Quelles sont les raisons qui empêchent encore Vérone d’avoir son grand musée, son Grand Castelvecchio, un complexe enfin uni dans toutes ses parties, et qui peut encore se révéler, comme il y a plus de cinquante ans, un modèle capable d’innover, d’ouvrir de nouvelles voies, d’enchanter, d’étonner ? Quelles sont les raisons qui s’opposent encore à l’agrandissement d’un musée qui a tant besoin d’espace, qui ressent la nécessité de s’agrandir et qui a pourtant à portée de main la solution qui lui permettrait de devenir enfin un institut conforme aux nouveaux paramètres de la muséographie internationale ?
Vérone a une perle qui brille sur la rive droite de l’Adige : le Museo di Castelvecchio, outre le rôle qu’il joue grâce à la richesse, à l’exhaustivité et au charme de sa splendide collection qui comprend des chefs-d’œuvre de Pisanello, Giovanni Bellini, Filippo Lippi, Crivelli, Mantegna, Rubens, Tintoret, Tiepolo et tous les grands de la peinture véronaise de tous les siècles, doit être considéré comme l’un des plus grands musées de l’Europe.siècle, est à considérer, pour des raisons qui ont été résumées de façon limpide dans ces pages par Ilaria Baratta, comme l’un des joyaux les plus brillants de la muséographie mondiale. Il est indéniable que l’intervention commandée par le directeur de l’époque, Licisco Magagnato, puis conçue et réalisée dans l’enceinte du Castelvecchio par Carlo Scarpa entre 1958 et 1964, avec d’autres travaux qui se poursuivront jusqu’au milieu des années 70, a représenté un jalon dans l’histoire du musée. La construction de la forteresse de Scaligera, à partir des années 1970, a représenté un modèle muséographique entièrement nouveau qui est encore étudié partout, source d’inspiration pour des légions d’architectes, source d’étonnement pour les milliers de visiteurs qui pénètrent chaque année dans la forteresse de Scaligera. Puis, au fil des ans, comme tous les grands musées, Castelvecchio s’est développé : Le nombre de visiteurs a augmenté (dépassant désormais les deux cent mille chaque année), les collections se sont enrichies et la nécessité de faire du musée non seulement la maison des collections d’art ancien de la ville, mais aussi un centre de recherche, un institut où s’écrivent encore des pages de l’histoire de l’art véronais, un lieu social ouvert et accueillant pour les citoyens et les hôtes de la ville, et où les visiteurs ont le plaisir de revenir. Le problème, cependant, est que l’agrandissement du musée, qui concrétiserait le projet convoité du Grand Castelvecchio, est actuellement entravé par la cohabitation avec le Club Unifié de l’Armée, anciennement Club des Officiers, qui occupe une surface de deux mille mètres carrés (qui devient plus de trois mille si l’on considère également l’extérieur) à l’intérieur de la forteresse de Scaligera. Et c’est précisément cet espace qui permettrait au musée de s’agrandir et de garantir enfin les services qu’il n’est pas en mesure de fournir actuellement.
En attendant, un rappel historique s’impose. Le club des officiers est installé à Castelvecchio depuis 1927, lorsque l’Office des biens de l’État, alors propriétaire de la forteresse sur l’Adige, accorda à l’armée l’utilisation de l’aile ouest pour y installer son club, alors que le projet de transformation de Castelvecchio en musée était déjà bien avancé après l’abandon de la caserne du château. En fait, le musée avait déjà été inauguré le 25 avril 1926. Ce n’est que deux ans plus tard que l’Office des biens de l’État a cédé Castelvecchio à la municipalité pour qu’elle l’utilise à perpétuité comme siège du Musée civique. Dans l’acte de cession, daté du 23 février 1928, on peut lire un détail d’une importance non négligeable : la cession comprenait également “les locaux [...] actuellement occupés par le Club Militaire et les accessoires annexes et la Bibliothèque de la Garnison, concédés à l’usage par le contrat du 14 décembre 1927 stipulé au Bureau des Biens de l’État de Vérone pour une durée de 29 ans à partir du 1er janvier 1927”. L’occupation par les forces armées devait cesser “dès que la municipalité de Vérone mettrait à la disposition de l’administration militaire d’autres locaux adaptés à la même finalité”.
