Hiroshige le long de la Tōkaidō : le MAO expose 19 estampes de la célèbre série


À Turin, le Musée d'art oriental inaugure la première rotation de la série "Les 53 stations de Tōkaidō" de Hiroshige, un chef-d'œuvre de la gravure sur bois japonaise du XIXe siècle. L'exposition présente 19 gravures qui font partie d'une collection appartenant à UniCredit.

Le MAO - Museo d’Arte Orientale de Turin inaugure une nouvelle exposition dédiée à l’art japonais et présente, jusqu’au 3 août 2025, la première des trois rotations de la série Les 53 stations de Tōkaidō d’Utagawa Hiroshige (Edo, 1797 - 1858). Dans cette première phase, l’exposition comprend 19 estampes, qui seront suivies dans les mois suivants par deux autres sélections de 18 œuvres chacune, ce qui permettra au public d’admirer l’ensemble de la collection au cours de l’année.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre du programme de réinstallations et d’interventions dynamiques du MAO, qui vise à proposer des réinterprétations actualisées des collections permanentes. Dans ce cas, la sélection s’accompagne d’une nouvelle interprétation curatoriale qui ne se limite pas à la simple présentation des œuvres, mais vise à proposer une nouvelle clé d’interprétation des séries d’Hiroshige. Le projet découle de la collaboration avec le Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM), avec lequel le musée de Turin partage non seulement le corpus d’œuvres, mais aussi une approche curatoriale qui favorise la durabilité et la mise en valeur de la pensée scientifique dans la gestion des ressources d’exposition.

Andō Hiroshige,
Andō Hiroshige, Cinquante-trois stations du Tōkaidō (vers 1833-1834 ; gravure sur bois à matrices multiples (nishiki-e), éditeur : Takenouchi Magohachi (Hoeidō) Station no. 10)
Andō Hiroshige,
Andō Hiroshige, Cinquante-trois stations du Tōkaidō (Vers 1833-1834 ; gravure sur bois à matrices multiples (nishiki-e), éditeur : Takenouchi Magohachi (Hoeidō), Station n° 1 ; Shinagawa, Aube)

Les deux musées conservent une série complète des 53 stations de Tōkaidō, identique en termes d’édition et de qualité. Cela permet une gestion innovante du projet : ce ne sont pas les œuvres qui voyagent, mais le dispositif curatorial, l’interprétation et le contenu éducatif. L’installation turinoise utilise des matériaux, des textes et des solutions conçus par le musée canadien, qui en 2024 avait présenté la même série en suivant la même clé thématique. Le commissariat est confié à Laura Vigo, conservatrice de l’art asiatique au MMFA. Les 53 stations du Tōkaidō ont été réalisées pour la première fois en 1833 par Hiroshige et publiées par la maison d’édition Hōeidō, dirigée par Takenouchi Magohachi. L’œuvre connaît un succès immédiat, contribuant à redéfinir l’identité même de l’ukiyo-e, la gravure sur bois japonaise. Avec plus de 15 000 exemplaires imprimés, la série est devenue un best-seller de l’ère Edo. Les gravures sur bois individuelles étaient achetées à des prix modiques, estimés à un bol de ramen, et atteignaient un large public de voyageurs, de lecteurs et de citoyens curieux. Nombre de ces gravures ont ensuite été oubliées, avant d’être redécouvertes et revalorisées en Occident dans la seconde moitié du XIXe siècle.

Le succès de la série est dû en grande partie à l’intuition artistique de Hiroshige, issu d’une famille de samouraïs, qui a su réinterpréter un thème alors très populaire. Le voyage le long du Tōkaidō - la route d’environ 490 kilomètres qui reliait Edo (aujourd’hui Tokyo) à Kyoto - faisait déjà l’objet de descriptions et d’images. Cependant, Hiroshige lui a appliqué un nouveau langage, combinant réalisme et imagination, accessibilité et raffinement formel. L’artiste a intégré à la composition des influences occidentales telles que la perspective centrale et l’ombrage, a expérimenté le format horizontal et a utilisé le bleu synthétique, un pigment moderne qui caractérise un grand nombre de ses estampes les plus connues. Chaque étape de Tōkaidō, représentée dans une estampe, prend la valeur d’une scène évocatrice dans la série de Hiroshige : plus qu’un simple récit de paysage, un fragment visuel qui condense des suggestions, des atmosphères et des images. Les estampes racontent le Japon des Tokugawa comme un espace en transformation, traversé par des personnages en mouvement, daimyo, pèlerins, marchands, voyageurs, qui peuplent les auberges, les ponts, les campagnes et les marchés. Des éléments du quotidien se mêlent à des visions fantastiques, transformant l’expérience du voyage en un récit visuel continu.

Vue de l'installation,
Vue de l’installation, Dreamscapes. Les 53 stations du Tokaïdo. Photo : Studio Gonella
Vue de l'installation,
Vue de l’installation, Dreamscapes . Les 53 stations du Tokaïdo. Photo : Studio Gonella

Le rôle de l’éditeur Takenouchi Magohachi, qui a également contribué à la narration et à la conception graphique de la série, a constitué un élément clé du projet. L’ensemble de la série a été conçu comme une sorte de story-board ante litteram, avec un fil narratif destiné à un public cultivé et curieux. L’aspect commercial n’a pas entravé, mais au contraire renforcé, la charge innovante du projet, qui se situe au carrefour de l’art, de l’édition et de la communication de masse. La Tōkaidō, officiellement établie en 1601 comme l’une des cinq grandes routes du Japon des Tokugawa, reliait les deux capitales du pouvoir, Edo, siège du shogunat, et Kyoto, résidence impériale. Le long de la route se trouvaient 53 postes de poste, chacun équipé d’infrastructures pour accueillir les voyageurs : logement, nourriture, transport, magasins et, dans de nombreux cas, services de divertissement. Ce système était à la base de la modernisation interne du pays, favorisant les échanges et la circulation des idées. Les estampes d’Hiroshige rendent la variété de ces lieux, la vitalité de leurs protagonistes et le sentiment de mouvement continu qui traversait la société de l’époque.

Hiroshige le long de la Tōkaidō : le MAO expose 19 estampes de la célèbre série
Hiroshige le long de la Tōkaidō : le MAO expose 19 estampes de la célèbre série


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