10 peintures de Vincent van Gogh qui apparaissent dans le film 'Van Gogh. Au seuil de l'éternité' et où les voir en direct


Dans le film "Van Gogh. Au seuil de l'éternité", plusieurs œuvres de Vincent van Gogh apparaissent. Nous en avons sélectionné dix, en proposant le cadre du film dans lequel elles apparaissent, l'image de l'œuvre elle-même et une brève description.

L’une des particularités du film Van Gogh. Au seuil de l’éternité, qui sortira dans les salles italiennes le 3 janvier 2019( un aperçu approfondi des raisons pour lesquelles vous devriez le voir se trouve surce lien ), consiste dans le fait que les peintures que l’on voit dans les scènes du film réalisé par Julian Schnabel ne sont pas de simples reproductions des œuvres de Vincent van Gogh (Zundert, 1853 - Auvers-sur-Oise, 1890), mais sont des œuvres créées de toutes pièces, de véritables peintures que le réalisateur a voulu voir naître de toutes pièces. “L’acte de peindre”, explique Schnabel, “devait être authentique, et je voulais faire un film qui reproduise fidèlement ce que pensent les peintres et aussi ce qu’est la relation de nous, artistes, avec les autres peintres, y compris ceux qui ont vécu avant nous”.

L’acteur principal, Willem Dafoe, qui incarne le grand peintre hollandais (et qui a remporté la Coppa Volpi à la 75e Mostra de Venise pour son interprétation), a dû apprendre à peindre: “C’est un film qui porte autant sur la peinture que sur Van Gogh”, explique l’acteur, “une grande partie du travail a donc consisté pour moi à apprendre à peindre, et plus encore à apprendre à observer. Nous avons commencé très simplement, en étudiant les matériaux et la façon de tenir le pinceau dans ma main. Puis Julian a commencé à me demander de peindre par moi-même. On ne peut pas dire que je sois devenu un vrai peintre en si peu de temps, mais j’ai le sentiment que ce que Julian m’a appris m’a aidé à voir les choses différemment”. Julian Schabel n’est pas seulement un cinéaste à succès, mais aussi et surtout un artiste de renommée internationale. “Dafoe ajoute: ”D’une manière très réelle, il m’a fait approcher la réalité de Vincent plus profondément, parce qu’il m’a fait découvrir ce que c’est que d’être témoin des changements de perception qui se produisent pendant que l’on travaille. Il m’a permis de mieux comprendre certains aspects de l’art que je pensais connaître mais que je ne connaissais pas vraiment. J’ai appris comment toucher une toile, comment aborder la couleur, quelles stratégies adopter et comment abandonner chaque stratégie. Par-dessus tout, j’ai compris que la peinture est une combinaison d’inspiration, d’impulsion, de technique, d’exercice et d’abandon de l’exercice. L’une des choses que j’aime le plus dans ce film, c’est qu’il parvient à documenter une partie de ce processus, ce que nous avons rarement l’occasion de voir".

Dafoe a donc entrepris de reproduire de véritables tableaux de Vincent van Gogh. Plusieurs tableaux célèbres apparaissent tout au long du film. Dans cet examen approfondi de dix d’entre elles, nous vous proposons le cadre du film dans lequel elles apparaissent, l’image de la vraie peinture et une brève description.

1. Prunier en fleurs
(1887 ; huile sur toile, 55,6 x 46,8 cm ; Amsterdam, Musée Van Gogh)

Photo du film Van Gogh. Au seuil de l'éternité
Image tirée du film Van Gogh. Au seuil de l’éternité

Le film s’ouvre à Paris au début de l’année 1888: Vincent van Gogh a installé son exposition dans un café de la capitale française (le film ne précise pas lequel), mais c’est un échec, et le propriétaire de la boutique (joué par l’acteur belge Vincent Grass) l’invite brutalement à retirer ses tableaux et à partir. Voici le dialogue:

- Je veux me débarrasser de tout ça maintenant ! Vous avez parlé d’une exposition collective, avec de vrais artistes. Ce sont les vôtres. Tous ! Où sont les autres? Personne ne vient te voir. Personne. Oui, d’accord, un client est venu. Un seul. Mais l’idée était d’attirer les clients, pas de les faire fuir ! Ce truc doit disparaître, maintenant !
- Mais c’était censé durer encore deux semaines...
- Mais ça se termine aujourd’hui. Ça suffit !
- Qu’est-ce que tu n’aimes pas?
- Rien, tu comprends? Je n’aime rien du tout !