Dès le départ, il était donc établi que le Club ne disposerait que de locaux temporaires à Castelvecchio. Un siège qui devait être libéré dès que la municipalité de Vérone aurait trouvé un lieu plus approprié pour les officiers de l’armée. Mais comme souvent en Italie, ce qui devait être temporaire devint permanent : Nous pouvons épargner au lecteur tous les retards bureaucratiques qui se sont produits au cours des décennies et tous les débordements que cette question, dont on parle depuis des décennies, a subis au cours de l’histoire, mais il est néanmoins intéressant de souligner que la cohabitation entre le Musée et le Club s’est poursuivie sans réglementation jusqu’en 1983, année où un “procès-verbal de reconnaissance et de remise” a attribué au ministère de la Défense le droit d’utiliser le musée. La zone occupée par le Circolo a été cédée au ministère de la Défense, qui a d’ailleurs été reconnu en 2010 comme une articulation du ministère lui-même, à tel point qu’en 2016, le transfert de la pleine propriété du complexe Castelvecchio de l’Office des biens de l’État à la municipalité de Vérone n’a concerné que la partie utilisée comme musée, tandis que la même année, la zone occupée par le Circolo a été cédée par l’Office des biens de l’État au ministère de la Défense. Les problèmes administratifs sont toutefois d’une importance relative : il n’y a pas de problème bureaucratique qui, aussi ancien et complexe soit-il, ne puisse être résolu dans l’intérêt de tous. Et celui de Castelvecchio est précisément un cas de cohabitation forcée qui, s’il était dissous, serait dans l’intérêt de chacune des parties : du Musée, qui aurait enfin l’espace nécessaire pour s’agrandir. Du Club, qui disposerait de nouveaux locaux modernes, déjà identifiés. De la ville, qui pourrait relancer son musée. Des invités, qui pourront visiter un musée moderne répondant aux exigences minimales de participation, d’accessibilité, de durabilité et de loyauté que toute institution doit garantir.
Il a toujours été difficile, bien sûr, d’intervenir dans le Castelvecchio : un architecte chargé de réorganiser les pièces n’oserait pas toucher au plan de Carlo Scarpa. Ce n’est pas une relique, certes, et il n’est pas impossible de l’actualiser. Mais ce n’est pas non plus une installation comme les autres. Modifier radicalement les salles de Carlo Scarpa reviendrait à envisager de changer le visage de la Madone à la caille de Pisanello. Cette exposition est une œuvre d’art, un geste exemplaire de respect et de connaissance envers l’ancienne forteresse, un document historique fondamental, un itinéraire fondé sur l’idée de la coprésence du passé, du présent et du futur, un itinéraire dans lequel on peut presque sentir le souffle des œuvres sur sa nuque. À l’inverse, la dernière partie du parcours, où se trouve la salle Boggian, est celle où l’intervention de Carlo Scarpa a été la moins incisive et où, par conséquent, une éventuelle modernisation de l’aménagement pourrait être la plus importante. Sans que le musée ne reste prisonnier de lui-même.
