Le cycle baroque de Valerio Castello au Palais Balbi-Senarega à Gênes


Entre 1655 et 1659, Valerio Castello a peint un somptueux cycle de fresques au Palazzo Balbi-Senarega à Gênes pour la famille Balbi.

Le grand crédit que Valerio avait acquis pour tant d’œuvres dignes d’intérêt, poussa le Signor Francesco Maria Balbi à lui confier la tâche de peindre les fresques de la galerie de son somptueux palais situé dans la grande rue qui porte le nom de cette famille illustre. L’artiste génial exprima, aussi bien dans la voûte que sur les murs, quelques divinités, avec de fausses statues, des groupes de putti et d’autres fantaisies pittoresques, qui rencontrèrent l’approbation universelle, et surtout celle du Cavaliere susmentionné, qui le récompensa largement. C’est ainsi que Raffaele Soprani décrit en quelques lignes, dans ses Vies des artistes génois, la genèse, la réalisation et le succès de l’un des plus grands chefs-d’œuvre de Valerio Castello (Gênes, 1624 - 1659) et de tout le XVIIe siècle génois: le cycle de fresques qui orne les salles du Palazzo Balbi-Senarega. Le bâtiment, datant des années 1650, appartient toujours à la famille Balbi, l’une des familles les plus puissantes de Gênes. Il est situé dans la grande rue qui porte le nom de la famille (et qui s’appelle encore aujourd’hui via Balbi), car c’est là que se trouvaient leurs résidences. Une grande partie de son aspect actuel est due aux travaux de réaménagement de la rue effectués par les Balbi eux-mêmes au début du XVIIe siècle. La construction du palais remonte à 1618: il a été conçu pour abriter les appartements de Giacomo Balbi (et de son épouse Bettina Senarega, d’où le nom sous lequel l’édifice est encore connu aujourd’hui) et du frère de ce dernier, Pantaleo.

La double loggia du Palais Balbi-Senarega à Gênes vue de la cour intérieure
La double loggia du palais Balbi-Senarega à Gênes, vue de la cour intérieure.


Les armoiries des Balbi peintes à fresque par Valerio Castello
Les armoiries des Balbi peintes à fresque par Valerio Castello


Lorsque le palais Balbi-Senarega fut construit, Valerio Castello n’était pas encore né et il était un jeune artiste lorsque le nouveau propriétaire, Francesco Maria Balbi, l’appela pour décorer les salles et les salons du second piano nobile. Nous sommes en 1654: Valerio a trente et un ans, mais il est déjà un peintre à succès, le plus grand représentant du baroque à Gênes. L’édifice a été modernisé et un programme décoratif adapté à l’importance du palais et de la famille qui l’habite s’impose. Le programme iconographique a un objectif précis: célébrer la puissance de la famille Balbi, en évoquant son pouvoir, ses qualités, ses dons et ses activités à travers divers épisodes de la mythologie. Le programme concerne l’ensemble du palais: le visiteur, dès qu’il entre et trouve devant lui les sculptures du somptueux jardin suspendu, doit nécessairement comprendre à qui il a affaire. Les fresques commandées à Valerio Castello s’inscrivent donc dans ce programme d’exaltation de la splendeur de la famille Balbi.

Le peintre commence par l’entreprise peut-être laplus exigeante: la fresque de la longue galerie au-dessus du jardin, aujourd’hui connue sous le nom de Galerie du viol de Perséphone, parce que toute la décoration tourne autour de cet épisode. Le pivot du récit est la déesse Déméter (Cérès pour les Romains), divinité tutélaire des récoltes, des cultures, de l’agriculture et de la fertilité de la terre: la référence symbolique n’est pas seulement le thème de la nature génératrice de prospérité, leitmotiv des décorations de tout le palais, mais aussi la richesse de la famille Balbi. L’histoire commence sur la lunette du mur d’entrée avec une scène représentant la chute de Phaéton, le fils mythique d’Hélios, dieu du Soleil, qui obtint de son père la possibilité de conduire le char avec lequel ce dernier apportait la lumière sur la terre. Cependant, Phaéton, en raison de son inexpérience, tomba dans le fleuve Eridanus (identifié comme le Pô). Selon certaines versions du mythe, il a été électrocuté par Zeus, qui a pris cette décision pour empêcher le jeune homme de causer d’autres dommages à la terre avec le char du Soleil. Phaéton avait en effet brûlé une grande partie de la végétation de la terre, la desséchant: l’épisode, apparemment sans rapport avec le contexte, est donc lié à la figure de Déméter qui, après la chute de Phaéton, aurait tout mis en œuvre pour rendre la terre à nouveau fertile. Phaéton est représenté comme un jeune homme de belle apparence, alors qu’il est ruiné par sa chute du char que l’on voit tiré par deux chevaux cabrés: le héros est raccourci en perspective, car Valerius Castello a voulu nous donner l’illusion d’assister à la chute et de voir Phaéton comme s’il plongeait sur nous, qui sommes en dessous de lui. L’illusionnisme de cette fresque est renforcé par le contexte dans lequel se déroulent les épisodes: une fausse loggia en marbre à l’architecture baroque puissante et imaginative, créée par le jeune Andrea Seghizzi (Bologne, 1630 - 1684), à qui l’on a confié les quadratures, c’est-à-dire l’ensemble des représentations en perspective des faux éléments architecturaux.