Parmi les œuvres que l’on peut voir derrière van Gogh et le cafetier, il y a la Fleur de prunier de 1887, une japonerie (c’est-à-dire une peinture avec un sujet japonais) que le peintre a réalisée à partir d’une estampe de Hiroshige de 1857, Jardin de Kameido. Van Gogh, depuis son installation à Anvers en 1885, avait commencé à collectionner les estampes japonaises: il s’agissait en effet d’objets que l’on pouvait acheter à très bas prix, et van Gogh a toujours été fasciné par tout ce qui venait d’Extrême-Orient, à tel point que sa décision de s’installer à Arles était également motivée par le désir de trouver en Provence une lumière semblable à celle du pays du Soleil-Levant. Pour en savoir plus sur la relation entre van Gogh et l’art japonais, lisez l’article que notre magazine a consacré à ce sujet.

Vincent van Gogh, Fleur de prunier (1887 ; huile sur toile, 55,6 x 46,8 cm ; Amsterdam, musée Van Gogh)
Vincent van Gogh, Fleur de prunier (1887 ; huile sur toile, 55,6 x 46,8 cm ; Amsterdam, Musée Van Gogh)

2. Au café: Agostina Segatori au Tambourin
(1887 ; huile sur toile, 55,5 x 47 cm ; Amsterdam, musée Van Gogh)

Photo du film Van Gogh. Au seuil de l'éternité
Image du film Van Gogh. Au seuil de l’éternité

Toujours dans la scène d’ouverture, celle de l’exposition au café parisien, au moment où van Gogh demande, extrêmement consterné et sur un ton résigné, ce qui ne plaît pas au propriétaire, on le voit prendre dans sa main le portrait d’Agostina Segatori au café Le Tambourin. L’œuvre a été peinte à Paris au début de l’année 1887: Agostina Segatori était la propriétaire du Café Le Tambourin, que van Gogh fréquentait lors de son séjour à Paris, et où il exposait également ses peintures, ainsi que sa propre collection d’estampes japonaises, dans le but de les vendre. Agostina Segatori (Ancône, 1841 - Paris, 1910) s’était installée très jeune à Paris: nous n’avons aucune information sur son enfance, ni sur l’identité de ses parents, mais nous sommes certains qu’en 1860 elle se trouvait déjà dans la capitale française, où elle avait commencé à poser pour des artistes (un extraordinaire portrait d’elle, aujourd’hui conservé à la National Gallery of Art de Washington, a été peint par Jean-Baptiste-Camille Corot). Van Gogh la représente assise à une table de bar, fumant une cigarette avec une chope de bière devant elle. Il faut savoir qu’à l’époque, il était mal vu pour une femme de bonne moralité d’être vue au bar en train de boire et de fumer, et les femmes qui s’y adonnaient jouissaient d’une faible estime sociale.

Vincent van Gogh, Au café: Agostina Segatori au Tambourin (1887 ; huile sur toile, 55,5 x 47 cm ; Amsterdam, musée Van Gogh)
Vincent van Gogh, Au café: Agostina Segatori au Tambourin (1887 ; huile sur toile, 55,5 x 47 cm ; Amsterdam, musée Van Gogh)

3. Paysage enneigé
(1888 ; huile sur toile, 38,2 x 46,2 cm ; New York, Solomon R. Guggenheim Museum)

Photo du film Van Gogh. Au seuil de l'éternité
Image du film Van Gogh. Au seuil de l’éternité