Pour l’instant, la Sala Boggian est utilisée pour des expositions temporaires. Je me souviens encore de la dernière grande exposition que j’ai visitée dans cet espace, celle sur la peinture véronaise du XVIe siècle, qui s’est tenue entre 2018 et 2019 et dont je garde un souvenir agréable et vif, parce que c’était une exposition très agréable et d’une qualité encore plus grande, et parce que mon compte rendu a été publié dans le premier numéro de Finestre sull’Arte. En cas de libération de la zone actuellement occupée par l’armée, la Sala Boggian pourrait être utilisée pour l’exposition de peintures véronaises des XVIIe et XVIIIe siècles qui, pour des raisons d’espace, sont aujourd’hui en grande partie confinées dans des réserves, tandis que la nouvelle aile pourrait accueillir une salle d’expositions temporaires, jumelle de la Boggian. Mais le musée de Castelvecchio n’a pas seulement besoin d’espaces d’exposition. Tous ceux qui l’ont visité le savent bien : La boutique de livres et de souvenirs est exiguë et doit cohabiter avec la billetterie et une minuscule rangée de casiers faisant office de vestiaire (l’extension permettrait au contraire d’avoir une librairie importante qui rivaliserait avec celle des grands musées). Il n’y a qu’une seule toilette dans tout le musée, il n’y a pas de café, il n’y a pas de restaurant (ce qui, pour beaucoup, peut certes sembler un plus, mais dans un musée où l’on peut facilement passer une demi-journée, serait un confort non négligeable). En outre, l’artothèque, l’une des bibliothèques spécialisées les plus importantes de toute la Vénétie, visitée par plus de trois mille personnes par an, est maintenant entassée dans seulement cent quarante mètres carrés : c’est, en substance, la taille d’un appartement classique.
Il existe déjà un projet d’agrandissement du Castelvecchio si l’aile du Cercle unifié est mise à la disposition du musée. Il s’agit d’ailleurs d’un projet qui date déjà un peu : il est le résultat d’un groupe de travail réuni par les Amis des Musées Civiques d’Art de Vérone et fusionné en 2017 dans une publication, Fantasie per Castelvecchio, qui incluait une proposition d’agrandissement. La dernière partie du parcours actuel deviendrait ainsi une importante section sur les XVIIe et XVIIIe siècles, qui prolongerait l’actuelle, actuellement logée dans seulement deux salles sur les plus de trente qui composent le parcours de visite actuel (c’est comme si la section actuelle gagnait trois ou quatre salles supplémentaires). Les salles où se trouvent actuellement les bureaux du personnel (qui seraient transférés dans la nouvelle aile, dans des espaces qui doubleraient presque) seraient en partie utilisées comme section dédiée à la narration de l’histoire du Castelvecchio (actuellement absente), et en partie utilisées pour l’agrandissement de la zone d’accueil, avec des salles de réunion et des salles d’attente pour les visiteurs.l’agrandissement de l’accueil, avec la nouvelle librairie, avec des toilettes actuellement réservées au personnel qui seraient mises à la disposition du public, avec l’ouverture d’une crèche, avec un vestiaire digne de ce nom. Et dans la Torre del Mastio, il y aura un espace pour exposer les tissus de Cangrande, une rare collection de textiles du XIVe siècle découverte en 1921. Les deux mille mètres carrés supplémentaires que le musée pourrait obtenir permettraient d’ouvrir une nouvelle salle d’exposition (qui occuperait l’actuelle salle du Circolo), de créer de nouvelles salles de classe pour l’enseignement, d’accueillir le Cabinet numismatique qui ne peut actuellement compter que sur des espaces exigus et de garantir l’ouverture d’un café-restaurant.L’ouverture d’un café-restaurant profitant des installations de l’actuel Circolo, l’installation de bureaux pour le personnel pouvant accueillir une vingtaine d’employés, puis un laboratoire d’entretien des œuvres, un entrepôt de quatre cents mètres carrés, une salle d’enseignement et la nouvelle Artothèque. Enfin, les passerelles, qui s’arrêtent aujourd’hui à la jonction du musée et de l’aile du Circolo, pourraient être achevées.
