Les Byzantins: une exposition à Naples pour raconter l'histoire de cette civilisation


Compte rendu de l'exposition "Byzantins. Lieux, symboles et communautés d'un empire millénaire", organisée par Federico Marazzi (à Naples, Musée archéologique national, du 21 décembre 2022 au 13 février 2023).

Le mercredi 21 décembre dernier, le Musée archéologique national de Naples (MANN) a inauguré l’exposition Byzantins. Lieux, symboles et communautés d’un empire millénaire. L’exposition peut être visitée à partir du 21 décembre et sera ouverte jusqu’au 13 février, sous réserve de probables prolongations, et a été installée dans le Salone della Meridiana du MANN, qui avait déjà accueilli la précédente exposition sur les Lombards en 2017-2018. C’est précisément cette exposition sur les Byzantins qui semble être la suite chronologique de celle sur les Lombards, soulignant la volonté du musée de renforcer le sentiment de continuité dans son offre culturelle. L’exposition, dont le commissaire est le professeur Federico Marazzi de l’Université de Naples Suor Orsola Benincasa, a été réalisée avec le soutien de la Région Campanie, est coordonnée par Laura Forte (responsable du bureau des expositions du MANN) et organisée par Villaggio Globale International (qui avait déjà collaboré avec le MANN à l’occasion de l’exposition sur les Byzantins de l’Université de Naples). Elle a été réalisée avec la collaboration de l’Université Suor Orsola Benincasa, qui a participé à la création des parcours inclusifs hautement tactiles.

L’exposition a pour but de fournir aux visiteurs un outil de connaissance des aspects de la culture byzantine et d’approfondir ainsi leur compréhension de la phase historique qui a suivi la chute de l’Empire romain d’Occident, avec des aperçus de l’Italie du Sud, de la Grèce et en particulier de Naples, ville “byzantine” pendant environ six siècles après sa conquête par Bélisaire en 536 après Jésus-Christ. Cette exposition est le résultat de collaborations avec de nombreuses institutions, en Italie et surtout en Grèce, qui ont permis le prêt de plus de 400 œuvres provenant de 33 musées italiens et 22 musées grecs, ainsi que des Musées du Vatican et de la Fabrique de San Pietro. C’est précisément de Grèce que proviennent de nombreux objets, grâce à un accord entre le MANN et la Direction générale des musées du ministère grec de la culture, prêtés par Athènes et surtout par Thessalonique, d’où proviennent de nombreux objets jamais exposés auparavant, découverts lors des récentes fouilles pour le métro de la ville grecque. Toutes ces découvertes soulignent une forte tradition culturelle commune entre ces lieux et de nombreuses villes italiennes, telles que Ravenne et Naples elle-même, mettant en évidence la complexité culturelle d’un empire extrêmement vaste: des populations très différentes avec une culture commune.

L'exposition Byzantins. Lieux, symboles et communautés d'un empire millénaire
L’exposition Byzantins. Lieux, symboles et communautés d’un empire millénaire
L'exposition Byzantins. Lieux, symboles et communautés d'un empire millénaire
Plans de l’exposition Byzantins.
Lieux, symboles et
communautés d
’un empire millénaire
L'exposition Byzantins. Lieux, symboles et communautés d'un empire millénaire
Plans de l’exposition Byzantins.
Lieux, symboles et communautés
d
’un empire millénaire

