Une enquête visuelle couvrant deux décennies cruciales pour la scène artistique italienne prend forme dans l’exposition 1950 - 1970. Deux décennies d’art à Rome, promue par Antonacci Lapiccirella Fine Art de Rome et Matteo Lampertico de Milan. L’exposition, qui se tiendra du 13 mai au 13 juin 2025, se veut une reconnaissance précise de vingt années d’activité et d’expérimentation dans la capitale, en mettant en relation des protagonistes confirmés et des pratiques artistiques qui ont marqué toute une génération. Il en ressort le portrait d’une ville en pleine effervescence, capable d’être un carrefour de tendances internationales, un terrain d’échange et un laboratoire d’idées en constante évolution. L’exposition est introduite par Centralinista (1949), l’une des sculptures les plus représentatives de Leoncillo Leonardi.
L’œuvre, réalisée en céramique, témoigne du langage cubiste qui a dominé la scène internationale au lendemain de la guerre. Dans Centralinista, le matériau se plie à une tension plastique ordonnée, où les volumes sont fragmentés et recomposés selon une logique formelle rigoureuse, en parfaite adéquation avec les instances du cubisme. L’œuvre de Leoncillo dans cette phase se situe dans un retour à l’ordre plus large qui caractérise l’immédiat après-guerre, mais qui anticipe en même temps ses ruptures futures. L’évolution vers l’informel est attestée par une sélection d’œuvres d’Afro, de Scialoja et de Mimmo Rotella. Les géométries se dissolvent progressivement dans une écriture picturale plus fluide, confiée tantôt à la couleur, tantôt à un signe griffé et énergique. Dans Il pendolo (1962) et Sottobosco 2 (1965), Afro aborde une peinture qui se libère de la construction perspective et du dessin, embrassant une dimension chromatique pulsante et autonome. Le passage à l’Informel n’implique pas seulement un changement de style, mais représente aussi une conception différente de la peinture, désormais considérée comme une surface sensible, un champ d’action plutôt que de représentation.
La décennie suivante marque le début d’une phase plus radicale, au cours de laquelle Rome devient le point de convergence des nouvelles tendances qui animeront l’art contemporain. Deux figures s’imposent : Mario Schifano et Jannis Kounellis. Schifano présente En plein air (1963), une œuvre datant du début des années 1960 dans laquelle l’artiste mêle suggestions publicitaires et tradition picturale. Les images, bien qu’issues de la communication de masse, sont recomposées dans un geste pictural qui reste personnel et matériel, loin de tout mécanisme de reproduction. La recherche de Kounellis se concentre plutôt sur le thème du langage et de ses codes. L’exposition présente l’un de ses Alphabets, compositions dans lesquelles des chiffres et des signes mathématiques sombres sont imprimés sur un fond blanc.
L’œuvre de Kounellis, encore loin des installations qui le rendront célèbre par la suite, se développe parallèlement à celle de Gastone Novelli, dont l’intérêt pour le langage prend des formes différentes. Dans Campo dei giochi (1965), œuvre destinée à figurer dans la prochaine rétrospective que Ca’ Pesaro consacrera à l’artiste, Novelli dissout tout ordre syntaxique. Les mots flottent dans l’espace pictural, désengagés de toute fonction communicative. Il n’y a plus de hiérarchie entre la figure et le texte, ni d’orientation spatiale définie. La toile devient une surface d’écriture libre, un lieu où le signe prend une valeur poétique précisément en raison de son ambiguïté. C’est un “autre” langage, qui échappe à la logique rationnelle pour s’ouvrir à de nouvelles possibilités expressives.
Une section de l’exposition est consacrée à deux figures fondamentales de l’art italien d’après-guerre : Bice Lazzari et Carla Accardi. Longtemps marginalisées par l’historiographie officielle, leurs œuvres font aujourd’hui l’objet d’une attention croissante de la part des critiques et des collectionneurs. Bice Lazzari a développé une recherche cohérente et personnelle sur le signe et le rythme, tandis que Carla Accardi a introduit des matériaux innovants dans son travail, comme le sicofoil, un dérivé du plastique produit par l’industrie chimique italienne dans les années 1960. L’une des œuvres d’Accardi en sicofoil est exposée, témoignant de sa capacité à fusionner expérimentation technique et tension formelle, ouvrant ainsi de nouveaux horizons à la peinture.
L’exposition s’articule selon un parcours qui met en évidence les principales transformations du langage artistique romain entre 1950 et 1970, en suivant l’évolution de la rigueur géométrique de l’après Seconde Guerre mondiale aux tensions informelles, jusqu’à l’irruption d’une modernité de plus en plus consciente des potentialités conceptuelles du langage. Rome, au cours de cette période de vingt ans, s’est affirmée comme un lieu privilégié d’échanges entre artistes, galeristes, critiques et intellectuels. C’est une ville ouverte aux influences internationales, mais aussi profondément enracinée dans sa propre tradition.
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Rome, vingt ans d'art entre 1950 et 1970 : une exposition en collaboration entre deux galeries importantes |
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