Valerio Castello, Galerie du viol de Perséphone
Valerio Castello, Galerie du viol de Perséphone (1655-1659 ; fresques, Gênes, Palais Balbi-Senarega)


La vue du jardin depuis la galerie
Vue du jardin depuis la galerie


La chute de Phaéton
La chute de Phaéton

En détournant le regard de la lunette de Phaéton vers la galerie, nous voyons Déméter (vêtue de rouge, accompagnée de quelques servantes et reconnaissable aux épis qui ornent sa tête) s’adresser directement à son frère Zeus, le père des dieux, que Valerius Castello représente assis sur un trône de nuages avec Neptune (le dieu de la mer, avec son trident) et Kronos (ce dernier reconnaissable à sa faux), accompagné de son symbole de l’aigle, tout en tenant un faisceau de foudres: la déesse montre la terre devenue improductive, implorant manifestement Zeus de faire quelque chose. Un autre épisode lié au thème de la stérilité de la terre est cette fois directement lié à la déesse des moissons: il s’agit de l’enlèvement de sa fille Perséphone, entraînée dans le monde souterrain par Hadès, dieu des Enfers, qui était tombé amoureux d’elle et voulait en faire sa fiancée. Déméter aurait voulu ramener sa fille sur terre: mais Perséphone, ayant mangé des graines de grenade, fut contrainte de rester aux Enfers, car selon la mythologie ceux qui mangeaient les fruits des Enfers n’avaient pas d’issue. Zeus a joué le rôle de “médiateur” entre Déméter et Hadès, et un accord a été conclu: puisque Perséphone n’avait mangé que six graines, elle resterait dans le monde souterrain pendant six mois de l’année, et pendant les six mois restants, elle serait autorisée à retrouver sa mère. Le mythe a été conçu dans le but d’expliquer l’alternance des saisons: l’automne et l’hiver pendant les six mois que Perséphone passait aux Enfers, le printemps et l’été pendant la période où elle revenait sur terre et où celle-ci se couvrait à nouveau de fleurs et de fruits. Dans l’épisode représenté par le peintre génois, Hadès, arrivant enveloppé d’un nuage noir, serre contre lui une Perséphone qui se débat, afin de l’emmener avec lui dans son propre royaume. Le schéma narratif, les poses des personnages (par exemple celle d’Hadès, dont le bras musclé enserre Perséphone autour de la taille pour la maintenir immobile) rappellent celles d’autres “Rats de Perséphone” que Valerio Castello avait peints auparavant: c’est le cas, par exemple, de la toile également conservée à Gênes mais au Palazzo Reale, et surtout du tableau du Palazzo Barberini à Rome, où les poses des personnages sont presque identiques à celles du Palazzo Reale. Il s’agit en effet d’un thème que l’artiste a abordé à plusieurs reprises et dont la tradition iconographique, dans la sphère baroque, remonte au célèbre Viol de Perséphone de Gian Lorenzo Bernini, aujourd’hui à Rome à la Galleria Borghese (le motif du bras de Pluton qui s’étend pour saisir la jeune fille apparaît également dans le Bernin).

Autre vue de la galerie du viol de Perséphone
Autre vue de la galerie du viol de Perséphone. <a href=’https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Palazzo_Balbi-Senarega_Genoa_03.JPG’ target=’_blank’ rel=’nofollow’ Credit


Détail de la voûte de la galerie
Détail de la voûte de la galerie


À gauche, Déméter (robe rouge) et Perséphone jouant avec ses compagnes. À droite, de gauche à droite, Athéna, Aphrodite et Artémis.
À gauche, Déméter (robe rouge) et Perséphone jouant avec ses compagnes. À droite, de gauche à droite, Athéna, Aphrodite et Artémis.


