La Casa Siviero de Florence est fermée depuis quelque temps pour d’importants travaux de restauration qui la maintiendront fermée jusqu’au printemps prochain. Il faut dire que c’est un musée qui ne veut pas rester inactif et qui, depuis quelques mois, a commencé à présenter ses collections. Entre-temps, l’été a vu la présentation au Musée Horne de la récupération de la croix peinte, un somptueux panneau du XIVe siècle du Bolonais Lippo di Dalmasio, que Rodolfo Siviero avait acheté pour sa collection : La région de Toscane a acheté aux enchères l’année dernière les deux panneaux qui avaient été détachés de la croix il y a environ cent ans, les a réunis avec le crucifix, a restauré l’ensemble et a présenté la croix redécouverte dans les salles du musée florentin, où elle restera au moins jusqu’à la fin de l’automne. Pour l’occasion, l’œuvre a été rebaptisée “Croix de Siviero”. Mais avant cela, la Casa Siviero a ramené quelques pièces de sa collection dans cette région de Toscane où Siviero est né et où il a passé son enfance : certaines pièces se trouvent maintenant au théâtre Marchionneschi de Guardistallo, à deux pas de la maison natale de ce fonctionnaire qui est entré dans l’histoire pour avoir ramené des piles de peintures et de sculptures que les nazis avaient emportées d’Italie pendant la Seconde Guerre mondiale, et d’autres se trouvent à la Comune Vecchio de Bibbona, à moins de dix minutes de route de Guardistallo. Les deux lieux constituent, jusqu’au 25 octobre, une seule et même exposition qui porte dans son titre la synthèse la plus plastique et la plus sèche de son contenu(La vie de Rodolfo Siviero, entre la Renaissance et De Chirico), et qui est due au “[...] travail infatigable de la conservatrice de l’exposition”.travail inlassable du conservateur de la Casa Siviero, Gabriele Mazzi, et du département de la culture de la région de Toscane, dirigé par Elena Pianea, à qui revient le mérite d’avoir travaillé de concert avec les maires des deux communes (deux provinces différentes, de surcroît, avec tous les obstacles bureaucratiques que cela implique) pour amener un noyau des collections du musée dans la Maremme.
Le résultat est une exposition qui offre au visiteur une introduction précieuse et sans prétention à un personnage entouré de brouillard, à un personnage peu connu même de ceux qui connaissent les événements artistiques du siècle dernier, et qui a pourtant contribué à la restitution à l’Italie de ce que les nazis avaient tenté de voler. Qui était Rodolfo Siviero ? L’exposition, dans ses deux sections, répond à cette question en commençant par une longue biographie, que l’on peut résumer ici : fils d’un Vénitien, Giovanni Siviero, maréchal des carabiniers qui, en 1911, année de la naissance de Rodolfo, commandait le poste de Guardistallo, et d’une Siennoise, Caterina Bulgarini, dont le nom de famille trahit de probables origines aristocratiques (les médailles avec le profil de ses parents, que Rodolfo a commandées à l’Institut d’art et d’histoire de l’Italie, sont des œuvres d’art). (les médailles avec le profil de ses parents, commandées par Rodolfo à Mario Moschi à l’occasion de leur 50e anniversaire de mariage, sont exposées au Teatro Marchionneschi), se distingue dès son plus jeune âge comme un étudiant brillant, qui cultive des passions artistiques et littéraires et nourrit même des ambitions de poète (à l’âge de 25 ans, en 1936, il publie chez Le Monnier un recueil, La selva oscura, dont un rare exemplaire est présenté dans le cadre de l’exposition : il était convaincu qu’il s’agissait d’une œuvre fondamentale pour le destin de la poésie italienne de l’époque, le peu de succès public et critique lui donnera tort). En 1937, on le sait informateur du ministère des Affaires étrangères, envoyé en Allemagne sous couverture, puis expulsé l’année suivante. Prenant peu à peu ses distances avec le fascisme, il mettra ensuite son expérience d’informateur au servicedes renseignements anglo-américains à Florence et, après le 8 septembre, il participera activement à la guerre de libération : il sera chargé de surveiller les opérations du Kunstschutz, le corps militaire allemand officiellement chargé de la protection du patrimoine culturel, en fait l’unité qui pille systématiquement les territoires occupés. À la fin de la guerre, grâce à ses contacts et à son expérience, il est chargé par le gouvernement de restituer à l’Italie les œuvres qui ont traversé les Alpes, selon le principe que doivent revenir non seulement les œuvres volées pendant la guerre, mais aussi celles que l’Italie avait illégalement envoyées en Allemagne avant le conflit sous la pression des hiérarques nazis. Une activité qui se poursuivra même après la retraite de Siviero (il passera les dernières années de sa vie comme président de l’Accademia delle Arti del Disegno de Florence, rôle qu’il assumera avec passion et esprit réformateur), jusqu’en 1989, puis pendant un certain temps en 1995-1996.
