Les photographies de Massimo Listri dans une exposition rendant hommage à Kiev, symbole de la lutte pour la liberté

Le jeudi 8 février, dans la Sala d’Arme du Palazzo Vecchio à Florence , sera inaugurée l’exposition Florence - Kyiv and Back de Massimo Listri, dont le commissaire est Sergio Risaliti, directeur artistique du Museo Novecento à Florence, et qui sera présentée jusqu’au 8 mars 2024.

Il s’agit d’un cycle sans précédent d’œuvres photographiques que Listri a consacrées à la beauté architecturale et artistique de Kyiv (Kiev), dont une grande partie du patrimoine historique et artistique est menacée de disparition. L’exposition se veut un hommage de Florence, jumelée avec la capitale de l’Ukraine, à la ville, symbole de la lutte pour la liberté et l’indépendance d’un peuple militairement attaqué par la Russie. Douze photographies de grand format seront imprimées et présentées sur des structures métalliques, évoquant l’atmosphère de tableaux anciens sur des chevalets, tandis que d’autres seront projetées sur les murs de la Sala d’Arme, à l’aide de vidéoprojecteurs, pour mettre en évidence la clarté et la netteté des détails photographiques, une caractéristique distinctive de Listri, mondialement connu pour ses conceptions artistiques “métaphysiques”.

“C’est un choix précis que Massimo Listri fait avec ces photos”, a déclaré le maire Dario Nardella. “Des images qui, au premier coup d’œil, semblent intemporelles et sans espace, mais qui, en y regardant de plus près, révèlent toute l’angoisse qui accompagne l’invasion russe de l’Ukraine depuis deux ans. Un immense théâtre aux sièges de velours rouge complètement vides, des centaines de photos de femmes et d’hommes rassemblés en un lugubre collage de morts, des lieux sacrés éviscérés de toutes les religions, des salles des fêtes luxueuses arrêtées avant la dernière danse, des stocks de pain prêts à être distribués, des œuvres d’art recouvertes, des sacs de sable cherchant à se mettre à l’abri de l’horreur. Une guerre sans protagonistes et sans sang, mais que l’on voit poindre dans les images de Listri”.

“L’Unesco, souligne le commissaire Risaliti, estime à 250 le nombre de bâtiments culturels endommagés. estime que plus de 250 bâtiments culturels ont été endommagés ou entièrement détruits, ce qui représente une perte économique de près de 3 milliards d’euros. Il y a quelques décennies, la bibliothèque de Sarajevo, symbole de valeur et d’importance universelles, a subi le même sort que la ville de Palmyre. Nous nous sentons tous dépossédés de quelque chose qui nous appartient, parce que la culture nous affirme en tant qu’êtres humains dotés d’une conscience supérieure, atteinte non pas par une intervention divine, mais grâce à l’art, à la musique et à tout ce que nous avons créé de beau et de mémorable au fil des siècles”.

“Massimo Listri est arrivé à Kiev, mais il n’a pas photographié les ruines, les blessés et les morts”, poursuit Risaliti. Il n’a pas voulu documenter l’horreur, le désespoir. Son reportage, toujours d’une grande qualité poétique et formelle, couvre certains des principaux sites du patrimoine artistique et architectural de la capitale ukrainienne. Il a cherché à susciter la contemplation, la durée, projetant des sentiments de mort à travers la compassion pour tout ce que le peuple ukrainien a construit de beau au fil des siècles. En effet, ce nouveau cycle de ses photographies nous touche profondément, nous émeut et nous laisse quelque peu consternés. Elles sont indéniablement belles, elles n’affichent que la beauté, la magnificence, la richesse esthétique, le sacré, l’opulence créative, la dévotion spirituelle. Pourtant, nous ne pouvons nous empêcher d’associer toute cette beauté et cette magnificence à la présence déprimante, hallucinatoire et étouffante de la guerre, avec ses désastres et son lourd manteau de deuil".

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