Dans l’une des premières scènes de Van Gogh. Au seuil de l’éternité, nous voyons le paysage dit " enneigé" que l’artiste a peint à Arles en février 1888, peu après son arrivée. La première impression de l’artiste sur la ville camarguaise n’est pas réjouissante: van Gogh y arrive en plein hiver et trouve la Provence enneigée, contrairement à ses attentes (bien que son attitude change avec l’arrivée du printemps, lorsqu’il peut apprécier la lumière méditerranéenne de la région). L’hiver froid de cette année-là n’a cependant pas empêché l’artiste néerlandais d’exprimer sa créativité et, dès son arrivée à Arles, il a réalisé ce tableau, aujourd’hui l’un de ses plus célèbres. Dans cette représentation de la campagne provençale, où la seule présence humaine est un personnage qui se promène dans les champs avec son chien (et qui se dirige probablement vers le chalet que l’on voit au loin: l’accent rouge sur le toit est le détail le plus frappant de toute la composition), la suggestion de l’art japonais est encore palpable. Le Paysage enneigé a fait l’objet d’un épisode curieux au début de l’année 2018: le président américain Donald Trump avait demandé le prêt de l’œuvre au musée Guggenheim pour l’exposer dans le bureau ovale de la Maison Blanche. Mais l’institution new-yorkaise avait répondu par la négative, proposant en remplacement l’œuvre America de Maurizio Cattelan, la fameuse toilette en or 18 carats que l’artiste originaire de Padoue a créée spécialement pour le Guggenheim.

Vincent van Gogh, Paysage enneigé (1888 ; huile sur toile, 38,2 x 46,2 cm ; New York, Solomon R. Guggenheim Museum)
Vincent van Gogh, Paysage enneigé (1888 ; huile sur toile, 38,2 x 46,2 cm ; New York, Solomon R. Guggenheim Museum)

4. Chaussures
(1888 ; huile sur toile, 45,7 x 55,2 cm ; New York, The Metropolitan Museum of Art)

Photo du film Van Gogh. Au seuil de l'éternité
Image tirée du film Van Gogh. Au seuil de l’éternité

L’attention portée par Vincent van Gogh aux objets du quotidien n’est pas rare. Les chaussures, en particulier, reviennent à plusieurs reprises: c’est un sujet que le peintre néerlandais avait déjà représenté lors de son séjour à Paris et sur lequel il s’est également concentré lors de son séjour en Provence. Les chaussures actuellement conservées au Metropolitan Museum de New York ont été peintes à Arles en 1888, et cette version se distingue des autres par le fait qu’elle est la seule à présenter un sol carré, une référence spatiale précise: les spécialistes ont découvert qu’il s’agit du sol de la fameuse “maison jaune”, où van Gogh a résidé pendant son séjour à Arles. Les chaussures pourraient donc être les siennes, mais certains pensent qu’il s’agit des chaussures de Patience Escalier, une fermière locale représentée par van Gogh dans un autre tableau célèbre. Les chaussures pourraient en fait être un symbole de l’empathie de l’artiste pour les paysans, dont il avait l’intention d’exprimer la souffrance au début de sa carrière (notamment parce que van Gogh était un lecteur assidu des œuvres d’écrivains socialement engagés).

Vincent van Gogh, Chaussures (1888 ; huile sur toile, 45,7 x 55,2 cm ; New York, The Metropolitan Museum of Art)
Vincent van Gogh, Chaussures (1888 ; huile sur toile, 45,7 x 55,2 cm ; New York, The Metropolitan Museum of Art)

5. Lauriers-roses
(1888 ; huile sur toile, 60,3 x 73,7 cm ; New York, The Metropolitan Museum of Art)

Photo du film Van Gogh. Au seuil de l'éternité
Image tirée du film Van Gogh. Au seuil de l’éternité

Les lauriers-roses du Metropolitan de New York sont les protagonistes de l’un des dialogues les plus intéressants du film, au cours duquel l’idée d’“éternité” de l’artiste de Zundert apparaît pour la première fois. Van Gogh se retrouve à peindre en présence de Gabby (personnage fictif, elle est la gardienne de l’hôtel où le peintre a séjourné dans les premiers jours qui ont suivi son arrivée à Arles, et est interprétée par Stella, la fille de Julian Schnabel), et tous deux échangent quelques plaisanteries au sujet de l’œuvre :

- Les fleurs, pourquoi les peignez-vous?
- Vous ne les trouvez pas belles?
- Ce sont de belles fleurs en effet. Plus que la façon dont vous les peignez.
- Vous le pensez?
- Bien sûr.
- Vous avez peut-être raison. Mais ces fleurs vont se faner et mourir, comme toutes les fleurs.
- Je sais, tout le monde le sait.
- Alors que les miennes vont perdurer.
- Vous êtes sûr?
- Au moins, elles auront une chance.


