Au CAMERA, une grande exposition anthologique consacrée à André Kertész, l'un des maîtres de la photographie du XXe siècle.

Du 19 octobre 2023 au 4 février 2024, CAMERA - Centro Italiano per la Fotografia (Centre italien pour la photographie) de Turin accueille une grande exposition anthologique consacrée à l’un des maîtres de la photographie du XXe siècle, André Kertész, sous le commissariat de Matthieu Rivallin et Walter Guadagnini et réalisée en collaboration avec la Médiathèque du patrimoine et de la photographie (MPP ) de Paris.

L’ensemble de la carrière d’André Kertész, photographe d’origine hongroise, né à Budapest en 1894, arrivé en France en 1925 et finalement installé aux Etats-Unis en 1936, où il est décédé en 1985, sera retracé à cette occasion par plus de cent cinquante images.

L’exposition suivra les étapes biographiques de l’auteur, en commençant par les premières photographies d’amateur prises dans son pays d’origine et pendant les années de la Première Guerre mondiale : dans ces années, Kertész affine son regard et montre sa capacité à transformer la vie quotidienne en images suspendues entre rêve et apparition métaphysique, comme dans La Nageuse et dans la première d’une longue série d’autoportraits. Nous aborderons ensuite les images emblématiques réalisées à Paris, capitale culturelle des années 1920 et 1930 : les natures mortes réalisées dans l’atelier du peintre Piet Mondrian; les portraits de personnalités qui ont marqué l’histoire de la culture et du costume du XXe siècle, du réalisateur Sergej Eisenstein à l’égérie Kiki de Montparnasse en passant par le sculpteur Ossip Zadkine ; les scènes de rue, de jour comme de nuit, lieux où Kertész recherche, selon ses propres termes, “la vraie nature des choses, l’intériorité, la vie”, créant des images qui ont contribué à la constitution du mythe de la capitale française dans la première moitié du siècle. Enfin, les “distorsions”, c’est-à-dire les jeux créés par les miroirs déformants des manèges forains, qui ont également fait de lui une figure de proue de la sphère surréaliste.

L’exposition entend également apporter un éclairage nouveau sur la longue deuxième partie de sa vie, passée de l’autre côté de l’océan, dans un climat culturel profondément différent : les images de ces années montrent comment, d’une part, Kertész poursuit ses recherches en revenant sur les mêmes thèmes et, d’autre part, il met en évidence l’effet que les nouvelles architectures, les nouveaux modes de vie et les nouveaux paysages urbains ont sur sa photographie. Parmi ces clichés, dont certains sont inédits, on peut citer ceux du port de New York ou de la skyline de Big Apple, ou encore les images de la maison de l’architecte Philip Johnson, presque en contrepoint de celles prises dans la maison de Mondrian un demi-siècle plus tôt.

L’exposition veut aussi célébrer le 60e anniversaire de la présence du photographe à la Biennale de Venise: le plan des œuvres de l’exposition est en effet basé sur la liste manuscrite des œuvres exposées à cette occasion, retrouvée parmi les documents des archives de la Médiathèque du patrimoine et de la photographie.

Image : André Kestész, Danseuse satirique, Paris, 1926, détail © Donation André Kertész, Ministère de la Culture (France), Médiathèque du patrimoine et de la photographie, diffusion RMN-GP

Au CAMERA, une grande exposition anthologique consacrée à André Kertész, l'un des maîtres de la photographie du XXe siècle.

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