L'orgasme féminin selon Daniele Galliano : les tableaux les plus intenses


Daniele Galliano (Pinerolo, 1961) a souvent abordé le thème de l'érotisme et de l'orgasme, en particulier l'orgasme féminin, tout au long de sa carrière. Voici comment : un texte et des images de ses peintures les plus intenses.

Daniele Galliano (Pinerolo, 1961), l’un des principaux peintres italiens contemporains, a longtemps utilisé (et, dans une certaine mesure, continue d’utiliser) l’érotisme et les références à la pornographie comme matière première d’une peinture qui part d’images quotidiennes pour se transformer en une vision gravée sur la toile. Autodidacte et immergé dans la vie nocturne turinoise des années 1990, l’artiste a étudié le corps et la sexualité avec une approche qui oscille entre le journal intime et la dénonciation sociale, dans un regard “anti-héroïque” persistant sur ce qui est interdit, marginal, caché. La composante érotique apparaît dès ses premières œuvres : dès le polyptyque Vietato ai lettori (Interdit aux lecteurs ) de 1993, composé d’une vingtaine de petites toiles, Galliano représente des captures d’écran de films pornographiques ou érotiques, montrant des visages et des corps en plein acte sexuel, investis d’une lueur bleue télévisuelle. Le sujet est quotidien et populaire, la perspective rappelle le voyeurisme amateur. Dans des expositions comme Narcotica frenetica smaniosa eccitante (1994, Galleria In Arco, Turin), dont le titre reprend le couplet d’une chanson du CCCP, l’érotisme se dilate ensuite dans la sphère de la nuit : des figures féminines communes, travailleuses, prostituées, se maquillent, dansent, cherchent le plaisir dans les espaces obscurs des clubs et des bars, capturés avec un réalisme flou et des couleurs intenses, dans un contexte d’abandon, de désir et de solitude urbaine.

La peinture de Galliano ne représente pas l’érotisme comme une simple provocation ou un spectacle : il s’agit d’une introspection visuelle, d’un journal intime du désir qui émerge sans moralisation. Il y a une tension entre la visibilité et les limites imposées, entre le naturel du corps et les tabous culturels. Les sujets sont plongés dans une lumière irréelle, souvent floue et indéfinie : une peinture qui affirme le désir dans sa charnalité la plus crue, en le mettant en lumière avec crudité et poésie. Ci-dessous, un extrait d’un texte que Giacinto Di Pietrantonio a écrit pour Vietato ai lettori et une galerie avec les images les plus intenses.