L’exposition retrace les étapes de la civilisation byzantine, de son essor à la chute complète de Constantinople. En 476, Rome et l’Empire romain d’Occident tombent aux mains d’Odoacer: Constantinople, déjà fondée en 330, devient alors la “nouvelle Rome”. L’Empire occupe alors la Turquie et la Grèce actuelles, mais aussi la Syrie, Jérusalem, l’Égypte et une partie de la Libye. Vers 565, après plusieurs guerres et la mort de l’empereur Justinien, Byzance connaît sa plus grande expansion par la reconquête de l’Italie, l’expansion en Afrique du Nord, mais aussi par la conquête d’une partie du territoire espagnol. En 730, les territoires byzantins subissent un revers majeur face aux Arabes et aux Lombards, qui conquièrent la majeure partie de l’Italie. Mais l’année 1025 marque une consolidation importante de l’Empire, en particulier dans la zone de la Méditerranée orientale, une époque où de nombreux contacts sont également établis avec le monde russe, ce qui influencera sa culture. Cependant, après une centaine d’années, vers 1170, l’Empire est à nouveau réduit avec la perte de territoires en Italie et d’une partie de l’Anatolie, avant que Constantinople elle-même ne soit prise par les Croisés et les Vénitiens en 1204. Cette réduction des effectifs a conduit à l’effondrement de l’empire dans ses dernières années, avant la prise définitive de Constantinople en 1453.

La visite du MANN est divisée en quinze sections, composées de panneaux explicatifs consacrés à des thèmes spécifiques et d’expositions de toutes sortes. Chaque section aborde un aspect de la civilisation byzantine: des rapports avec le pouvoir et l’église à l’architecture, en passant par le commerce et l’image de la personne, avec la présentation de quelques bijoux. Mais l’exposition se concentre surtout sur les relations entre l’empire et la ville de Naples, où se trouve le MANN, considéré comme une porte d’entrée dans le monde byzantin, un avant-poste de l’empire sur la Méditerranée et un point focal du dialogue entre les cultures locales de la Méditerranée, y compris la culture arabe. La présence physique de lieux liés à la civilisation byzantine à Naples est mise en évidence par le biais d’artefacts et d’informations. Il convient donc de mentionner que plusieurs des objets présentés dans l’exposition, y compris des plaques de marbre, ont été trouvés dans la ville, près de la Piazza Nicola Amore, lors des fouilles de la ligne 1 du métro, où se trouvaient probablement plusieurs nécropoles hors les murs. L’exposition ne se concentre pas seulement sur le rapport avec la ville, mais s’étend à toute la région, à tel point qu’en plus du catalogue de l’exposition (publié par Electa), et de celui destiné aux enfants, un guide consacré précisément à la civilisation byzantine en Campanie sera bientôt disponible.

Peinture murale avec un saint militaire en demi-longueur (fin du XIIIe siècle ; Athènes, Musée chrétien et byzantin)
Peinture murale avec un saint militaire en demi-longueur (fin du XIIIe siècle ; Athènes, Musée chrétien et byzantin)
Mosaïque de sol (5e-6e siècle ; calcaire ; Naples, MANN)
Mosaïque de sol (Ve-VIe siècle ; calcaire ; Naples, MANN)
Pluteus avec bestiaire affronté (Xe siècle ; marbre ; Cagliari, Musée archéologique national)
Pluteus avec bestiaire affronté (Xe siècle ; marbre ; Cagliari, Museo Archeologico Nazionale)
Statue d'un jeune magistrat (fin du IVe-début du Ve siècle ; marbre ; Rome, Centrale Montemartini)
Statue d’un jeune magistrat (fin du IVe-début du Ve siècle ; marbre ; Rome, Centrale Montemartini)
Buste avec portrait masculin (milieu du IIIe siècle, phase initiale, fin du IVe siècle, première variante, VIe siècle, deuxième variante ; marbre ; Thessalonique, Musée archéologique)
Buste avec portrait masculin (milieu du IIIe siècle phase initiale, fin du IVe siècle première variation, VIe siècle deuxième variation ; marbre ; Thessalonique, Musée archéologique)
Plaque avec un aigle saisissant un lièvre (XIe-XIIe siècle ; marbre ; Naples, Museo di San Martino)
Plaque avec aigle saisissant un lièvre (11e - 12e siècle ; marbre ; Naples, Museo di San Martino)
Bracelet (9e - 10e siècle ; or et verre, émail cloisonné ; Thessalonique, Musée de la culture byzantine)
Bracelet (9e - 10e siècle ; or et verre, émail cloisonné ; Thessalonique, Musée de la culture byzantine)
Rouleau contenant la Divine Liturgie de saint Jean Chrysostome (XIIe-XIIIe siècle ; Athènes, Musée byzantin et chrétien)
Rouleau contenant la Divine Liturgie de saint Jean Chrysostome (XIIe - XIIIe siècle ; Athènes, Musée byzantin et chrétien)