De gauche à droite: Cronus, Zeus, Neptune
De gauche: Kronos, Zeus, Neptune


Le viol de Perséphone
Le viol de Perséphone


Valerio Castello, Le viol de Perséphone
Valerio Castello, L’enlèvement de Perséphone (vers 1650 ; huile sur toile, 148 x 217 cm ; Gênes, Palazzo Reale)


Valerio Castello, Le viol de Perséphone
Valerio Castello, L’enlèvement de Perséphone (vers 1650 ; huile sur toile, 128 x 151 cm ; Rome, Palazzo Barberini, Galleria Nazionale d’Arte Antica)


Gian Lorenzo Bernini, Le viol de Perséphone, particolare
Gian Lorenzo Bernini, Le viol de Perséphone, détail (1621-1622 ; marbre, 255 cm ; Rome, Galleria Borghese). Crédit

Revenant à la fresque qui orne les voûtes de la Galerie, le récit comprend toutes les figures impliquées dans le mythe de Perséphone, ainsi que d’autres divinités que Valerio Castello insère avec l’intention d’aider l’observateur à distinguer les protagonistes de l’ histoire. L’œuvre s’ouvre sur la figure d’Apollon, qui tient sa lyre et que l’on voit dans la première voûte, celle qui se trouve à côté du mur avec la chute de Phaéton: non loin de lui, sur le côté opposé de la scène, se trouvent quelques-unes des Muses. Ce groupe, à qui la mythologie a confié la protection des arts et de la poésie, a pour fonction d’“introduire”, presque comme s’il récitait un texte ou un poème, l’ensemble du récit. Sur la voûte qui précède immédiatement la sortie de la galerie, Dionysos montre de son bras droit Eros, le Cupidon des Romains, qui prépare les flèches à décocher au dieu des Enfers pour qu’il tombe amoureux de Perséphone. Hadès arrive, entouré des habituels nuages noirs: il est représenté de dos, reconnaissable à la même couronne que celle qu’il porte dans la lunette, et nous le retrouvons face à la figure de Déméter. Non loin de là, trois déesses, Athéna, Aphrodite et Artémis, se disputent entre elles: Les liens entre ces déesses et l’histoire de l’enlèvement trouvent une raison d’être si l’on suppose que les sources littéraires de Valerius Castello, outre les Métamorphoses d’Ovide, peuvent également inclure un poème de Claudianus, De raptu Proserpinae, dans lequel Athéna et Artémis cueillent des fleurs avec Perséphone au moment où la jeune fille est enlevée par Hadès, et où Aphrodite exhorte Eros à faire en sorte qu’Hadès s’éprenne d’elle. Selon l’identification proposée par l’historienne de l’art Ezia Gavazza, le peintre aurait ensuite peint certains des personnages qui apparaissent dans l’histoire après la disparition de Perséphone: il s’agit des filles de Celaeus et Metanira, que Déméter avait rencontrées alors qu’elle cherchait sa fille, et qui l’auraient conduite chez ses parents, lesquels auraient offert l’hospitalité à la déesse. Cette dernière, en réciprocité, aurait offert le don de la divinité à un autre fils de Cée et Métanire, Démophon: sur le mur opposé, nous avons la représentation de Déméter allaitant l’enfant. On retrouve également la figure de la nymphe Aréthuse, la première à révéler à Déméter l’enlèvement de Perséphone: elle se trouve près du dieu Éole. Il convient également de mentionner la figure d’Hermès, le messager des dieux, chargé par Zeus de ramener Perséphone sur terre. Outre la lunette, la jeune fille est également représentée dans la fresque principale: on la voit près de sa mère, jouant avec insouciance avec quelques compagnons.

Éole à gauche, Hadès à droite
À gauche se trouve Éole, à droite Hadès. <a href=’https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Palazzo_Balbi-Senarega_Genoa_20.JPG’ target=’_blank’ rel=’nofollow’ Crédit


Apollon et sa muse
Apollon avec une muse


Trois muses et, à gauche, le dieu Héphaïstos
Trois muses et, à gauche, le dieu Héphaïstos.


