Pierre Huyghe, Julie Mehretu et Edith Dekyndt: ce sont les trois protagonistes de la saison d’exposition 2024 au Palazzo Grassi - Punta della Dogana à Venise. L’institution vénitienne a annoncé aujourd’hui deux grandes expositions qui se tiendront au printemps de l’année prochaine, ainsi qu’un projet spécial. L’institut a invité Pierre Huyghe à concevoir, avec la commissaire Anne Stenne, une nouvelle exposition majeure présentant un large noyau de ses œuvres, dont certaines proviennent de la collection Pinault.
Pour Pierre Huyghe, le rituel de l’exposition est une rencontre avec un contexte sensible qui génère de nouvelles possibilités d’interdépendance entre les événements et les éléments qui se manifestent. Ses œuvres sont conçues comme des fictions spéculatives qui se révèlent souvent comme l’union de différentes formes d’intelligence qui apprennent, changent et évoluent au cours de l’exposition. Pour Punta della Dogana, l’artiste français réalise sa plus grande exposition à ce jour, transformant le lieu en un médium dynamique, en une condition transitoire où le temps et l’espace, ainsi que tout ce qui le traverse, visible ou invisible, deviennent partie intégrante des œuvres d’art.
L’exposition devient le lieu où se forment des subjectivités, avec ou sans corps, qui circulent et se manifestent de manière imprévisible à travers les œuvres, qui deviennent à leur tour des entités sensibles. Un langage inconnu se crée, sans fin, sans destinataire, qui s’empare des voix, des gestes, des images, et génère de nouvelles situations réelles ou fictives. Peuplée d’entités inhumaines, humaines et non humaines, traversée par des phénomènes naturels ou artificiels, l’exposition explore en temps réel les conditions qui permettent à différentes entités de coexister, parfois même de s’hybrider, sans distinction hiérarchique ni détermination spécifique. Figure centrale dans la recherche des relations de l’art avec le non-humain, Pierre Huyghe adopte, dès ses premières œuvres, une perspective autre qu’humaine - inhumaine - pour laisser émerger ce qui échappe à notre compréhension, à notre possibilité d’en faire l’expérience. Pierre Huyghe interroge notre perception de la réalité et nous propose, à travers la construction d’autres réalités possibles, de devenir étrangers à nous-mêmes. L’exposition sera présentée en partenariat avec le Leeum Museum of Art de Séoul, qui accueillera une exposition Pierre Huyghe en février 2025.
L’exposition de Julie Mehretu débutera également le 17 mars et se poursuivra jusqu’au 6 janvier 2025. Organisée par Caroline Bourgeois en collaboration avec Julie Mehretu, il s’agit d’un projet d’exposition majeur consacré à l’œuvre de l’artiste américaine. L’exposition comprend des œuvres d’artistes qui font partie du cercle d’amis proches de Julie Mehretu ou de personnalités qui l’ont influencée (Nairy Baghramian, Huma Bhabha, Robin Coste Lewis, Tacita Dean, David Hammons, Paul Pfeiffer et Jessica Rankin), associant la peinture à la poésie, à la sculpture, au cinéma, à la voix et à la musique, et rassemble plus de soixante peintures et gravures de Julie Mehretu réalisées sur une période de vingt-cinq ans, dont de nombreuses peintures que l’artiste a réalisées entre 2021 et 2023. Présentée sur les deux étages du Palazzo Grassi, l’exposition comprend des œuvres de la collection Pinault, ainsi que des prêts de la collection de l’artiste, de musées internationaux et de collections privées. La pratique de Julie Mehretu se caractérise par diverses formes de collaboration et de conversation soutenues avec d’autres artistes. En mettant l’accent sur la relation entre les affinités intellectuelles et émotionnelles et la production artistique, l’exposition dresse le portrait collectif d’une communauté artistique en dialogue constant. L’œuvre de Julie Mehretu est abstraite : ses compositions sensuelles et émotives sont imprégnées de traces et de marques imaginatives qui émergent d’une densité d’idées complexes et stratifiées qui trouvent leur origine dans son engagement de longue date avec les traditions et les traces de l’histoire et de la photographie. Ses références sont très variées : histoire de l’art, sociopolitique, géographie, actualité et vie privée. Pourtant, son insistance sur le langage de l’abstraction lui a offert un espace unique d’émancipation pour l’expérimentation et l’expression.
Enfin, à partir d’avril 2024, l’œuvre d’Edith Dekyndt Song to the Siren sera exposée. Dans la lumière d’un matin de l’automne 2022, Edith Dekyndt a filmé une jeune femme allongée dans les eaux de la lagune, à côté du Monument au Partisan qui se dresse le long du rivage, devant les Jardins de Venise. La jeune femme tient dans sa main un linge blanc avec lequel elle nettoie, lave, caresse ou, encore, console, la statue de bronze qui représente une femme d’une autre époque, partiellement immergée dans la lagune, les mains liées, allant probablement vers sa fin, comme l’ont fait de nombreux partisans, y compris vénitiens, pendant la Seconde Guerre mondiale.
Dans cette œuvre vidéo, présentée dans le Foyer du Teatrino de Palazzo Grassi, Edith Dekyndt attire l’attention du spectateur sur la possibilité de cultiver et de préserver la mémoire, afin d’éviter qu’elle ne se répète. La sculpture en bronze, réalisée en 1969 par le sculpteur Augusto Murer, est placée sur une structure hydraulique et un piédestal conçus par Carlo Scarpa.
L’œuvre Song to the Siren fait partie d’une série d’actions dans lesquelles le même geste est répété sur des monuments publics historiques, choisis en raison de leur résonance dans le monde contemporain. Les titres des interventions font toujours écho aux titres des chansons, en prenant un écho ouvert et éternel. Dans le cas présent, il s’agit de Song to the Siren (1970), une chanson écrite par Larry Beckett et Tim Buckley et réinterprétée au fil du temps par de nombreux artistes, de This Mortal Coil à Robert Plant.
Palazzo Grassi annonce les expositions de 2024 : Pierre Huyghe et Julie Mehretu |
Avertissement : la traduction en français de l'article original italien a été réalisée à l'aide d'outils automatiques. Nous nous engageons à réviser tous les articles, mais nous ne garantissons pas l'absence totale d'inexactitudes dans la traduction dues au programme. Vous pouvez trouver l'original en cliquant sur le bouton ITA. Si vous trouvez une erreur,veuillez nous contacter.