La Casa Siviero représente à ce jour l’héritage le plus concret de l’œuvre de cet homme-monument italien, comme on l’appelle aujourd’hui (à l’exclusion, bien sûr, des œuvres que l’on peut voir dans les musées de toute l’Italie grâce à lui) : le bâtiment qui fut son centre d’opérations et sa maison est aujourd’hui la propriété de la région de Toscane grâce au legs qu’il a fait. “Ce n’est pas seulement un acte de générosité”, expliquent les panneaux exposés, “c’est surtout l’expression concrète de l’idée que l’art ne doit pas être un butin de guerre à revendiquer, mais un patrimoine inaliénable de l’identité culturelle d’un peuple”. Au théâtre Guardistallo, quelques suggestions biographiques : les médailles de ses parents déjà citées, celle commémorant le Disque de Lancellotti , qui est peut-être la plus célèbre des restitutions préférées de Rodolfo Siviero avec la Danaé du Titien, puis le registre de l’état civil avec sa date de naissance, sa date de naissance, sa date de naissance, sa date de naissance et sa date de naissance .avec sa date de naissance, le portrait que Quinto Martini a fait de lui, et une curieuse relique comme la valise diplomatique, marquée Franzi, qui a accompagné Siviero dans ses nombreux voyages à la recherche des œuvres que les nazis avaient emportées hors d’Italie. À Bibbona, en revanche, se trouvent les œuvres de la collection Siviero, un corpus assez conséquent pour offrir au public la deuxième partie de la réponse à la question de savoir qui était Siviero, pour faire sortir du brouillard ce personnage singulier dont le public ne sait peut-être pas encore grand-chose. Il convient d’ailleurs de souligner que l’ancienne municipalité de Bibbona revient pour la troisième année consécutive pour accueillir, dans ses belles salles reposantes, une exposition de qualité solide, comme ce fut le cas l’année dernière pour celle sur les Étrusques et l’année précédente pour celle avec les tableaux de Macchiaioli prêtés par la Galerie d’art moderne de Palazzo Pitti pour les Uffizi Diffusi : L’engagement de la commune de Bibbona et le modèle qu’elle offre à tous ceux qui souhaitent suivre son exemple sont vraiment admirables.
Que dit donc de Siviero le noyau de peintures choisi pour l’exposition ? La sélection semble investie d’une double fonction : premièrement, offrir un résumé des passions de Rodolfo Siviero en matière de collection, qui, pour être juste envers lui, devraient être définies comme “éclectiques”. Il y a un peu de tout dans sa collection. L’exposition commence par un Autoportrait en costume de torero de Giorgio de Chirico, qui témoigne de la confiance que le fonctionnaire accordait au peintre : Siviero a acheté le tableau en 1940, pour la somme de 80 000 lires (70 000 euros aujourd’hui, chiffre justifié par le fait que le tableau est considéré comme un chef-d’œuvre), directement à l’artiste, avec lequel il avait une certaine familiarité, notamment parce que, pendant la guerre, il avait sauvé, de manière audacieuse, en les faisant confisquer par un stratagème, les tableaux qui se trouvaient dans sa maison et qui risquaient de finir en Allemagne. De Chirico est aussi une synthèse de ce que Siviero pensait de l’art contemporain : réfractaire à tout abstractionnisme, convaincu que l’avant-garde de son temps n’était que “confusion intellectuelle” et “bruit” destiné à passer “par l’inconsistance naturelle”, et que la seule forme plausible d’art contemporain était l’art figuratif, celui qui était en mesure de permettre à l’artiste d’exprimer son propre talent mimétique. Il existe également un autre autoportrait, traditionnellement attribué à De Chirico, bien qu’il n’ait jamais été reconnu comme un autographe de l’artiste (on soupçonne le peintre de l’avoir refusé en réaction à certains désaccords avec Siviero liés à un procès contre sa galerie, mais des études plus récentes ont confirmé qu’il devait effectivement être d’une autre main), mais qui s’avère utile pour reconstituer l’œuvre de Siviero. utile pour reconstituer les relations de Siviero, puisqu’elle avait appartenu à Maltide Forti et Giorgio Castelfranco, un couple d’amis juifs aidés par le fonctionnaire pendant la guerre et qui lui ont vendu en 1944 ce qui est aujourd’hui la Casa Siviero (et le musée de la ville), et qu’elle a été vendue à l’artiste.(à l’époque où les Castelfranco y vivaient, elle a également accueilli pendant quelques années De Chirico, qui avait toujours été leur protégé).