Le lien entre le monde byzantin et la ville de Naples est résumé par une œuvre exposée d’un grand intérêt historique et social: une pièce de monnaie datant d’environ 870, représentant saint Gennaro, le saint patron de Naples, en tenue d’évêque. Cette pièce est un témoignage important de l’intérêt marqué pour le culte de saint Gennaro dès l’époque byzantine. La relation de l’empire avec le culte et l’Église n’est pas seulement représentée par la présence de nombreux objets religieux, notamment des croix, des reliquaires, des icônes, des stèles et des reliques. Plusieurs objets concernant les empereurs, dont une pièce de bronze datant d’environ 330 et une pièce d’or d’environ 530, représentant Constantin Ier, montrent également comment le culte du pouvoir lui-même, dans la figure de l’empereur, a extrêmement changé sous l’influence de l’Église: l’empereur n’est plus une divinité terrestre, mais un homme représentant un seul Dieu sur terre, en pleine cohérence avec le nouvel esprit chrétien. L’œuvre qui illustre le mieux ce changement dans la figure de l’empereur est la grande plaque de plâtre avec la figure de l’empereur (XIIe-XIIIe siècle) prêtée par le Museo Correr de Venise: ici, l’empereur est représenté avec les symboles du pouvoir, mais en même temps, la présence du globe crucifère dans sa main nous rappelle l’importance de la valeur religieuse par rapport à la valeur terrestre. Il existe également une série de miniatures dont le sujet n’est pas uniquement religieux: outre certains traités théologiques, on trouve des textes médicaux et des épîtres, représentant un aspect important de cette culture qui, dans ces années-là, aurait connu un fort développement lié aux monastères.

L’architecture et le style décoratif, en revanche, qu’ils soient religieux ou civils, sont relatés à travers diverses œuvres, comme la belle plaque de marbre du XIe-XIIe siècle du musée de San Martino, qui représente un aigle saisissant un lièvre, au-dessus d’un motif ornemental typique de l’époque. Ou encore le pluteus avec les deux bêtes face à face: des pièces emblématiques de cette civilisation qui nous rappellent non seulement l’importance des représentations animales dans les décors, mais aussi celle des motifs végétaux, autre élément caractéristique de ce style. La dalle avec la représentation de l’arbre de vie, entouré d’animaux, est une œuvre qui représente très bien ce style, tout en évoquant des époques mythiques et ancestrales. La présence humaine n’est pas absente des représentations, depuis le fragment d’une peinture murale représentant les saints Georges et Nicolas provenant de l’église de la Vierge à Naxos (1260-1280), jusqu’à la peinture murale avec un saint militaire en demi-longueur de la fin du XIIIe siècle, provenant d’une église de Pyrgos et conservée à Athènes. Ces œuvres sont imprégnées d’un sens religieux dans lequel nous percevons d’anciens reflets de la culture grecque. Il en va de même pour les mosaïques, l’une des expressions artistiques les plus connues et les plus caractéristiques de la culture byzantine. Le panneau de mosaïque avec le portrait du pape Jean VII , datant d’environ 705, provenant de la Fabbrica di San Pietro et composé de tesselles de verre, en est un exemple, tout comme le fragment d’un sol en mosaïque du Ve siècle provenant du Musée byzantin et chrétien d’Athènes. La section consacrée à l’architecture se termine par une grande illustration montrant au spectateur à quoi devait ressembler Constantinople vue d’en haut à l’époque, ainsi que par une vidéo extrêmement impressionnante, qui utilise des reconstitutions virtuelles pour montrer à quoi ressemblaient à l’époque un certain nombre de sites clés de Constantinople, tels que les remparts, le forum, les thermes et le cirque (la vidéo peut être visionnée à l’adresse byzantium1200.com).

