Rome accueille à nouveau Arte e Collezionismo, l’une des expositions les plus attendues sur le marché deshautes antiquités, et parmi les stands les plus prometteurs de cette édition figure celui de la galerie 800/900 Artstudio de Livourne. L’espace d’exposition propose un itinéraire qui traverse, avec liberté et intensité, l’art italien entre le XIXe et le XXe siècle. Il ne s’agit ni d’une sélection chronologique ni d’un classement scolaire, mais d’un dialogue entre différentes époques et sensibilités, où les langages se confrontent et les œuvres se parlent, restituant au visiteur la richesse d’une période complexe et féconde.
L’un des murs principaux est entièrement consacré au futurisme, un mouvement qui a révolutionné la culture artistique italienne et internationale du XXe siècle par son élan vers la modernité. Le public peut y admirer un rare Tondo géométrique de Giacomo Balla (Turin, 1871 - Rome, 1958), daté entre 1917 et 1920, une œuvre circulaire qui allie rigueur compositionnelle et énergie visuelle. Signée “Futur Balla”, la toile associe des formes triangulaires et des couleurs vives, construisant un équilibre dynamique qui incarne parfaitement la tension entre l’ordre et le mouvement, l’abstraction et le rythme. À côté du Tondo, les “Linee andamentali + spazio”, exécutées entre 1920 et 1925, approfondissent les recherches de Balla sur le dynamisme et l’harmonie des contrastes de couleurs. Dans ces œuvres, la peinture devient une musique visuelle, faite de trajectoires et de vibrations qui suggèrent le temps en mouvement.
Dans le même noyau se trouvent deux études de Gino Severini (Cortona, 1883 - Paris, 1966), qui illustrent l’évolution de son langage artistique. La Danseuse de 1913 présente la figure fragmentée et décomposée en segments et en courbes, en plein esprit futuriste, pour transmettre l’impression de la danse comme rythme et modernité. Deux ans plus tard, avec l’étude pour Femme assise - La modiste (1915), Severini s’oriente vers un registre plus réflexif, proche du cubisme synthétique. Ici, la figure, construite avec une géométrie rigoureuse, s’éloigne du dynamisme pour devenir statique et mesurée. Les fonds noirs et les contours nets composent une vision dans laquelle l’absence de couleur se traduit par la concentration et l’ordre. Carlo Carrà (Quargnento, 1881 - Milan, 1966) clôt la section futuriste avec son étude de la gare de Milan (1910), qui témoigne de la ferveur métropolitaine de l’époque. Carrà capture le mythe de la ville moderne, célébrant son architecture et sa vitesse comme symboles du progrès.
Le parcours s’enrichit d’un noyau central consacré à la représentation du féminin, où les figures de femmes sont interprétées par des artistes aux sensibilités très différentes. Odoardo Borrani (Pise, 1833 - Florence, 1905), avec La giovane monaca (La jeune nonne ) de 1876, offre un exemple raffiné de la peinture de Macchiaioli : une œuvre intime et silencieuse, où la spiritualité se traduit par le recueillement et le renoncement. En contraste, La cartomante de Baccio Maria Bacci (Florence, 1888 - 1974), peinte en 1929, frappe par la richesse chromatique des ors qui vibrent sur la toile, évoquant des atmosphères symboliques et populaires imprégnées d’archaïsme. La femme représentée interroge non seulement les cartes, mais aussi l’observateur, le confrontant au destin.
Mimì Concetta de Lorenzo Viani (Viareggio, 1882 - Lido di Ostia, 1936), une œuvre de 1908-1909, représente un autre renversement. La féminité y apparaît dramatique et déformée : le visage, d’une expressivité presque caricaturale, devient l’emblème d’une humanité inquiète et très moderne, une femme qui rompt le silence et impose sa présence. Toujours de Viani, Femmes aux fruits (1911-1912) restitue au contraire une dimension collective et populaire. Les figures féminines, immergées dans un paysage essentiel, portent des fruits, symboles de travail et de résistance. Leurs regards ne sont pas provocateurs, mais directs et dignes, représentant une condition sociale forte et résistante. Ainsi, à travers des œuvres très différentes, le thème de la femme apparaît comme sacré, magique et tragique à la fois, chacune étant porteuse d’un monde spécifique.
Le stand consacre ensuite un examen approfondi aux frères Ruggero Alfredo et Ernesto Michahelles, connus respectivement sous les noms de Ram (Florence, 1898 - 1976) et Thayaht (Florence, 1893 - Pietrasanta, 1959), figures singulières et originales dans le panorama artistique du début du XXe siècle. Mother Nature (1930) de Ram, une étude en plâtre de la célèbre Mère Solaire exposée à la Biennale de Venise, est présentée avec The Tragedy of the Sea (1927), une peinture dramatique qui raconte la récupération du corps du poète Percy Bysshe Shelley après le naufrage de Viareggio. L’œuvre, imprégnée d’une lumière métaphysique, transforme un épisode biographique en un récit universel.
Près de Thayaht, le public peut voir Le prisonnier politique (La flamme et la sentinelle), une sculpture de 1952 conçue comme une étude pour le concours organisé à Londres par l’Institute of Contemporary Arts pour un monument à la mémoire d’un prisonnier politique inconnu. La section est complétée par des panneaux décoratifs, un Autoportrait à l’encre de Chine de 1920 et un Paysage marin dans une tempête des années 1940. Ce dernier, avec ses tourbillons atmosphériques et ses vagues en mouvement, rend une nature agitée et sublime, plus visionnaire que la Tragédie de la mer de Ram. Sur le mur, la peinture, la sculpture et le graphisme s’entremêlent dans un récit visuel qui met en évidence la complémentarité des deux frères.
Outre les principaux noyaux thématiques, le stand propose également une sélection d’œuvres des XIXe et XXe siècles, conçue comme un hommage à la variété des langues qui ont traversé deux siècles d’histoire italienne. C’est le cas de Le secche (1921), une rare marine d’Oscar Ghiglia (Livourne, 1876 - Prato, 1945) dans laquelle la lumière devient matière picturale, et du bronze Nudo (1947) de Marino Marini (Pistoia, 1901 - Viareggio, 1980), synthèse plastique de la force et de la spiritualité.
L’ensemble du parcours renvoie le visiteur à la pluralité expressive de l’art italien des XIXe et XXe siècles, toujours capable d’interpeller le présent par des visions, des contrastes et des souvenirs. Le parcours de 800/900 Artstudio prend la forme d’un véritable voyage, dans lequel les œuvres se parlent à travers les siècles, offrant un récit de la modernité et de ses racines, et confirmant la vitalité d’un patrimoine artistique qui continue à se renouveler dans l’œil de celui qui le regarde.
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Futurisme et femmes dans l'art du début du XXe siècle : la proposition de 800/900 pour Arte e Collezionismo Roma |
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