"Roland Barthes, je crois dans Le plaisir du texte, dit plus ou moins que l’érotisme n’est pas saisi dans la vision d’un nu intégral, mais dans cet intervalle du corps visible entre l’ourlet de la botte et celui de la jupe. Dans le cas des peintures de Galliano, cet espace est identifiable sous plusieurs aspects, à commencer par la coupe des scènes érotico-amoureuses toujours offertes en détail. En effet, dans certaines images, on ne voit que des visages-types : visage en extase, visage en train de baiser-sucer, ou jubilation bouche ouverte, les expressions d’oche offrent une physionomie performative du plaisir [...]. Mais en plus de nous donner des scènes particulières par parties : baiser, caresser, sucer, frotter, lécher, toucher, crier, se déhancher, se balancer, l’artiste ajoute un autre élément d’érotisation, celui d’une peinture floue, qui fait que l’image n’est pas immédiatement perceptible et qui, par conséquent, nécessite la participation de l’observateur pour la mise au point de la peinture en tant que stimulateur de l’image. Nous sommes donc à un niveau de pornographie de l’image qui va de pair avec l’érotisme de la peinture (un peu comme Richter), pornographie qui, comme l’écrit Camille Paglia dans son ouvrage Sexual Personae, “ne peut être séparée de l’art, parce qu’elle est beaucoup plus interpénétrée que la tradition classiciste ne veut bien l’admettre”. Ce à quoi Geoffrey Hartman ajoute : “le grand art est toujours escorté par ses sœurs obscures, l’impiété et la pornographie” [...]. Cependant, le visage de la femme au nez retroussé, à la bouche mordante et le reste des images de corps séparés et/ou enchevêtrés, tout en courbes et sinuosités, sont synonymes de la nature tourbillonnante et frétillante qui s’enfonce dans la chair de l’autre. Ce sont des images de parties où le reste du corps est à imaginer et c’est là que réside le principe de rendre une image figurative abstraite, si ce n’est dans sa forme, dans son contenu, tout en marquant un passage de la pornographie à l’érotisme. Le risque est donc de dépasser celui de regarder des images érotico-pornographiques qui défient notre regard, car elles renvoient toujours à elles-mêmes avant de renvoyer à quoi que ce soit d’autre et donc à l’art. Ainsi, Galliano, créant une sorte de voyeurisme de l’image, tente de nous amener vers l’art, en nous plaçant devant un tableau regardé, épié par un trou de serrure idéal [...]. Il ajoute, ou plutôt le peintre ajoute, une autre qualité, un espacement qui fait passer le tableau du pays de la pornographie au ciel de l’érotisme : la lumière bleue qui enveloppe toute l’œuvre. Il transforme ainsi un monde de lumière rouge en une atmosphère de lumière bleue, nous faisant passer d’un environnement pornographique en ébullition à un lieu érotique détendu. Et ce, pour deux raisons : d’une part, pour des raisons purement artistiques et picturales, car il pense qu’aujourd’hui, on ne peut pas traiter l’image de manière picturale sans tenir compte du fait qu’elle a été transmise d’une manière ou d’une autre par la photographie, le cinéma, la vidéo, etc.D’autre part, que la survivance des thèmes érotico-pornographiques-dionysiaques chers à la culture classique soit ainsi permise et transmise au niveau social grâce aux médias, moyens qui peuvent aussi nous illusionner sur une possible socialité dont l’art a longtemps été exclu. Et c’est la compréhension de ces caractéristiques qui conduit Galliano à bleuir ses tableaux pour nous donner l’impression que les scènes représentées ne se sont pas réellement produites, mais, à l’époque du sexe insécurisé, simulées par la vidéo, la voix off et le son. [...] Les tableaux en question peuvent déclencher ce désir qui circule dans notre sang et agit dans notre tête depuis plus de trois millions d’années. En effet, depuis que nous sommes des organismes unicellulaires, nos messages d’amour utilisent la même substance, démontrant la continuité d’un univers bactérien dans un état chimique d’amour avancé. Symptômes : paumes moites, respirations chaudes, palpitations inconsidérées, turbulences, confusion dues à la dopamine, la noradrénaline, la sérotonine qui envahissent notre corps et nous plongent dans un état de stress heureux transformé par une pompe cérébrale désirante. Ce système de relations interactives - actions visant à transformer la relation narcissique en relation collective, l’une en deux - émotions, trois - sentiments, quatre - désirs, cinq - etc. qui transforme le plaisir individuel en plaisir social. Ceci est représenté dans ces œuvres qui ne sont pas une fin en soi, produisant la vie et le plaisir, qualités mises en mouvement par le paganisme et réprimées par le christianisme pour lequel le sexe n’est que mécanisme et reproduction des hommes et des femmes. seulement mécanisme et reproduction de l’homme et de la femme, n’autorisant la relation amoureuse entre les sexes qu’à des fins reproductives, préfigurant sur la peau de l’humanité cette culture de la multiplication productive qui caractérisera l’idéologie de la modernité. Il n’est pas exagéré de supposer qu’à l’appui de cette thèse, il y a le passage à la civilisation industrielle, qui a généré une baisse progressive de la natalité humaine surmontée par la croissance continue des objets et des marchandises sur lesquels nous avons de plus en plus déchargé l’amour, les affections, les angoisses, etc. Nous en sommes arrivés à dire que parler de sexe et d’art crée en quelque sorte des problèmes, car il s’agit d’une question ancienne et débattue qui attire et repousse à la fois, même si, en fin de compte, elle reste un passe-partout pour la liberté. En effet, en son nom, de nombreuses révolutions, ou libérations, ont été menées ou tentées, dont celle, mythique, des années 60 : Free Love, Make Love and Not War, où il suffisait d’un coup de hanche, Elvis le bassin, pour que des milliers de personnes se mettent en ébullition. De nombreux tabous ont été contournés, les jupes raccourcies en mini-jupes, les cheveux rallongés et les foules se sont habillées et déshabillées de Woodstock, dans les années 1960, à Parco Lambro, dans les années 1970, une liberté qui, compte tenu de l’insécurité du sexe, est de plus en plus difficile à utiliser aujourd’hui. Ainsi, l’art, qui n’est pas un lieu de pratique, mais de regard, conserve, même dans ce cas, sa centralité, car l’érotisme du regard garantit encore au corps l’imagination de la liberté" (Giacinto Di Pietrantonio).