Fragment de sol en mosaïque (Ve siècle ; Athènes, Musée byzantin et chrétien)
Fragment de sol en mosaïque (Ve siècle ; Athènes, Musée byzantin et chrétien)
Paire de boucles d'oreilles ajourées (VIIe siècle ; or ; Naples, MANN)
Paire de boucles d’oreilles ajourées (VIIe siècle ; or ; Naples, MANN)
Boucle d'oreille (6e-7e siècle ; or, perles et pierres précieuses ; Naples, MANN) Boucle d’oreille
(6e-7e siècle ; or, perles et pierres précieuses ; Naples, MANN)
Dix-sept bijoux cousus comme éléments décoratifs sur une robe (première moitié du IVe siècle ; or ; Thessalonique, Ephorie des antiquités de la ville)
Dix-sept bijoux cousus comme éléments décoratifs sur une robe (1re moitié-4e siècle ; or ; Thessalonique, Ephorie des antiquités de la ville)
Plaque représentant l'arbre de vie (Xe siècle ; marbre ; Agrigente, Museo Archeologico Regionale Pietro Griffo)
Plaque avec représentation de l’arbre de vie (Xe siècle ; marbre ; Agrigente, Museo Archeologico Regionale Pietro Griffo)
Panneau de mosaïque avec le portrait du pape Jean VII (705-707 ; verre ; Cité du Vatican, Fabbrica di San Pietro)
Panneau de mosaïque avec le portrait du pape Jean VII (705-707 ; verre ; Cité du Vatican, Fabbrica di San Pietro)
Histaménon de Basile II (Monnaie de Constantinople ; 1005-1025 ; or ; Naples, MANN)
Histaménon de Basile II (Monnaie de Constantinople ; 1005-1025 ; or ; Naples, MANN)

L’exposition aborde également les aspects quotidiens de la vie à cette époque, tels que l’artisanat et le commerce. Le thème du commerce est abordé avec une série d’amphores et de pièces de monnaie, mettant en évidence un empire extrêmement étendu, uni par la complexité culturelle de populations différentes, mais avec un arrière-plan commun, la Méditerranée. L’artisanat, quant à lui, est exalté par une série d’objets extraordinaires et incroyablement élégants, même pour le goût moderne: c’est le cas du magnifique bracelet à bandeau provenant des fouilles de Thessalonique, datant du 9e - 10e siècle, en or et en verre, avec des inserts en émail cloisonné. Ainsi qu’une série de boucles d’oreilles, de bagues, de bracelets et de colliers, certains en bronze, d’autres en or, certains enrichis d’émail. Des pièces qui nous rappellent un style de vie de l’époque, où l’art avait une place de choix avec l’architecture et la mosaïque, mais où le luxe et une certaine sophistication des accessoires n’étaient certainement pas dédaignés.

Grâce à ces pièces, accompagnées de panneaux explicatifs complets sur les sujets et les thèmes abordés, cette exposition est une fenêtre efficace sur la culture de cet empire complexe, qui réussit à mettre en lumière tant de ses multiples aspects et à susciter chez le spectateur, comme toute exposition se doit de le faire, le désir d’approfondir encore cette civilisation si importante pour notre histoire et celle de la Méditerranée. Le billet d’exposition donne droit à une série de réductions dans les lieux d’art du réseau ExtraMann, au Teatro Bellini et à la Gallerie d’Italia pour l’exposition Artemisia Gentileschi à Naples.


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