Une exposition à Venise explore les paradoxes spatiaux et temporels introduits par la théorie quantique


Du 5 septembre au 23 novembre 2025, le SMAC San Marco Art Centre, à Venise, accueille The Quantum Effect, une exposition conçue comme un voyage immersif à travers l'art, la science et la science-fiction pour réfléchir à la nature de la réalité, du temps et des mondes parallèles.

Quelques mois après son ouverture, le SMAC - San Marco Art Centre, nouvel espace d’art au cœur de Venise, annonce sa deuxième exposition : The Quantum Effect, programmée du 5 septembre au 23 novembre 2025. Situé dans les Procuratie de la place Saint-Marc, le nouveau centre culturel poursuit sa route avec une exposition co-commandée par Daniel Birnbaum et Jacqui Davies et produite en collaboration avec OGR Turin. Le projet fait partie d’un programme impliquant des conservateurs et des institutions internationales, dans le but de faire du SMAC un espace d’exposition au centre du débat culturel contemporain.

"Le programme d’expositions du SMAC continue de mettre en lumière l’inattendu avec The Quantum Effect, une exposition conçue par les commissaires Daniel Birnbaum et Jacqui Davies", déclarent Anna Bursaux, David Gramazio et David Hrankovic, cofondateurs du SMAC. "Créant un pont entre les mondes de la science, de l’art et du cinéma, The Quantum Effect met en lumière la recherche, le dialogue et l’expérimentation qui définissent la vision curatoriale du SMAC. Comme toutes les expositions du SMAC, celle-ci est réalisée dans le cadre d’une approche collaborative et est en fait produite par le SMAC et l’OGR Torino".

Dara Birnbaum, Technologie/Transformation : Wonder Woman (1978-79). Avec l'aimable autorisation de Dara Birnbaum et de LUX, Londres.
Dara Birnbaum, Technologie/Transformation : Wonder Woman (1978-79). Avec l’aimable autorisation de Dara Birnbaum et de LUX, Londres.

“Tout comme la nature paradoxale de la physique quantique perturbe notre compréhension de la réalité”, déclarent Daniel Birnbaum et Jacqui Davies, commissaires de l’exposition The Quantum Effect, “nous avons créé une exposition qui remet en question la nature et la signification des choses : œuvres d’art, films, expériences scientifiques, théories quantiques et leurs représentations symboliques. Même les rôles distincts du conservateur, du producteur et de l’artiste sont subvertis : des expériences-installations et des interventions conçues par les conservateurs sont exposées à côté d’œuvres d’artistes renommés. Parfois, la réalité et la fiction se confondent, des acteurs clés de la physique quantique sont réanimés et des lignes temporelles traditionnelles se transforment en ”science-fiction“ : Science Fiction”. Dans ce monde extraordinaire, Davies endosse le rôle d’artiste, créant des œuvres qui instrumentalisent le cinéma de science-fiction, la culture populaire, les médias sociaux et plus encore, construisant des portails audiovisuels entre les mondes de l’art, du cinéma, de la science, de la philosophie et de la magie".

L’exposition aborde les implications visuelles et conceptuelles de la théorie quantique, avec des références aux univers parallèles, à la téléportation, à la matière noire, à la supersymétrie et au voyage dans le temps. Les œuvres sélectionnées sont tissées dans un récit qui s’inspire aussi bien de la science contemporaine que de la science-fiction et de la culture populaire. L’exposition vise à créer une véritable expérience quantique, mêlant expériences scientifiques, images spéculatives et références littéraires.

L’exposition s’inspire du roman Locus Solus de Raymond Roussel, évoqué comme un modèle pour la création d’environnements narratifs successifs. À l’intérieur du centre, l’exposition se déploie le long d’un couloir de plus de 80 mètres et de 16 salles, disposées symétriquement autour de l’œuvre Oil VII (2007) d’Isa Genzken. La symétrie spatiale fait référence au concept de supersymétrie et structure le parcours comme un système de mondes parallèles, dans lesquels les œuvres se reflètent et se multiplient.

Jacqui Davies, Time Forks Perpetually Towards Innumerable Futures (Le temps bifurque perpétuellement vers d'innombrables futurs). Dans l'un d'entre eux, je suis ton ennemi (2025 ; cadre de film).
Jacqui Davies, Time Forks Perpetually Towards Innumerable Futures. In One Of Them I Am Your Enemy (2025 ; film frame).

L’un des éléments centraux de l’exposition est précisément la logique du double : chaque œuvre est accompagnée d’un “jumeau”, une œuvre correspondante, parfois presque identique, qui rappelle sa forme, son thème ou son matériau. Les installations et les œuvres exposées offrent de multiples niveaux d’interprétation et interrogent les concepts d’identité, de transformation et de simultanéité.

