Le musée des Beaux-Arts de Marseille s’enrichit d’une œuvre extraordinaire : le Saint Sébastien de Louis Finson (Bruges, vers 1580 - Amsterdam, 1617), figure emblématique du caravagisme européen, entre officiellement dans les collections de la ville grâce à une importante donation. L’œuvre a été vendue aux enchères en juin dernier à Drouot à Paris, et a été adjugée pour la somme de 416 000 euros. Il s’agit, selon le musée, de l’acquisition la plus importante du musée depuis la saison des grands legs de Jules Cantini et Marie Grobet, datant des premières décennies du XXe siècle.
Le tableau, signé et daté de 1612 lors du séjour de Finson à Naples, a été donné à la ville par la Fondation JG, hébergée à la Fondation La Sauvegarde de l’Art Français. L’entrée du tableau dans les collections marseillaises est destinée à renforcer le fonds consacré aux maîtres du caravagisme, qui peut déjà compter sur une autre œuvre de Finson, la Madeleine en extase, également conservée au musée des Beaux-Arts. Le public pourra admirer gratuitement l’œuvre du 3 au 5 octobre 2025, dans le cadre d’une exposition exceptionnelle au musée. Ensuite, le Saint Sébastien sera envoyé au Centre Interdisciplinaire de Conservation et de Restauration du Patrimoine (CICRP) pour une campagne de restauration. Le retour définitif au musée est prévu pour l’automne 2026, date à laquelle l’œuvre intégrera définitivement le parcours d’exposition.
Outre sa valeur économique, la donation a une portée historique et artistique qui dépasse largement les frontières de la ville. En plus d’enrichir la collection d’œuvres du Caravage à Marseille, le Saint Sébastien est une pièce essentielle pour comprendre la diffusion du langage pictural du Caravage en Provence et en France.
Louis Finson, né à Bruges vers 1580, est l’une des principales figures du caravagisme international. Après un séjour à Rome, il s’installe à Naples en 1605, où il entre en contact avec le Caravage lui-même. Sa fréquentation de l’atelier du maître lombard a profondément marqué sa production, caractérisée par un clair-obscur dramatique et une représentation intense des sentiments. Finson n’était pas seulement un peintre mais aussi un marchand d’art : il possédait plusieurs œuvres originales du Caravage, dont la Madone du Rosaire, aujourd’hui conservée au Kunsthistorisches Museum de Vienne, et probablement une Judith et Holopherne encore non identifiée.
La collaboration avec le Caravage a clairement marqué l’œuvre de l’artiste. Certains tableaux, comme la Madeleine en extase de 1612, témoignent de l’assimilation directe des innovations du maître. Il en va de même pour Saint Sébastien, où le corps martyrisé du saint se détache dans la pénombre, entre pathos et spiritualité, avec une théâtralité qui rappelle la peinture du Caravage. La tête renversée, élément récurrent dans les deux œuvres, souligne le désir d’explorer la limite extrême entre la douleur physique et l’élévation spirituelle.
L’histoire du tableau est liée à la Provence, où Finson s’est installé en 1613, apportant avec lui quelques œuvres de son cru et peut-être encore des tableaux originaux du Caravage. Actif à Marseille, Aix-en-Provence, Arles, Toulouse et Paris, il a contribué à la diffusion du caravagisme en France. Le Saint Sébastien est resté dans des collections privées provençales depuis le XVIIe siècle jusqu’à sa récente réapparition sur le marché. Vendu aux enchères en 2025, comme mentionné ci-dessus, il a été acquis par la Fondation JG avec l’intention d’en faire don à Marseille, assurant ainsi à la ville une œuvre capitale pour l’étude du caravagisme.
Cette acquisition s’inscrit dans le cadre d’un enrichissement ciblé des collections du musée des Beaux-Arts, qui a connu des entrées significatives ces dernières années, dont l’Allégorie du printemps de Jean Daret, acquise en 2025. Ces opérations visent à renforcer la vocation du musée en tant que point de référence pour l’art méditerranéen et européen, en mettant l’accent sur le dialogue entre l’Italie et la Provence aux XVIIe et XVIIIe siècles.
La présentation temporaire du tableau au début du mois d’octobre offrira aux visiteurs non seulement l’occasion de découvrir un chef-d’œuvre redécouvert, mais aussi de comprendre l ’importance de la restauration et de la conservation. Le déménagement au CICRP permettra de mener des analyses scientifiques approfondies pour assurer la stabilité du support et la lisibilité de la surface peinte, en vue de son exposition définitive.
Le retour de Saint Sébastien au musée, prévu en 2026, s’accompagnera d’un réaménagement qui fera dialoguer l’œuvre avec Madeleine en extase. Les deux toiles, peintes la même année, montrent comment Finson a su interpréter le langage du Caravage dans une dimension personnelle, alliant la rigueur flamande à la dramaturgie italienne. Cette donation marque donc une étape importante non seulement pour les collections marseillaises, mais aussi pour l’étude du caravagisme européen. Marseille, carrefour artistique et commercial au XVIIe siècle, retrouve aujourd’hui un pan de son histoire culturelle grâce à un geste de mécénat qui rappelle les grandes traditions de générosité de la ville.
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Marseille, une œuvre de Louis Finson donnée au musée des Beaux-Arts vendue aux enchères pour 416 000 €. |
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