présentation officielle est prévue le 6 novembre à 16 heures, dans la Sala Sant’Ansano, avec la participation des restaurateurs et des chercheurs qui ont suivi le projet.
L’histoire de la redécouverte de ce cycle de fresques est relativement récente. En 1999, lors des travaux de récupération et de restauration de l’hôpital menés par l’architecte Guido Canali, les premières traces de peinture ont été identifiées sous le badigeon qui recouvrait les murs. Les parties visibles ont révélé la présence de scènes monochromes en ocre rouge, représentant des épisodes de la vie des ermites et des saints pères dans le désert de Thèbes.
Quelques années plus tard, la suppression d’un faux plafond a permis de mettre en évidence une extension plus importante du cycle pictural, encore partiellement recouvert par des couches de chaux et de résidus de plâtre. C’est alors que l’historien de l’art Alessandro Bagnoli publie en 2001 une étude préliminaire qui fait connaître la découverte et émet l’hypothèse de son attribution à Lippo Vanni, artiste actif à Sienne dans la première moitié du XIVe siècle et auteur d’importantes commandes religieuses et civiles.
Les travaux de restauration proprement dits n’ont commencé qu’en 2021, grâce à la contribution financière de Robert Cope, président de la Fondation Vaseppi, qui a financé la mise au jour complète, la consolidation et le nettoyage des fresques. Le projet a permis de récupérer l’intégralité de la décoration murale, en redonnant lisibilité et profondeur au cycle pictural et en permettant une analyse plus précise de ses caractéristiques stylistiques.
La Thébaïde représente un sujet d’une grande fascination et d’une grande rareté dans la peinture italienne médiévale. Située dans le désert de Thèbes en Égypte, elle raconte des épisodes de la vie quotidienne des premiers ermites chrétiens et des saints pères du désert, dont saint Paul l’ermite, saint Antoine l’abbé et saint Jérôme. Les scènes sont inspirées des Vies des Saints Pères, une œuvre de littérature religieuse répandue au Moyen Âge et traduite en langue vernaculaire vers 1330 par le dominicain pisan Domenico Cavalca, qui a contribué à la fortune du thème dans le monde monastique et confrérique.
Dans le cycle siennois, le récit ne suit pas une séquence linéaire, mais se développe comme une série d’épisodes isolés, immergés dans un paysage nu et rocheux, parsemé de cellules et de grottes. Les moines y apparaissent occupés à des actes de méditation, de prière, de travail et de pénitence, dessinant une image chorale de la vie ascétique. La disposition iconographique, dépourvue de références architecturales complexes, est conçue pour suggérer la tranquillité du désert et l’éloignement du monde, en parfaite harmonie avec l’objectif du cadre original.
La Compagnia dei Disciplinati était en effet une confrérie laïque dédiée à la prière et aux pratiques pénitentielles. Dans la même salle que la Thébaïde, les frères se préparaient aux rites de flagellation et méditaient sur la condition humaine, assistés par des images de saints et d’ermites qui jouaient le rôle d’exempla virtutis: des exemples de pureté et de sacrifice spirituel opposés au péché et à la corruption terrestre.
La valeur de ce cycle réside non seulement dans sa qualité picturale, mais aussi dans sa cohérence thématique et symbolique. Lippo Vanni traduit en images le langage moral et théologique de la spiritualité siennoise du XIVe siècle, rendant tangible la recherche du salut par l’isolement et la pénitence. La technique dominante, basée sur l’utilisation du monochrome en ocre rouge, donne à l’ensemble un ton sobre et méditatif, loin du faste de la couleur, et accentue la dimension spirituelle de l’histoire. L’effet visuel, à la fois essentiel et intense, restitue le sens d’un art au service de la dévotion, né pour la contemplation plutôt que pour la représentation publique.
Avec l’achèvement des travaux, la thébaïde redécouverte fait partie du parcours d’exposition du complexe muséal de Santa Maria della Scala, l’un des pôles culturels les plus significatifs de la ville, qui abrite déjà d’importants témoignages de l’art médiéval et de la Renaissance. L’ouverture du cycle au public permet d’élargir la connaissance de la peinture siennoise du XIVe siècle et de la contextualiser dans le panorama plus large de la spiritualité confrérique toscane.
Le projet représente également un exemple vertueux de collaboration entre des institutions publiques et des sujets privés, tels que la Società di Esecutori di Pie Disposizioni, une organisation ancienne qui joue un rôle actif dans la protection du patrimoine de la ville depuis des siècles, et la Fondazione Vaseppi, dont le soutien a permis de restaurer un chef-d’œuvre oublié.
À partir du 7 novembre, le public pourra admirer de près cet extraordinaire cycle de fresques et redécouvrir un lieu où l’art et la spiritualité continuent de dialoguer dans le silence des anciennes voûtes de Santa Maria della Scala. Les informations sur les horaires et les billets sont disponibles sur le site officiel : www.santamariadellascala.com.
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| Sienne, la Thébaïde redécouverte : les fresques du XIVe siècle de Lippo Vanni restaurées |
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