À gauche, le groupe avec Athéna, Aphrodite et Artémis. Au centre, Éros, en bas à droite, Hermès.
À gauche, le groupe avec Athéna, Aphrodite et Artémis. Au centre, Eros, en bas à droite, Hermès. <a href=’https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Palazzo_Balbi-Senarega_Genoa_20.JPG’ target=’_blank’ rel=’nofollow’ Credit

La figure du Temps, symbolisée par Chronos dans la voûte de la galerie, est le grand protagoniste de la grande fresque scénographique qui orne et caractérise (au point de donner son nom à la salle) le plafond de la Salle du Chariot du Temps. Une représentation puissante, où l’architecture peine à contenir les personnages, car des mains et des nuages envahissent les fausses corniches: une anticipation des inventions qui seront définitivement introduites par un autre grand génie de la fresque baroque, lui aussi originaire de Gênes, Giovanni Battista Gaulli dit Baciccio, qui quinze ans plus tard, dans son Triomphe du Nom de Jésus peint à Rome, se souviendra probablement des indications et des suggestions qu’il avait reçues dans sa propre ville natale qui, à l’époque de Valerio Castello, était en effet devenue l’une des capitales de la décoration baroque.

C’est encore Raffaele Soprani qui nous fournit des indications sur la manière d’interpréter les figures de cette allégorie magniloquente: Valerio a exprimé dans la salle susmentionnée le char du temps tiré par les quatre âges de l’homme: et au-dessus de la corniche, d’autres choses symboliques, correspondant aux mêmes âges. En face de la porte d’entrée principale, il y a la Renommée et plusieurs autres figures: il y a la Fortune et d’autres divinités qui complètent l’emblème. Le char est représenté de manière dynamique dans son avancée qui ne s’arrête devant rien, donnant une représentation visuelle particulièrement efficace du passage inexorable du temps. Et si l’allégorie n’était pas suffisamment claire, elle l’est encore plus avec les putti en haut à gauche, qui portent un rouleau avec l’inscription Volat irreparabile (le temps s’envole inéluctablement), une expression tirée des Géorgiques de Virgile. Il ne s’agit cependant pas d’une fresque aux tonalités négatives, comme le souligne Ezia Gavazza, déjà citée: en haut à gauche, une figure ailée indique l’allégorie de l’Éternité. Cette dernière se trouve à l’extrême gauche, assise sur un trône de marbre, et distribue les symboles de l’éternité (le cercle) et de la gloire (la couronne) aux personnages qui tirent le char du temps. L’éternité et la gloire sont donc les fins ultimes du passage du temps et, bien entendu, les objectifs auxquels aspire la famille Balbi.

Valerio Castello, salle du Chariot du temps
Valerio Castello, Salle du char du temps (1655-1659 ; fresques ; Gênes, Palais Balbi-Senarega). <a href=’https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Palazzo_Balbi-Senarega_Genoa_25.JPG’ target=’_blank’ rel=’nofollow’ Credit


Détail de la salle du Chariot du temps
Détail de la salle du Chariot du temps. <a href=’https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Palazzo_Balbi-Senarega_Genoa_25.JPG’ target=’_blank’ rel=’nofollow’ Credit


Les putti avec le cartouche et la figure du Temps
Les putti avec le cartouche et la figure du Temps. <a href=’https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Palazzo_Balbi-Senarega_Genoa_25.JPG’ target=’_blank’ rel=’nofollow’ Credit

Francesco Maria Balbi, après avoir vu les résultats des deux premières œuvres de Valerio Castello et Andrea Sighizzi, fut enthousiaste et, comme l’atteste également Soprani, il décida de confier au grand peintre et à son collaborateur la décoration de deux autres salles, à savoir la Sala della Pace et la Sala di Leda: Une fois cette œuvre achevée, le génie de M. Balbi ne cessa pas d’occuper notre peintre. Il lui confia cependant le soin de décorer deux autres salles. Dans la première, Valerio a représenté les trois Grâces avec divers putti et médailles autour d’elles, et dans la seconde, quatre fables de Diane et d’autres dieux. Sighizzi a également travaillé dans ces salles, réalisant les ornements extérieurs et les perspectives. Dans la Salle de la Paix, en levant les yeux, nous sommes confrontés au somptueux spectacle d’un plafond percé de manière illusionniste: la remarquable architecture de Sighizzi s’ouvre, formant presque un trèfle à quatre feuilles, sur un ciel limpide, comme s’il n’y avait rien au-dessus de nos têtes, mais seulement la voûte céleste. Dans le ciel apparaissent les figures de trois divinités, identifiées comme étant la Paix, laJoie et l’Abondance. Les figures occupent les lobes du trèfle à quatre feuilles avec une grande sagesse spatiale: notre œil suit deux diagonales, déclenchées par la figure centrale de la Paix, qui tient un rameau d’olivier à la main en attendant que les deux putti venant de la droite, ainsi que la colombe, lui en apportent un autre. La première diagonale est précisément celle qui part de ces deux putti et se poursuit, du côté opposé, avec la figure de l’Allegrezza qui répand des fleurs sur les cupidons qui se précipitent vers elle, en bas à gauche, complétant ainsi la ligne imaginaire qui part en haut à droite. La deuxième diagonale a pour centre le rameau d’olivier tenu par la Paix et pour extrémités la figure de l’Abondance, assise à gauche de la Paix, posant la main sur une corne d’abondance, et les putti qui voltigent en haut à gauche. La décoration très chargée se poursuit dans les arcs, qui s’ouvrent également sur le ciel bleu clair et sur lesquels apparaissent des putti portant toutes sortes de cadeaux. Les colonnes, la corniche et les écoinçons sont remplis de statues de divinités, d’éléments décoratifs (guirlandes, coquillages, festons), et les faux marbres n’ont pas un seul centimètre qui ne soit pas orné. L’image couronne le programme iconographique en nous présentant les trois qualités qui devaient accompagner l’œuvre de la famille Balbi.