Les paysages de Jan van Bloemen que Siviero avait achetés à Rome révèlent, avec les toiles d’Ugo Pignotti, le penchant du collectionneur pour la peinture de paysage (et, en particulier, pour les paysages qu’il connaissait bien), tandis que les objets liturgiques (encensoirs, pyxides, ostensoirs) nous parlent d’un homme pieux à la recherche d’une foi faite à sa manière : on a presque l’impression d’un croyant poussé par le besoin d’avoir quelque chose sous les yeux, par le besoin de toucher les instruments de sa dévotion, mais en même temps animé par une spiritualité simple, pure, presque paysanne, liée à quelques symboles récurrents. La présence de tableaux à thème sacré dans la collection doit probablement être lue à la fois comme un reflet de la dévotion de Siviero et comme une preuve concrète de sa passion pour l’art de la Renaissance. Voici donc un Mariage mystique de sainte Catherine que Siviero a acheté en 1944 pour 40 000 lires (un peu plus de 3 000 euros d’aujourd’hui), et une Nativité beaucoup plus intéressante qui aurait été réalisée par Jacopo del Sellaio à l’époque de Siviero, mais qui aurait été peinte plus tard par le même artiste.L’époque de Siviero, mais plus exactement celle du soi-disant Maître de la Nativité de Johnson, un artiste anonyme dans lequel on reconnaîtra plus tard le Florentin Domenico di Zanobi, élève de Filippo Lippi.
Dans une dernière salle, seule, se trouve une grande toile de Pietro Liberi, La vérité libérée de ses chaînes, achetée par Siviero lors d’une vente aux enchères en 1970, et qui a été incluse presque comme un recueil des activités du fonctionnaire, une sorte d’allégorie de cette vérité, nous dit-on.allégorie de cette vérité, lit-on dans l’exposition, “recherchée au cours d’une vie entièrement consacrée à la récupération du patrimoine historico-artistique dispersé avant, pendant et après la Seconde Guerre mondiale, une vérité libérée ”des chaînes du temps effondré“”. Le tableau apparaît donc presque comme une sorte de couronnement, une déclaration : comme pour dire que, malgré tout, son but ultime était de se débarrasser des chaînes de la vérité. Une forme de revendication qui correspondrait certainement à la bravade du personnage, souvent qualifié de “controversé” (c’est l’adjectif que mille biographies lui attribuent) en raison de son passé au service du fascisme, de ses ambiguïtés politiques et de ses méthodes sans scrupules.
L’idée de Siviero que l’exposition entend faire ressortir est cependant d’un signe totalement opposé à celui qui habite habituellement l’imagination de ceux qui ont entendu parler de lui uniquement pour ses activités de récupération d’après-guerre. Des activités qu’en réalité, comme nous l’avons dit plus haut, Siviero a exercées pendant des années. Un mythe, celui de “l’agent secret de l’art” (pour utiliser une expression terrible, mais que beaucoup ont utilisée pour coller une étiquette à Rodolfo Siviero).Un mythe, celui de “l’agent secret de l’art” (pour utiliser une expression terrible mais que beaucoup ont utilisée pour coller une étiquette à Rodolfo Siviero) que l’exposition tente de démolir, en précisant sans équivoque, d’une part, que l’essentiel de son action s’est déroulé après la période clandestine du conflit et, d’autre part, que son action a eu une portée beaucoup plus large que celle qu’on lui attribue habituellement. L’exposition attribue à Siviero, en revanche, le mérite d’avoir fait valoir, au niveau diplomatique, que l’Allemagne devait également restituer à l’Italie les œuvres parties avant l’armistice de Cassibile (c’est-à-dire le terme a quo établi par le traité de paix signé à Paris en 1947) : Argan rappellera plus tard que Siviero “a profité des lettres qui prouvaient que l’autorisation des expatriations avait toujours été donnée par des instances incompétentes, comme le chef du gouvernement ou le ministre des affaires étrangères, et que par conséquent, à moins de légitimer les actions arbitraires d’un gouvernement autoritaire, elles devaient être considérées comme illégales” : En acceptant cette thèse, les alliés ont implicitement affirmé à la fois l’illégalité substantielle de tout gouvernement autoritaire et l’extranéité substantielle du patrimoine culturel à tout critère d’opportunité politique“). Il lui attribue ensuite l’idée d’avoir vu dans la défense de l’art un geste politique d’une extrême pertinence, qui n’a pas manqué d’être commémoré par les médailles commandées à Mario Moschi en 1981 : ”non seulement la reconstruction matérielle d’un patrimoine violé, mais un acte de rédemption morale, une rédemption du passé totalitaire". Les pièces exposées entre Bibbona et Guardistallo donnent certes l’image d’un homme aux appétits de collectionneur désordonnés, d’un homme qui avait une très haute idée de lui-même, qui se voyait presque comme une sorte de mécène de la Renaissance, ou quelque chose comme ça, mais elles sont aussi une sorte de synthèse de la mission dont il s’est senti investi et qui a jeté les bases d’une nouvelle Italie.
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