Daniele Galliano, Interdit de lire (1993 ; polyptyque, huile sur toile, 20 toiles de 24 x 30 cm chacune)
Daniele Galliano, Forbidden to Read (1993 ; polyptyque, huile sur toile, 20 toiles de 24 x 30 cm chacune)
Daniele Galliano, Sans titre (1993 ; huile sur toile, 24 x 30 cm)
Daniele Galliano, Sans titre (1993 ; huile sur toile, 24 x 30 cm)
Daniele Galliano, Sans titre (1993 ; huile sur toile, 24 x 30 cm)
Daniele Galliano, Sans titre (1993 ; huile sur toile, 24 x 30 cm)
Daniele Galliano, Sans titre (1993 ; huile sur toile, 24 x 30 cm)
Daniele Galliano, Sans titre (1993 ; huile sur toile, 24 x 30 cm)
Daniele Galliano, Sans titre (1993 ; huile sur toile, 24 x 30 cm)
Daniele Galliano, Sans titre (1993 ; huile sur toile, 24 x 30 cm)
Daniele Galliano, Sans titre (1993 ; huile sur toile, 24 x 30 cm)
Daniele Galliano, Sans titre (1993 ; huile sur toile, 24 x 30 cm)
Daniele Galliano, Sans titre (1993 ; huile sur toile, 24 x 30 cm)
Daniele Galliano, Sans titre (1993 ; huile sur toile, 24 x 30 cm)
Daniele Galliano, Sans titre (1993 ; huile sur toile, 24 x 30 cm)
Daniele Galliano, Sans titre (1993 ; huile sur toile, 24 x 30 cm)
Daniele Galliano, Sans titre (1993 ; huile sur toile, 90 x 120 cm). Exposé à la 12e Quadriennale de Rome.
Daniele Galliano, Sans titre (1993 ; huile sur toile, 90 x 120 cm). Exposé à la 12e Quadriennale de Rome.
Daniele Galliano, Sans titre (1995 ; huile sur toile, 30 x 40 cm)
Daniele Galliano, Sans titre (1995 ; huile sur toile, 30 x 40 cm)
Daniele Galliano, Sans titre (2020 ; huile sur panneau, polyptyque, 13 x 10, 15 x 10, 21 x 15, 22 x 12 et 22 x 17 cm).
Daniele Galliano, Sans titre (2020 ; huile sur panneau, polyptyque, 13 x 10, 15 x 10, 21 x 15, 22 x 12 et 22 x 17 cm)
Daniele Galliano, Sans titre (2021 ; huile sur panneau, 14 x 14 cm)
Daniele Galliano, Sans titre (2021 ; huile sur panneau, 14 x 14 cm)
Daniele Galliano, Sans titre (2022 ; huile sur panneau, 20 x 20 cm)
Daniele Galliano, Sans titre (2022 ; huile sur panneau, 20 x 20 cm)


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