Van Gogh associait les lauriers-roses, les fleurs de cette œuvre (l’artiste les dispose dans un vase en majolique), à des sentiments positifs: la preuve en est que dans la composition, les fleurs apparaissent à proximité du livre d’Émile Zola, La joie de vivre, une autre preuve tangible de l’intérêt littéraire de l’artiste. L’œuvre a été exécutée à Arles en 1888.

Vincent van Gogh, Lauriers roses (1888 ; huile sur toile, 60,3 x 73,7 cm ; New York, The Metropolitan Museum of Art)
Vincent van Gogh, Lauriers-roses (1888 ; huile sur toile, 60,3 x 73,7 cm ; New York, The Metropolitan Museum of Art)

6. Tournesols
(1889 ; huile sur toile, 95 x 73 cm ; Amsterdam, Musée Van Gogh)

Photo du film Van Gogh. Au seuil de l'éternité
Image tirée du film Van Gogh. Au seuil de l’éternité

Probablement l’œuvre la plus célèbre du film, Tournesols apparaît dans la version peinte à Arles en janvier 1889 et actuellement conservée au musée Van Gogh d’Amsterdam. Cinq tableaux ayant pour sujet des tournesols dans un vase se trouvent dans des collections publiques (outre celui d’Amsterdam, il y en a un au Philadelphia Museum of Art, un à la National Gallery de Londres, un au Sompo Japan Museum of Art de Tokyo et un à la Neue Pinakothek de Munich), auxquels s’ajoute un tableau dans une collection privée, et un septième, autrefois au Japon, qui a été détruit en août 1945 lors des frappes aériennes américaines contre les Japonais pendant la Seconde Guerre mondiale. Van Gogh a peint ses tournesols en utilisant uniquement différentes nuances de jaune, afin de démontrer qu’il est possible de créer des œuvres d’art avec une seule couleur sans en perdre l’intensité. Nous savons également que les tournesols, que l’artiste a peints pour décorer la maison qu’il louait à Arles (dans le film, van Gogh est surpris en train d’accrocher l’œuvre, aujourd’hui à Amsterdam, à un mur), avaient une signification importante pour lui: le peintre les associait à la gratitude, comme il l’a écrit dans ses lettres. Le 22 janvier 1889, il écrit d’Arles un message à son ami Arnold Koning, peintre néerlandais alors âgé de 29 ans, dans lequel van Gogh déclare: “Pendant tout ce temps, j’ai peint beaucoup d’études et de tableaux. J’ai notamment réalisé cet été deux natures mortes florales ne comportant que des tournesols dans un vase de terre cuite jaune. J’ai peint avec du jaune de chrome, de l’ocre et du vert Véronèse, et rien d’autre”.

Vincent van Gogh, Tournesols (1889 ; huile sur toile, 95 x 73 cm ; Amsterdam, Musée Van Gogh)
Vincent van Gogh, Tournesols (1889 ; huile sur toile, 95 x 73 cm ; Amsterdam, musée Van Gogh)

7. Le facteur Joseph Roulin
(1888 ; huile sur toile, 81,3 x 65,4 cm ; Boston, Museum of Fine Arts)

Photo du film Van Gogh. Au seuil de l'éternité
Image du film Van Gogh. Au seuil de l’éternité

Monsieur Joseph Roulin était facteur de service à Arles et se lia rapidement d’amitié avec Vincent van Gogh, qui en fit le sujet d’un de ses plus célèbres portraits, sans doute en raison de son apparence et de son allure, particulièrement évocatrices pour l’artiste. Il écrit ainsi le 31 juillet 1888 à son frère Théo: “Je travaille maintenant avec un autre modèle, un facteur en uniforme bleu avec des garnitures dorées, un grand visage barbu qui me fait penser à Socrate. Un républicain sauvage, comme le père Tanguy. Un homme plus intéressant que beaucoup d’autres”. En effet, le portrait de van Gogh confère une très haute dignité à l’humble facteur: il n’a plus l’air d’un facteur, mais presque d’un commandant de marine, avec son uniforme bleu décoré, sa pose posée, presque un portrait officiel, son regard fier pointé droit devant. La proximité de Joseph Roulin avec Vincent van Gogh est attestée par les nombreux autres portraits que l’artiste a réalisés de lui et qui sont aujourd’hui conservés dans diverses collections à travers le monde (et nous connaissons également quelques portraits de membres de sa famille, à commencer par Marcelle, la plus jeune fille de Joseph, qui n’avait que quatre mois lorsque Vincent en a fait le portrait).

