En 1975, dans son château de Prinzendorf, Hermann Nitsch (Vienne, 1938 - Mistelbach, 2022) réaliseAktion no. 50: une performance dans laquelle un homme nu et les yeux bandés évoque le sacrifice de la Crucifixion, en exposant son corps à la douleur du monde, reflet de la douleur de Dieu qui s’est fait homme pour sauver l’humanité de l’oubli et de la négation.
Cinquante ans plus tard, le musée diocésain de Brescia consacre l’exposition HERMANN NITSCH. Corpo-Sacro-Mito (Corps-Sacré-Mythe), ouverte du 11 septembre au 30 novembre 2025, qui explore le lien profond entre le corps et la dimension sacrée, clé essentielle pour comprendre la recherche du fondateur de l’Actionnisme viennois. Organisée par Ilaria Bignotti, en collaboration avec la Fondation Nitsch à Vienne et la galerie d’art contemporain IAGA à Cluj-Napoca, l’exposition rassemble une sélection d’œuvres de grande envergure dans lesquelles l’iconographie religieuse et mystique se mêle aux langages de l’informel, nés de la volonté d’expier la violence des dictatures du XXe siècle.
Comme une sorte d’anthologie, l’exposition parcourt plus de quarante ans de recherches, de 1975 à 2017 : de la photographie vintage documentant la crucifixion de Prinzendorf aux grandes toiles de ces dernières années, en passant par les Relikt, ces “reliques” que Nitsch considérait comme des preuves tangibles de tragédies collectives à préserver dans la mémoire. En voici quelques exemples : Untitled (Action shirt) (2004), une blouse trempée de rouge portée lors d’une performance ; Relict with applications (2008), un collage sur toile avec une chasuble rouge, des étoles liturgiques, de la gaze et des pansements imbibés de liquide rouge ; Relikttuch (1998), du sang sur une toile de lin, et St Lucia 77. Sang. Victime. Opération (1977), avec étole, gaze et peinture acrylique.
Ces œuvres, traces tangibles des liturgies artistiques de Nitsch, deviennent des monuments, c’est-à-dire des lieux d’alerte et de mémoire de la Passion, de l’Holocauste et de la guerre. Si Jackson Pollock a libéré la puissance de la matière par le dripping, Nitsch a orchestré des rituels de catharsis collective, confiant les surfaces et les corps à l’action du dripping du sang et de la couleur. Même lorsque le rouge est absent, le signe graphique est tout aussi dramatique: comme dans la Crucifixion de 1983, une sérigraphie sur une épave originale, ou dans les deux dessins architecturaux avec la croix au centre de labyrinthes tracés au pastel, ou encore dans la Conquête de Jérusalem, une sérigraphie monumentale de trois mètres de large sur une épave originale de 1971, rééditée par Nitsch en 2017 lors d’une performance.
Des œuvres impressionnantes, comme La Déposition (2006-2007), où le corps du Christ déchu émerge de formes entrelacées qui évoquent les entrailles du corps, ou La Cène (1983, sérigraphie sur épave originale de 1976-79), avec des figures anatomiques et squelettiques disposées sur près de quatre mètres de surface, complètent un parcours qui restitue toute la radicalité et la profondeur des recherches de Nitsch.
Heures d’ouverture : Lundi, jeudi, vendredi de 10 h à 12 h et de 15 h à 18 h ; samedi et dimanche de 10 h à 18 h. Fermé le mardi et le mercredi (possibilité de visites de groupes et d’ateliers sur rendez-vous).
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Plus de quarante ans de recherche de Hermann Nitsch exposés à Brescia |
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