Il s’agit bien sûr d’une proposition : ce n’est pas nécessairement la seule, ni la meilleure. Et même les coûts n’ont jusqu’à présent été qu’estimés. Mais toute proposition ne peut passer que par la libération de l’aile aujourd’hui occupée par l’armée. Et sans cette volonté, sans une solution partagée, on ne peut aller plus loin pour l’instant. Personne, bien sûr, ne songe à laisser le Cercle au milieu de la route. Des propositions pour un nouveau siège sont déjà sur la table, alternativement identifiées dans le Palazzo Carli, qui est d’ailleurs directement en face de Castelvecchio, ou dans l’ancien hôpital militaire de Santo Spirito, pour lequel en 2017 les Amis des Musées Civiques de Vérone ont commandé un projet de nouveau siège pour le Circolo Unificato, ensuite donné à l’Armée. Il n’y a pas de raisons valables pour empêcher l’agrandissement du musée : il n’y a pas de raisons historiques (depuis 1927, la présence du Club à Castelvecchio devait être temporaire), il n’y a pas de raisons culturelles (Castelvecchio a besoin de s’agrandir, Vérone a besoin d’un grand musée conforme à ce que la modernité exige), il n’y a pas de raisons pratiques (le déménagement du Club serait d’un bénéfice mutuel). Ceux qui ont jusqu’à présent défendu avec acharnement la présence du Club à Castelvecchio ne l’ont fait que par habitude, par nostalgie (un déménagement, en effet, est toujours une question de liens affectifs, mais l’affection pour un bâtiment se manifeste aussi par l’affection pour le bâtiment).l’affection pour un bâtiment peut aussi se manifester par l’acceptation d’un choix sentimentalement difficile pour soi, mais qui apporte des avantages à tous s’il est éclairé par une lumière rationnelle) ou pour des raisons de solidarité impalpable et impraticable avec les forces armées : peut-être serait-ce un geste de plus grande proximité que de permettre au Club de compter sur un nouveau siège, moderne et plus adapté. Aucune raison de ceux qui défendent la présence actuelle du Club à Castelvecchio ne résiste à trente secondes d’analyse rationnelle. Après tout, il y a aussi beaucoup de militaires, d’officiers et d’habitués du Circolo qui, surtout en 2021, lorsque le débat sur le Grand Castelvecchio a connu un moment de grande popularité (c’était la période électorale), sont intervenus dans la presse pour soutenir le projet d’agrandissement du Castelvecchio et pour plaider en faveur du déplacement du Circolo.
L’histoire a également un précédent, celui du Palazzo Barberini à Rome, qui a connu le même problème de cohabitation que Castelvecchio : le ministère de la Défense a d’abord transféré le Circolo Ufficiali dans le bâtiment Savorgnan di Brazzà, un lieu proche du Palazzo Barberini et plus adapté, puis, en 2015, a signé un accord avec le ministère de la Culture pour céder au musée également les salles de l’aile sud, qui jusqu’alors n’avaient pas été utilisées par le musée.Quatre ans plus tard, il a été possible d’ouvrir de nouvelles sections du parcours d’exposition dans ces salles et d’agrandir l’espace dédié aux expositions temporaires. Il n’y a donc aucune situation qui ne puisse être résolue à la satisfaction de toutes les parties : le groupe Civica Alleanza per un Grande Castelvecchio (Alliance Civique pour un Grand Castelvecchio), créé il y a six ans et réunissant des professionnels, des organisations et des associations véronaises pour concrétiser le projet, continue d’animer la discussion pour que l’on parvienne à la solution la plus naturelle et la plus évidente en la matière. Ce n’est pas une question de “si” : ce n’est qu’une question de temps, et Vérone aura son Grand Castelvecchio. Le seul espoir est que l’attente soit la plus courte possible, car nous sommes certains que le musée ne sera pas étouffé et que Vérone choisira la meilleure voie, celle qui mène à un musée moderne, capable d’offrir à ses visiteurs des services et des espaces adaptés à une institution qui est entrée dans le troisième millénaire. adaptée à une institution qui est entrée dans le troisième millénaire, la route qui mène à l’idée d’une ville consciente de son patrimoine, qui sait dialoguer avec ses pères, qui sait polir ses joyaux sans les dénaturer mais, au contraire, en interprétant au mieux l’esprit de ceux qui ont fait de Castelvecchio un exemple, un modèle, un laboratoire. Il est temps de commencer une nouvelle saison pour Castelvecchio, une saison qui reprenne l’héritage de Carlo Scarpa, qui applique ses mêmes principes d’entretien actif du patrimoine et qui fasse vivre le musée dans le présent.
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