Vincent van Gogh, Le facteur Joseph Roulin (1888 ; huile sur toile, 81,3 x 65,4 cm ; Boston, Museum of Fine Arts)
Vincent van Gogh, Le facteur Joseph Roulin (1888 ; huile sur toile, 81,3 x 65,4 cm ; Boston, Museum of Fine Arts)

8. La nuit étoilée
(1889 ; 73,7 x 92,1 cm ; New York, MoMA - Museum of Modern Art)

Photo du film Van Gogh. Au seuil de l'éternité
Image du film Van Gogh. Au seuil de l’éternité

“Ce matin, de ma fenêtre, j’ai vu la campagne bien avant que le soleil ne se lève, avec rien d’autre que l’étoile du matin, qui m’a semblé très grande. Daubigny et Rousseau l’ont déjà peinte, en exprimant toute l’intimité, toute la paix et la majesté qu’elle a, en y ajoutant un sentiment si déchirant, si personnel”. C’est ce qu’écrit Vincent van Gogh à son frère Théo depuis Saint-Rémy-de-Provence, un jour entre le 31 mai et le 6 juin 1889: la vision que l’artiste décrit dans cette missive est celle qui donnera naissance à l’un de ses chefs-d’œuvre les plus célèbres, La Nuit étoilée. L’“étoile du matin” à laquelle il fait référence est la planète Vénus, qui est particulièrement brillante à l’aube des derniers jours de mai: dans l’œuvre, Vénus est l’étoile qui brille d’une lumière blanchâtre en bas, près du grand cyprès qui divise la composition. Ce que nous voyons dans La nuit étoilée n’est pas un paysage réel: les éléments sont le fruit de l’invention de l’artiste (cela est particulièrement évident lorsqu’on regarde la flèche de l’église: il n’y en a pas de semblables dans la région de France où le peintre vivait à l’époque). Avec cette œuvre, il a voulu donner corps à une vision intérieure, d’une grande force, extrêmement impliquante, capable de susciter des sentiments de paix et de tranquillité, mais aussi d’évoquer une dimension onirique sincère (pour van Gogh, regarder les étoiles est une façon de rêver).

Vincent van Gogh, La nuit étoilée (1889 ; 73,7 x 92,1 cm ; New York, MoMA - Museum of Modern Art)
Vincent van Gogh, La nuit étoilée (1889 ; 73,7 x 92,1 cm ; New York, MoMA - Museum of Modern Art)

9. Autoportrait en peintre
(1887-1888 ; huile sur toile, 65,1 x 50 cm ; Amsterdam, Musée Van Gogh)

Photo du film Van Gogh. Au seuil de l'éternité
Image tirée du film Van Gogh. Au seuil de l’éternité

Au cours de sa carrière, Vincent van Gogh a réalisé un très grand nombre d’autoportraits. Il n’existe cependant que deux autoportraits dans lesquels il se présente avec les outils de son métier, et c’est le dernier connu, ainsi que la dernière œuvre de son séjour à Paris (elle a été peinte entre décembre 1887 et février 1888). Le peintre parle de cet autoportrait dans une lettre envoyée d’Arles à sa sœur Willemien, entre le 16 et le 20 juin 1888: “comme je suis très occupé de moi-même, je voudrais voir si je peux faire mon portrait par écrit. Je commencerai par dire qu’à mon avis, une même personne peut donner matière à des portraits très différents. Voici une impression de moi, qui est le résultat d’un portrait que j’ai peint dans le miroir, et que Théo a: ”un visage gris rose avec des yeux verts, des cheveux blonds cendrés, des rides sur le front et autour de la bouche, très raide, une barbe rousse, plutôt négligée et triste, mais les lèvres sont pleines, il y a une chemise de lin grossière, et une palette avec du jaune citron, du vermillon, du vert Véronèse, du bleu de cobalt, bref toutes les couleurs primaires et secondaires, à l’exception de l’orange de la barbe". En fait, l’orange figure également sur la palette, mais Van Gogh l’a exclu de la liste parce qu’il l’a inclus dans deux nuances différentes. Van Gogh connaissait la théorie des couleurs et savait que l’utilisation de couleurs complémentaires éclairerait le tableau: ainsi, à l’orange de la barbe s’oppose sa couleur complémentaire, le bleu de la chemise.