Valerio Castello, Salle de la Paix
Valerio Castello, Salle de la Paix (1657-1659 ; fresques ; Gênes, Palais Balbi-Senarega). <a href=’https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Palazzo_Balbi-Senarega_Genoa_27.JPG’ target=’_blank’ rel=’nofollow’ Crédit


Détail de la salle de la paix
Détail de la Salle de la Paix. <a href=’https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Palazzo_Balbi-Senarega_Genoa_27.JPG’ target=’_blank’ rel=’nofollow’ Credit

Les interventions de Valerio Castello au Palazzo di Francesco Balbi se terminent par la Sala di Leda, un salon qui fait partie de la partie la plus ancienne du Palazzo (datant donc de 1618-1620), et qui a besoin d’être rénové: Ici aussi, une architecture dorée à l’or fin simule l’ouverture d’un oculus à l’intérieur duquel l’artiste génois a placé la figure de Léda, l’héroïne de la mythologie grecque, possédée par Zeus qui, pour s’unir à elle, avait pris la forme d’un cygne (les Dioscures, Castor et Pollux, naîtront plus tard de cette union). La figure candide de Léda, emportée dans son vol par trois putti avec la complicité du père des dieux déjà transformé en cygne, contraste avec la splendeur débridée de l’appareil décoratif, autre témoignage important des goûts particuliers (bien qu’actuels) de la famille Balbi.

La vie de Valerio Castello s’achève, dans des circonstances encore mal élucidées, en 1659: l’artiste n’a que trente-cinq ans et son œuvre au Palais Balbi sera complétée par d’autres artistes, à qui l’on confiera la poursuite du cycle avec d’autres scènes décorant d’autres salles somptueuses. Aujourd’hui, le Palazzo Balbi-Senarega abrite la faculté des sciences humaines de l’université de Gênes, qui l’a racheté en 1972 à ses derniers propriétaires. La Galleria del Ratto di Persefone (Galerie du viol de Perséphone), par exemple, abrite une partie de la bibliothèque, tandis que les salons adjacents abritent des salles de lecture, des salles informatiques et des bureaux. La visite de ce chef-d’œuvre inestimable du baroque italien s’inscrit donc dans un contexte particulier, car nous sommes dans un lieu actif, et nous devons tenir compte du fait que les besoins de ceux qui vivent ici au quotidien sont bien différents de ceux de ceux qui entrent pour admirer les chefs-d’œuvre de Valerio Castello (et d’autres). Mais la beauté de Gênes (et de l’Italie en général), c’est aussi cela: voir des chefs-d’œuvre qui ont marqué notre histoire de l’art à l’intérieur de bâtiments qui, même s’ils ont souvent des fonctions différentes de celles d’origine, sont encore habités.

Bibliographie de référence

  • Marzia Cataldi Gallo, Luca Leoncini, Camillo Manzitti, Daniele Sanguineti (eds.), Valerio Castello, 1624-1659: modern genius, catalogue d’exposition (Gênes, Museo di Palazzo Reale - Teatro del Falcone, 15 février - 15 juin 2008), Skira, 2008
  • Camillo Manzitti, Valerio Castello, Allemandi, 2004
  • Ezia Gavazza, Lo spazio dipinto: il grande affresco genovese nel ’600, SAGEP, 1989


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