Parmi les artistes présents figurent des noms incontournables de la scène contemporaine et du XXe siècle : Dara Birnbaum, Isa Genzken, Jeff Koons, Mark Leckey, Marcel Duchamp/Man Ray, John McCracken, Tomás Saraceno et Sturtevant. Chaque intervention s’inscrit dans un système de références et de relations, à la fois visuelles et théoriques, en dialogue avec les hypothèses de la physique et les récits spéculatifs de la science-fiction.

Tomás Saraceno participe avec deux œuvres de la série Hybrid Webs, des installations qui incorporent des toiles d’araignée à l’intérieur de vitrines transparentes. Leur structure évoque une cosmologie des relations entre les systèmes sensoriels et les connexions entre les espèces et les planètes, dans une perspective intergalactique et multi-espèces. Mark Leckey présente To the Old World (Thank You for the Use of Your Body) (2021-22), une installation vidéo dans laquelle le protagoniste traverse une membrane transparente, suggérant un passage d’un univers à l’autre. Jeff Koons expose One Ball 50/50 Tank (Spalding Dr. J Silver Series)(1985), une vitrine contenant un ballon de basket suspendu en parfait équilibre entre des liquides de densité variable, créée en collaboration avec le physicien théoricien Richard Feynman.

Jeff Koons, One Ball Total Equilibrium Tank (1985). Copyright Jeff Koons
Jeff Koons, One Ball Total Equilibrium Tank (1985). Copyright Jeff Koons

Dans Technology/Transformation : Wonder Woman(1978-79), Dara Birnbaum décompose et recompose l’iconographie de la super-héroïne alors qu’elle franchit le seuil entre l’identité humaine et l’alter ego, évoquant des dynamiques de téléportation et de mutation. L’œuvre est construite à partir d’un remaniement d’images télévisées, dans une boucle continue qui amplifie l’effet de transition. Une autre présence importante est celle de John McCracken, dont les sculptures minimalistes rappellent le célèbre monolithe de 2001 : l’Odyssée de l’espace de Stanley Kubrick. L’artiste lui-même a suggéré une origine extraterrestre, en accord avec le caractère énigmatique et inquiétant des formes.

L’une des références récurrentes de l’exposition est Marcel Duchamp, présent avec Glissière contenant un moulin à eau (en métaux voisins) (1913-15), documentée par une photographie de 1923 prise par Man Ray. L’image, qui représente Duchamp allongé derrière sa première œuvre en verre, sert de grille conceptuelle pour plusieurs œuvres exposées, en particulier les œuvres cinématographiques de Jacqui Davies. Ses installations utilisent une structure semi-circulaire, rappelant le “planeur” de Duchamp, pour projeter des images d’archives, des images d’ordinateurs quantiques, des images de science-fiction et de la musique, comme s’il s’agissait d’aperçus vus à travers une lentille quantique.

Mark Leckey, To the Old World (Thank You for the Use of Your Body) (2021-22). Avec l'aimable autorisation de l'artiste et de Cabinet, Londres.
Mark Leckey, To the Old World (Thank You for the Use of Your Body) (2021-22). Avec l’aimable autorisation de l’artiste et de Cabinet, Londres.

L’hommage à Duchamp se poursuit avec Duchamp descendant l’escalier (1992) de Sturtevant, artiste connue pour son travail de réplication et de réinterprétation. Dans cette œuvre, la référence à la simultanéité est centrale : l’artiste apparaît dans des états et des lieux différents, dans une multiplication des identités qui rappelle les possibilités théoriques de la physique quantique.

Le SMAC, qui a ouvert ses portes en mai 2025 pour coïncider avec la Biennale d’architecture, a déjà présenté deux monographies sur Harry Seidler et Jung Youngsun. La naissance du centre a été rendue possible par un accord avec Generali, propriétaire de la Procuratie, qui a confié la restauration du bâtiment à David Chipperfield. L’intervention a transformé le bâtiment en un centre culturel accessible, ouvert au public pour la première fois depuis cinq siècles. Au troisième étage de la Procuratie se trouve également The Home of The Human Safety Net, un projet social qui accueille le parcours interactif A World of Potential. Cet espace accompagne les visiteurs dans la découverte de leurs points forts, en les mettant en relation avec les activités de la fondation.

Une exposition à Venise explore les paradoxes spatiaux et temporels introduits par la théorie quantique
Une exposition à Venise explore les paradoxes spatiaux et temporels introduits par la théorie quantique


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