Vincent van Gogh, Autoportrait en peintre (1887-1888 ; huile sur toile, 65,1 x 50 cm ; Amsterdam, musée Van Gogh)
Vincent van Gogh, Autoportrait en peintre (1887-1888 ; huile sur toile, 65,1 x 50 cm ; Amsterdam, musée Van Gogh)

10. Dr Paul Gachet
(1890 ; huile sur toile, 68 x 57 cm ; Paris, Musée d’Orsay)

Photo du film Van Gogh. Au seuil de l'éternité
Image du film Van Gogh. Au seuil de l’éternité

À la fin du film Van Gogh. Au seuil de l’éternité, l’artiste, qui a déménagé d’Arles à Auvers-sur-Oise, s’entretient avec le docteur Paul Gachet, le médecin qui l’a soigné (et qui était par ailleurs un collectionneur d’art passionné). Dans ce dialogue, van Gogh revient sur le thème de l’éternité :

- Pourquoi peignez-vous?
- Je peins... en fait pour arrêter de penser.
- C’est une sorte de méditation...
- Quand je peins, j’arrête de penser.
- Penser à quoi?
- J’arrête de penser et je me sens... faire partie de tout ce qui est à l’extérieur et à l’intérieur de moi. Je voulais... tellement partager ce que je vois. Un artiste...
- Oui?
- J’avais l’habitude de penser qu’un artiste... devait enseigner comment regarder le monde, mais maintenant je ne le pense plus. Maintenant, je ne pense qu’à ma relation avec l’éternité.
- Qu’est-ce que l’éternité pour vous?
- Le temps à venir.
- Peut-être voulez-vous dire que votre cadeau au monde est votre peinture.
- Sinon... à quoi sert un artiste?
- Vous êtes heureux quand vous peignez.
- Presque toujours, sauf quand j’échoue.
- Vous semblez parfois si triste.
- Vous savez, une peinture réussie porte avec elle un bagage de destruction et d’échec. Je trouve la joie dans la douleur. La douleur est plus puissante que le rire. Vous savez... un ange n’est pas si éloigné de l’affligé. Et la maladie... peut parfois nous guérir. C’est l’état d’esprit normal qui est à l’origine d’une peinture.
- Est-ce votre état d’esprit?
- Parfois, je crains de retrouver la santé.
- Dans ce cas, vous n’avez pas besoin de médecin !


Van Gogh a peint au moins deux portraits du docteur Gachet, dont l’un se trouve au musée d’Orsay. Le tableau est resté dans la collection familiale après la mort du médecin: ce sont ses enfants, Paul et Marguerite, qui en ont fait don à l’État français en 1949, pour le musée du Jeu de Paume: il y a été exposé jusqu’en 1986, date à laquelle l’œuvre est entrée dans les collections du musée d’Orsay. Le médecin est représenté avec une attitude méditative et une “expression mélancolique”, comme van Gogh lui-même la définit dans une lettre adressée à sa sœur Willemien en 1890: elle était particulièrement apte, soulignait van Gogh, à incarner “l’expression inconsolable de notre époque”. Et le découragement se lit aussi dans la gamme des couleurs utilisées par l’artiste, toutes fixées sur des tons froids (et peu égayées par la présence de la fleur sur la table). Le tableau du musée d’Orsay est considéré comme la deuxième version d’un original conservé dans une collection privée et dont les traces ont été perdues: dans l’original, pour souligner davantage l’attitude méditative du docteur Gachet (qui, malheureusement, n’a rien pu faire pour empêcher la disparition de Vincent), un livre apparaissait également sur la table.

Vincent van Gogh, Le docteur Paul Gachet (1890 ; huile sur toile, 68 x 57 cm ; Paris, musée d'Orsay)
Vincent van Gogh, Dr Paul Gachet (1890 ; huile sur toile, 68 x 57 cm ; Paris, Musée d’Orsay)


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